Etat des équipages
en partant
de Montevideo.
Départ de
Montevideo.
Sa pcdition
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lette chargée de farine, & nous y en prîmesfoixante quintaux
, qu’on trouva moyen de loger encore dans les navires.
Nous y avions, toute compenfation faite, des vivres
pour dix mois : il eft vrai que la plus grande partie des
boifïons étoit en eau-de-vie. Les équipages jouiffoient de
la meilleure fanté ; le long féjour qu’ils venoient de faire
dans la riviere de la Plata, pendant lequel un tiers des matelots
couchoit alternativement à terre , & la viande fraîche
dont ils y furent toujours nourris , les avoient préparés
aux fatigues & aux miferes de toute efpece, dont la longue
carrière alloit s’ouvrir. Je fus obligé de laiffer à Montevideo
le maître Pilote, le maître Charpentier, le maître
Armurier & un Officier Marinier de ma frégate, auxquels
l’âge & des infirmités incurables ne permettoient pas d’entreprendre
le voyage. 11 y déferta auffi, malgré tous nos
foins, douze foldats ou matelots des deux navires. J’avois
pris à la vérité aux îles Malouines quelques-uns des matelots
qui y étoient engagés pour la pêche, ainfi qu’un Ingénieur
, un Officier de navire marchand & un Chirurgien j
enforte que les vaiffeaux avoient autant de monde qu’à
notre départ d’Europe, & il y avoit déjà un an que nous
étions fortis de la riviere de Nantes.
Le 14 Novembre , à quatre heures & demie du matin,
les vents étant au Nord, joli frais, nous appareillâmes de
Montevideo. A huit heures & demie, nous étions Nord
& Sud de l’île de Flores, & à midi à douze lieues dans 1 Eft
& l’Eft - quart - Sud-Eft de Montevideo , & c’eft de-là
que je pris mon point de départ par 34 deg. 54 min.
40 fec. de latitude auflrale, & 58 deg. 57 min. 30 fec.
de longitude occidentale du méridien de Paris. J’y ai