V O Y A G F.
Baie & port
deBe'iubaiÇji.
Sa defcrip-
tion.
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les voiles de nos1 bateaux, qui étoiënt'gfëndesj nous fer-
virent de tentes 5 d’ailleurs, au froid près, lie femS étoit
fort beau.
Le lendemain au matin nous vîmes que cet enfoncement
étoit un vrai port, & nous en prîmes des fondes,
ainfi que celles de la baie. Le mouillage ed très-bon dans
la baie depuis quarante brades jufqu’à douze, fond de fable
, petit gravier & coquillage. On y eft à l’abti de tous
les vents dangereux. Sa pointe orientale eft reconnoidable
par un très-gros morne que nous avons nommé Le 'dôme ;
dans l’Oued eft un îlot entre lequel & la côte il n’y a
point paffage de navire. On entre de la baie dans le port
par un. goulet fort étroit , & l’on y trouve 10 , B , 6 ,
5 & 4 brades fond de vaze ; dans le goulet le fond
eft de roches par 4 , 5 & 6 brades ; il convient d’y
tenir le milieu , hantant même plus le côté de l’Eft où
il y a plus d’eau. La beauté de ce mouillage nous a engagés
à le nommer baie & port de BeaubaJJin. Lorfqu’on
n’aura qu’à attendre un vent favorable, il fuffit de mouiller
dans la baie. Si on veut faire du bois & de l’eau ,
carener même, on ne peut defirer un endroit plus propre
à ces opérations que le port de Beaubadin.
Je laifîai ici le Chevalier de Bournand qui commandoit
la chaloupe pour prendre dans le plus grand détail toutes
les connoidances relatives à cet endroit important, avec
.ordre de retourner enfuite aux vaifieaux. Pour moi je
m’embarquai dans le canot de l’Etoile avec M. Landais,
l’un des Officiers de cette dure qui le commandoit, &
je continuai mes recherches. Nous fîmes route à l’Oued
& vifitâmes d’abord une île que, no'us tournâmes & tout
autour de;'laquelle on peut mouiller par 25, 21 & 18
a u t o u r d u , M O N D E. 149
brades, fond de . fable. & petit gravier. Sur cette-îlq,il y,
avoir des Sauvages occupés à la pêche. En fuivant la côte
nous gagnâmes avant le coucher du foleil une baie qui
offre un excellent mouillage pour trois ou quatre, navires.
Je.r.ai nommcebaie de La Cormorandiere, à caufe d’une
roche apparente qui en eft dans l’Ed-Sud-Ed environ à
un mille. A l’entrée de la baie on trouve 15, brades d’eau,
8 & 9 dans le mouillage; nous.y paÛâmes la nuit. .
Le 29 à la pointe du jour nous, fortîmes de.la baie de
la Cormorandiere , & nous naviguâmes à l’Oued , aidés
d’une marée très-forte. Nouspadâmes entre deux îles d’une
grandeur,inégale que je nommaiLes deux Soeurs. EilesgilL
fent Nord-Nord-Ed & Sud Sud-Oued avec lemilieu du
cap Forward, dont elles font didantes d’environ trois
lieues. Un peu plus loin nous nommâmes Pain de Sucre
une montagne de cette forme très-aifée à reconnoitre s
laquelle gît Nord-Nord- Ed & Sud-Sud- Oued avec la
pointe la plus méridionale du même cap ; & à cinq lieues
environ de la Cormorandiere nous découvrîmes, une belle
baie avec un port fuperbe dans le fond ; une chûte d’eau
remarquable qui tombe dans l’intérieur du .port, m’engagea
à les nommer bqie & port de La Cafçade, . Le. milieu de
cette baie gît Nord - Ed & Sud - Oued avec le cap For-
•ward. La lureté & laçommodité( de l’ancrage., la facilité
défaire l’eau & le bois, n’y laiffent rien 3 defirer.
La cafcade ed formée par les eaux d’une petite: riviere
qui ferpente dans la coupée de plufictirs montagnes fort
élevées, & fa chûte peut avoir cinquante à fcâxante toifes.
J’ai monté au-defîus ; le terrein y ed entremêlé de bof-
quets & de petites, plaines d’une mouffe courte & fpon-
gieufe 5 j y ai cherché & n’y ai point trouvé de traces, du
Baie de la
dCioerrem.oran-
Baie & port
de la Cafcade.
duD peafycsr.iption