V o y a g e
Rencontre
de nouvelles
îles.
Defcri’ption
des infulaires.
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méridionale reftoit, à huit heures, dans leNord-Oueft-quart-
Oueft du compas. Une autre côte longue & élevée fe fit ap-
percevoir en même tems depuis 1 Eft-Sud-Eft jufqu à 1 Eft-
Nord-Eft. Celle-ci couroit fur le Nord ; & à mefure que
nous avancions dans le Nord-Eft, on la voyoit fe prolonger
davantage & tourner au Nord-Nord-Oueft. On de
couvrit cependant un efpace où. la cote etoit interrompue,
foit que ce fût un canal ou l’ouverture d’une grande baie •
car on crut diftinguer des terres dans le fond. Le 29 au
matin , la côte que nous avions a 1 Eff continuoit à s eten-
dre furie Nord-Oueft, fans que de ce côté notre horifon
fut borné. Je voulus la rallier pour la prolonger enfuite &
chercher un mouillage. A trois heures apres midi, étant
à près de trois lieues de terre , nous avions trouvé fond
par 48 braffes, fable blanc & morceaux de coquilles bri-
fées : nous portâmes alors fur une anfe qui paroiffoit commode
; mais le calme furvint & nous confomma inutilement
le refte de la journée. La nuit fe paffa à courir de
petits bords, & le 30 dès la pointe du jour j’envoyai les
bateaux avec un détachement aux ordres du Chevalier
de Bournand , pour vifiter le long de la cote plulïeurs
anfes qui fembloient promettre un mouillage, le fond
trouvé au large étant d’un augure favorable. Je le fuivis à
petites voiles, prêt à le joindre au premier lignai qu il nous
en feroit.
Vers les dix heures une douzaine de pirogues de différentes
grandeurs vinrent affez près des navires, fans toutefois
vouloir les accofter. Il y avoit vingt-deux hommes
dans la plus grande, dans les moyennes huit ou dix, deux
ou trois dans les plus petites. Ces pirogues paroiffoientbien
faites ; elles ont l’avant & l’arriere fort relevés j ce font
les