Nouvelles
que nous y
apprenons.
1767*
Août.
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pagnie deftinés aux miflionsy-que l’ordre aVoit' etèéxfecu-
té déjà dans les principales, mâifons , fank troublé rit réfî-
ftance & qu’au contraire ces Religieux' fùppèfMent
leur difgrace aveckagefle & réfignatibiï.3entrerâiKïcntôt
dans le détail-dè ceï'te 'grande affaire -, de-lâqùelle ■ m’ônt
pu mettre'au fait üri long féjour à Buenos-Aires & la
confiance* dont m’y a honoré le Gouverneur general Don
Francifco Bttkarely.'
Comme-rious'devions refter dans la rivierè de la Plata
jufqu’àprès là-'révolution de l’équinoxe ,'nbus- primes des
logemens à Montevideo, où nous établîmes auffi nos ouvriers
& un hôpital. Ces premiers foins remplis, je me
rendis à Buenos-Aires le 11 Août , pour y accélérer la
fourniture des vivres qui nous etoient neceffairës &- dont
fut chargé le Munitionnaire général du Roi d’Efpagne,
aux mêmes prix que portoit fon traite vis-à-vis Sa Mâjefte
Catholique. Je voulois auffi entretenir M. de Bukarely
fur ce qui s’étoit paffé àRio-Janeiro , quoique je- lui eufle
déjà envoyé par un exprès les depeches de Db'rn Francifco
de Médina. Je le trouvai fagement réfolu à fe contenter
de rendre compte en Europe des hôftilites commi-
fes par le Viceroi du Bréfil & à ne point ufer de repréfailles.
Il lui eût été facile de s’emparer en peu de jours de
la Colonie du Saint-Sacrement, f d’autant plus que cette
place manquoit de tout & qu elle n avoit pas encore reçu
au mois de Novembre le convoi de vivres & de munitions
qu’on lui ptepatoit, lorlque nous foftimes de Rio-
Janéiro.
J’éprouvai de la part du Gouverneur général les plus
grandes facilités pour la prompte expédition de nos besoins.
A la fin d’Août deux goélettes, chargées pour nous
de
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de bifeuit & de farine, avoient fait voile pour Montevideo,
où je m’étois auffi rendu pour y célébrer la fête de
S. Louis. J’avois laifîe à Buenos-Aires le Chevalier du
Bouchage, Enfeigne de vaifleau , pour y faire embarquer
le refte de nos vivres, & y être chargé des affaires
qui pourraient nous furvenir, jufqu’à notre départ que
j’efpérois devoir être à la fin de Septembre ; je ne pré-
voyois pas qu’un accident nous retiendroit fix femaines
de plus. Pendant une tourmente de Sud-Oueft, le Saint-
Fernand j vaifleau de regiftre , qui étoit mouillé près de
l’Etoile, chafîa fur fes ancres, vint de nuit aborder cette Avarie que
flûte , & du premier choc lui rompit fon mât de beau- te<io'ltl'Et0lle<
pré au ras de l’étambré. Sa poulaine & fes écharpes ou
herpes furent enfuite emportées, heureux encore d’avoir
pu fe féparer, malgré le mauvais tems & l’obfcurité, fans
efîùyer d’autres avaries.
• Cet abordage augmenta confidérablement la voie d’eau I7^7-
que l’Etoile avoit dès le commencement de la campa- Septcmbrc-
gne. Il devenoit indifpenfable de décharger ce bâtiment,
peut-être même de le virer en quille pourdécouvrir & fermer
cette voie d’eau qui paroiflbit être très-baffe & de l’avant.
Cette opération ne pouvoit fe faire à Montevideo,
où d’ailleurs on ne trouvoit point les bois néceflaires à la
réparation de fa mâture. J’écrivis donc au Chevalier du
Bouchage d’expofer au Marquis de Bukareli notre fitua-
ti°n, & d’obtenir fon agrément pour que l’Etoile remontât
la riviere & vînt à la Encenada de Baragan ; je lui
mandois auffi d’y faire pafler aufli-tôt les bois &, autres
matériaux dont nous avions befoin. Le Gouverneur général
confentit à ces demandes ; & le 7 Septembre ,
n’ayant pu trouver aucun pilote, je m’embarquai fur l’EM