Califes c
cette erreur,
chit, environ à fept lieues de diftance dans le Nord-Nord-
Oueft&leNord-Oueft-quart-Nord. Cette vue me donnoit
une énorme & dangereufe différence fur la carte de M.
d’Après; mais je fufpendis mon jugement jufqu’à ce que
la hauteur méridienne prononçât s’il falloit attribuer cette
différence aux courans, ou bien en accufer la carte. Je fis
gouverner à Oueft-quart-Nord-Oueft & Oueft-Nord-
Oueft, afin de bien reconnoître la côte qui eft ici extrêmement
baffe & n’offre aucune montagne dans l’intérieur.
Le vent étoit du Sud-Sud-Eft au Sud-Eff & à l’Eft, joli
frais.
A midi la pointe la plus méridionale &Indermaye nous
reftoit à rEft-quart-Sud-Eft-2d-Sud, environ à quatre lieues,
le milieu des îles Rachit au Nord-Eft , a cinq lieues de di-
ftance, & le terme moyen des hauteurs obfervées à bord
nous plaça par 6d a a' de latitude. D ’après cette hauteur
& le relèvement, il me parut que le golfe entre file Mandait
& la pointe Indermaye, a fur la carte vingt-deux minutes
d’étendue de moins de l’Eft à l’Oueft que dans la réalité
, & que la côte y eft jettée 16 minutes plus au Sud que
ne la placeraient nos obfervations. La même correélion
doit avoir lieu pour les îles Rachit, en y ajoutant que la
diftance entre ces îles & la terre de Java , eft au-moins
de deux lieues plus confidérable que celle marquée fur la
carte. A l’égard des giffemens des diverfes parties de la
côte entre-elles , ils m’ont paru y être affez exafts, autant
qu’on en peut juger par des eftimes faites fucceffi-
vement, à la vue & en courant. Au refte les différences,
notées ci-deffus, -font très-périlleufes -pour qui navigue de
nuit fur cette carte.
Depuis l e ‘matin la fonde avoit RBaotuatvei aj.ufqu’à donné 2 1 , 23 , aq & 18
braffes. La brife de l’Eft-Sud-Eft continua, & nous rangeâmes
la terre à trais ou quatre milles, afin de paffer dans
le Sud de ces roches cachées dont j’ai déjà parlé & qu’on
marque à cinq ou fix lieues dans l’Oueft des îles Rachit.
A une heure après midi un bateau qui étoit mouillé devant
nous, appareilla ftribord amure, ce qui me fit pen-
fer qu’alors le courant changeoit & nous devenoit contraire.
Nous lui parlâmes à deux heures $ un Hollandois,
qui le commandoit & qui nous a paru y être feul blanç
avec des mulâtres, nous dit qu’il alloit à Amboine& Ter-
nate, & qu’il fortoit de Batavia dont il fe faifoit à vingt-
fix lieues. Après être forti du paffage de Rachit & avoir
paffé en-dedans des roches fous l’eau, je voulois porter
au Nord-Oueft pour doubler des bancs de fable nommés
les bancs périlleux qui s’avancent affez au large entre les
pointes Indermaye & Sidari. Les vents nous refuferent, &
ne pouvant préfenter qu’à Oueft-Nord-Oueft, je pris le
parti à fept heures du foir de laiffer tomber une ancre à
jet par 13 braffes fond de vaze environ à une lieue de
terre. Le louvoyage étoit court & peu fûr entre les roches
fous l’eau d’une part, & les bancs périlleux de l’autre.
Nous avions fondé depuis midi par 19, 1 5 , 1 4 & 1 0
braffes. Avant que de mouiller, nous courûmes un petit
bord au large qui nous remit par 13 braffes.
Nous appareillâmes le 27 à deux heures du matin avec
les vents de terre, qui, cette nuit , nous vinrent par l’Oueft,
au-lieu que les nuits précédentes ils avoient fait le tour
du Nord au Sud par l’Eft. Ayant gouverné auNord-Oueft,
nous ne revîmes la terre qu’à huit heures du matin, terre
extrêmement baffe & prefque noyée ; nous tînmes la
même route jufqu’à midi ,& depuis l’apareillage julqu’à
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