& quatrième
mouillages. I
Avis nauti-
tiques.
toutes voiles, la brife étant foible, & nous louvoyâmes
jufqu’à midi, qu’ayant vû un banc dans le Sud-Sud-Oueft,
je fis mouiller par 20 braffes, fable & vaze, & j’envoyai
un canot fonder autour du banc. Il vint dans la matinée
plufieurs pirogues le long du bord, une entre autres qui
portoit à pouppe pavillon Hollandois deferlé. A fon approche,
toutes les autres fe retirèrent pour lui faire place.
C ’étoit la voiture d’un orencaie ou chef. La compagnie
leur accorde Ion pavillon & le droit de le porter. A une
heure après midi, nous remîmes à la voile pour tâcher de
gagner quelques lieues ; il n’y eut pas moyen, le vent étoit
trop foible & trop court ; nous perdîmes environ une demi-
lieue , & à trois heures & demie nous remouillâmes par
1 y bralfes fond de fable, vaze, coquillage & corail.
Cependant M. le Corre que j’avois envoyé dans le canot
, pour fonder entre le banc & la terre, revint & me fit
le rapport fuivant. Près du banc, il y a § & 9 brades d’eau $
à mefure qu’on fe rapproche de la côte de Button, terre
haute & efcarpée par le travers d’une fuperbe baie, l’eau
va toujours en augmentant, jufqu’à ce qu’on ne trouve
plus de fond en filant 80 bralfes de ligne , à-peu-près à
mi-canal entre le banc & la terre. Par conféquent, fi le
calme prenoit dans cette partie, il n’y a de mouillage que
près le banc.Le fond au relie, dans fes environs, eft d’une
bonne qualité. Plufieurs autres bancs s’étendent entre
celui-ci & la côte de Pangafani. On ne fçauroit donc trop
recommander de hanter dans tout ce détroit la terre de
Button. C ’eft le long de cette côte que font les bons
mouillages j elle ne cache aucun danger, & d’ailleurs les
vents en viennent le plus fréquemment. D ’ic i, prefque
jufqu’àu débouquement, elle paroîtroit n’être qu’une
chaîne d’îles fucceffives : mais c’elf quelle eft coupée de
plufieurs baies, qui doivent former de fuperbes ports.
La nuit fut très-belle & fans vent. Le 1 7, à cinq heures
du matin, nous appareillâmes avec une foible brife de
rEft-Sud-Eft, & je fis gouverner pour rallier tout-à-fait la
côte de Button. A fept heures & demie nous avions doublé
le banc & la brife nous manqua. Je mis chaloupe &
canot dehors, & je fignalai à l’Etoile d’en faire autant. La
marée étoit favorable, & nos bateaux nous remorquèrent
jufqu’à trois heures du foir. Nous paffâmes devant deux
magnifiques baies, où je penfè bien que l’on trouveroit à
mouiller, mais le long & fort près des hautes terres, il n’y
a pas de fond. A trois heures & demie le vent fouilla de
l’Eft - Sud - Eft bon frais, & nous fîmes route pour aller
chercher un mouillage à portée de la pafîè étroite par laquelle
on débouque de ce détroit. Nous n’en découvrions
encore aucune apparence. Au contraire plus nous avancions
, moins nous appercevions d’ifîùe. Les terres des
deux bords qui fe croifent ic i, paroiffent une côte continue
& ne laiffent pas même foupçonner aucune ouverture.
A quatre heures & demie nous étions pat le travers &
dans l’Oueft d’une baie fort ouverte, & l’on vit un bateau
du pays qui paro'iffoit s’y enfoncer vers le Sud. J’envoyai
mon canot à fa fuite, avec ordre de me l’amener,
dans l’intention de me procurer par ce moyen un pilote.
Pendant ce tems nos autres bateaux furent employés à
fonder. Un peu au large & prefque par le travers de la
pointe feptentrionale de la baie, on trouva 25 braffes
d’eau fond de fable & corail, enfuite nous perdîmes le
fond. Je fis mettre à l’autre bord, puis en travers fous les
huniers, pour donner aux bateaux le tems de fonder. Après
cSriupittieo n& d due f-
détroit.