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roiffoit fe courber en arc & former une baie ouverte au
Nord-Eft. Les groffes terres courent fur le Nord-Nord-
Oueft. Le vent debout nous a empêchés d’approcher de
plus de fixà fept lieues cette île que j’aiappellée l'Enfant
perdu.
Les mauvais tems, qui avoient commencé dès le 6 de
ce mois, continuèrent prefque fans interruption jufquau
20 ; & pendant tout ce tems nous fûmes perfécutés par
les calmes , la pluie & les vents d’Oueft. En general dans
cet océan nommé Pacifique, l’approche des terres procure
des orages , plus fréquens encore dans les décours de la
lune. Les tems à grains avec de gros nuages fixes à 1 hori-
fon fon t un indice prefque fûr de quelques îles & un avis
de s’en méfier. On ne fe figure pas avec quels foins &
quelles inquiétudes on navigue dans ces mers inconnues ,
menacés de toutes parts de la rencontre inopinée de terres
& d’écueils, inquiétudes plus vives encore dans les longues
nuits de la Zone Torride. Il nous falloit cheminer à
tâtons, changeant de route, lorfque l’horifon étoit trop
noir devant nous. La dîfette d’eau, le défaut de vivres ,
la néceffité de profiter du v en t, quand il daignoit fouf-
fler , ne nous permettoient pas de fuivre les lenteurs d’une
navigation prudente & de pafferen panne ou fur les bords
le tems des ténèbres.
Cependant le fcorbut commençoit à reparoître. Une
grande partie des équipages & prefque tous les Officiers
en avoient les gencives atteintes & la bouche echauffee.
Il ne reftoit plus de rafraîchiffemens que pour les malades
, & l’on s’accoutume difficilement à ne vivre que de
mauvaifes falaifons & de légumes défféchés. Dans le même
tems il fe déclara fur les deux navires plufieurs, mala-
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Obfervations
qmuéetsé.orologiSituation
critique
où nous
nous trouvons.