line paraît
pas qu’il y ait
de mines.
leIsl pye arl dese. belpaAynsi.
maux du
l’arbre qui porte le fruit à pain. C ’eft un bois qui ne fend
point, mais il eft fi mol & fi plein de gomme, qu’il ne fait
que fe mâcher fous l’outil.
Au refie, quoique cette île foit remplie de très-hautes
montagnes, la quantité d’arbres & de plantes dont elles
font par-tout couvertes, ne femble pas annon'cer que leur
fein renferme des mines. Il eft du-moins certain que les
infulaires ne connoiffent point les métaux. Ils donnent à
tous ceux que nous leur avons montrés , le même nom
d’aouri, dont ils fe fervoient pour nous demander du fer.
Mais cette connoiflance du fe r , d’où leur vient-elle ? Je
dirai bientôt ce que je penfe à cet égard. Je ne connois
ici qu’un feul article de commerce riche, ce font de très-
belles perles. Les principaux en font porter aux oreilles à
leurs femmes & à leurs enfans ; mais ils les ont tenu cachées
pendant notre féjour chez eux. Ils font avec les
écailles de ces huitres perlieres des efpeces de caftagnettes
qui font un de leurs inftrumens de danfe.
Nous n’avons vu d’autres quadrupèdes que des cochons,
des chiens d’une efpece petite, mais jolie', & des
rats en grande quantité. Les habitans ont des poules do-
meftiques abfolument femblàbles aux nôtres. Nous avons
auffi vu des tourterelles vertes charmantes , de gros pigeons
d’un beau plumage bleu de roi & d’un très-bon goût
& des peruches fort petites , mais fort fîngulieres par le
mélange de bleu & de rouge qui colorie leurs plumes. Ils
ne nourrifîent leurs cochons & leurs volailles qu’avec des
bananes. Entre ce qui en a été confommé dans le féjour à
terre & ce qui a été embarqué dans les deux navires, on
a troqué plus de huit cents têtes de volailles & près de
cent-cinquante cochons ; encore, fans les travaux inquiétans
des dernieres journées, en auroit-on eu beaucoup davantage
; car les habitans en apportoient de jour en jour
un plus grand nombre.
Nous n’avons pas éprouvé de grandes chaleurs dans
cette île. Pendant notre féjour le thermomètre de Réau-
mur n’a jamais monté à plus de & il a été quelquefois
à 18d. Le foleil , il eft vrai, étoit déjà à 8 ou 9d de
l’autre côté de l’équateur. Mais un avantage ineftimable
de cette île, c’eft de n’y pas être infefté par cette légion
odieufe d’infeâes quifontlefupplice des pays fîtués entre
les tropiques ; nous n’y avons vu non plus aucun animal
venimeux. D ’ailleurs le climat eft fi fain,que malgré les
travaux forcés que nous y avons faits, quoique nos gens y
fuffent continuellement dans l’eau & au grand foleil, qu’ils
couchaffent fur le fol nud & à la belle étoile, perfonne n’y
eft tombé malade. Les fcorbutiques que nous y avions débarqués
& qui n’y ont ^pas eu une feule nuit tranquille, y
ont repris des forces & s’y font rétablis en auffi peu de
tems , au point que quelques-uns ont été depuis parfaitement
guéris à bord. Au refte la fanté & la force des infulaires
qui habitent des maifons ouvertes à tous les vents
& couvrent à peine de quelques feuillages la terre qui
leur fertde. lit, l’heureufe vieillefle à laquelle ils parviennent
fans aucune incommodité , la fineffe de tous leurs
fens & la beauté (înguliere de leurs dents qu’ils confer-
vent dans le plus grand âge , quelles meilleures preuves &
de la falubrité de l’air & de la bonté du régime quefuivent
les habitans ?
Les végétaux & le poiflbn font leur principale nourriture;
ils mangent rarement de la viande, les enfans & les jeunes
filles n’en mangent jamais, & ce régime fans doute con-
Obfervatîons
qmuéetsé.orologiBonté
ducli-
mat ; vigueur
des habitans.
Quelle eft
lteuurer. nourri