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 sb u rg  seul,  atte indra   probablement 400 millions  
 de  francs  par  an,  sans  compter  la  production  de  
 tous les autres  centres minie rs de  l ’Afrique du Sud.  
 La ville de  Johannesburg,  au lieu  de  105.000 habitants  
 q u ’elle  comptait  en  1896,  renfermera  p eu t-  
 etre  300  ou  400.000  habitants.  Les  voies  ferrées,  
 déjà  n om b reu se s,  sillonneront  de  toute  p a rt  
 l ’Afrique  du  Sud,  du  Damarara  Land  au  Mozambique, 
   de  la ville  du  Cap  à  l ’Égypte,  réalisant enfin  
 le   fameux  rêve  de  Cécil  Rhodes,  la  traversée  de  
 l ’Afrique  p ar  le  chemin  de  fer.  On  p eu t  se  rendre  
 c om p te . de  suite  du  prodigieux  mouvement  d ’affaires  
 occasionné p ar  cette progression  d’immigration  
 de  travailleurs  et  cette  accumulation  d ’or,  
 dont  une  partie  restera  forcément  su r  place.  Du  
 reste,  les  mines  d ’or  ne  sont  pas  la  seule- richesse  
 de  l ’Afrique  du  Sud.  Les  minerais  de  fer,  de  
 cuivre,  d ’argent,  le  charbon,  y  sont  en  abondance  
 ;  on  vient  d ’y  découvrir  des  gisements  de  
 pétrole.  Rien,  en  u n   mot,  ne  manquera  pour  
 faire  de  ces  pays  des  producteurs  industriels  de  
 p rem ie r  ordre.  De même,  si  le  Transvaal  ne  peut  
 être  considéré  comme  une  contrée  très  fertile,  ses  
 voisins  limitrophes  sont  éminemment  des  pays  
 de  production  agricole.  Ce  seront  ces  derniers  
 pays  auxquels  s ’ajouteront  quelques  parties  du  
 Transvaal  et  de  la  Chartered  qui  fo u rniront  des 
 éléments  de  succès  aux  agriculteurs,  aux  éleveurs,  
 qui  déjà  ont  commencé  sur  divers  points  la  
 grande  culture  intensive.  Le  Transvaal  re ste   le  
 coeur  de  l ’Afrique  du  Sud,  Johannesburg  doit  ê tre  
 comparé  à  San  Francisco  qui  commença  p a r  être  
 une  ville  bâtie  pour  l ’exploitation  de  l ’or,  est  
 maintenant  un  des  centres  principaux  du  commerce  
 des  Etats-Unis. 
 Hâtons-nous  donc  de  voir  de  quelle  m aniè re  
 nous  pouvons  employer  dans  ces  contrées  nos  
 énergies  et  nos  capitaux.  Fils  de  famille,  in d u striels, 
   agriculteurs,  ouvriers,  que  rien   ne  re tie n t  
 fen  France  hors  la  crainte  d’en  sortir,  c’est  à  vous  
 à  montrer  que  notre  race  vaut  toute  autre  po u r  la  
 colonisation et pour le développement de l ’influence  
 française  dans  le  monde  entier.  Puisse  donc  cet  
 ouvrage  servir  à  quelques  personnes,  en  leu r  
 donnant,  soit  l ’idée  de  ten te r  quelque  chose,  soit  
 quelques  renseignements  utiles  à  leurs  projets.  Si  
 un  tel  b u t  était  atteint,  je  m ’estimerais  heureux  
 d’y  avoir  participé  dans  une  certaine  mesure. 
 Georges  AUBERT, 
 Négociant  commissionnaire.