goBlfeâ tudree
jeli.
avoit femblé l’avant-coureur qui nous annonçoit la fin de
nos maux. L’afpeêl d’un bourg affez grand fitué au fond du
golfe, celui de vaiffeaux à l’ancre, la vûe de beftiaux errans
dansies prairies qui environnent le bourg, cauferent des
tranfports, que j’ai partagés fans doute, & que je ne fçau-
rois dépeindre.
Il nous avoit fallu courir plufieurs bords, avant que de
pouvoir entrer dans le golfe dont la pointe feptentrionale-
fe nomme pointe de Liffatetto, & celle du Sud- E li,pointe
Rouba. Ce ne fut qu’à dix heures que nous pûmes mettre-
le cap fur le bourg. Plufieurs bateaux naviguoient dans la
baie ; je fis arborer pavillon Hollandois & tirer un coup
de canon, aucun ne vint à bord; j’envoyai alors mon canot
fonder en avant du navire. Je craignois un banc qui
fe trouve à la côte du Sud-Eft du golfe. A midi & demi
une pirogue, conduite-1 par des Indiens, s’approcha du
vaifieau ; le chef nous demanda en Hollandois qui nous
étions, ükrefufa toujours de monteràbord. Cependantnous
avancions à pleines voiles, fuivant lesfîgnaux du canot qui
fondoit. Bientôt nous vîmes le banc dont nous avions redou-
du té l’approche. La mer étoit baffe & le danger paroiffoit à dé-
^a' couvert. C ’eft une chaîne de roches mêlées de corail, laquelle
part de la côte du Sud-Eft du golfe, à une lieue
environ en-dedans de la pointe Rouba, & s’étend du Sud-
Eû au Nord-Oueft -, l’efpace d’une demi-lieue. A quatre
longueurs de canot de fon extrémité on eft fur cinq ou
fix brafies d’eau , mauvais fond de corail , & on pâffe tout
de fuite à 17 br-a'ffes, fond de fable & vaze. Notre route
fut à peu-près le Sud-Oueft trois lieues depuis i o11 juf-
qu’à i h 30' que nous mouillâmes vis-à-vis la loge auprès
de plufieurs petits bâtimens Hollandois, à moins d’uh
quart de lieue de terre. Nous étions par 17 braffes d’eau
fond de fable & vaze , & nous fîmes les relevemens fui-
vans.
La pointe Liffatetto au Nord-4d-Eft, deux lieues.
La pointe Rouba au Nord-Eft-zd-Eft, une demi-lieue.
Une prefquile à Oueft-quart-Nord-Oueft-1 d-Oueft, trois
quarts de lieue.
La pointe d’une bâture qui s'allonge plus d’une demi-lieue
au large de la prejqu’ile, auNord-Oueft-quart-Oueft.
Le pavillon de la loge Hollandoife, au Sud-quart-Sud-
■ Oueft-5d-Oueft.
L ’Etoile mouilla près de nous, plus dans l’Oueft-Nord-
Oueft. .
A peine avions - nous jetté l’ancre, que deux foldats Relâche à
Hollandois fans armes, dont l’un parloit François, vinrent Boer0,
à bord me demander de la part du Réfident du comptoir
quels motifs nous attiroient dans ce port, lorfque nous ne
devions pas ignorer que l’entrée n’en étoit permife qu’aux
feuls vaiffeaux de la Compagnie Hollandoife. Je renvoyai
avec eux un Officier pour déclarer au Réfident que lané-
ceffité de prendre des vivres nous forçoit à entrer dans le
premier port que nous avions rencontré, fans nous permettre
d’avoir égard aux traités qui interdifoient aux navires
étrangers la relâche dans les ports des Moluques,&
que nous fortirions auffitôt qu’il nous auroit fourni les fe-
cours dont nous avions le plus urgent befoin. Les deux
foldats revinrent peu de tems après pour me communiquer
un ordre figné du Gouverneur d’Amboine, duquel le Ré- RB^bea" asdu
fidentde Boëro dépend direêlement, par lequel il eft expref-
fément défendu à celui-ci de recevoir dans fon port aucun
vaiffeau étranger.Le Réfident me prioit enmême tems de lui
Q q î j