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ques autres.
92 V o y a g e .
Je laifTai à la pointe de Lara M. de la Gif audais "chargé
des foins relatifs à fon vaiffeau, & je me.rendis.à Buenos-
Aires d’où je lui expédiai une grande goélette fur laquelle
il pouvoit abattre, lorfqu’il feroit entré à la Ence-
nada. Ilfalloit pour cela qu’il déchargeât en partie les
effets qu’il avoit à bord, & M. de Bukarely permit de les
dépofer à bord de la Smeralda & de la Liebe. Le 8 0 £fo-
bre /’Etoile fut en état d’entrer dans le port, & l’on trouva
que fon radoub feroit moins long qu’on ne l’avoit appréhendé.
En effet, à peine avoit-elle commencé à s’alléger
, que fa voie d’eau diminua fenfiblement & elle ceffa
d’en faire, lorfqu’elle ne tira plus que huit pieds de l’avant»
Après y avoir débité quelques planches de fon doublage,
on vit que la couture des barbes du navire étoit abfolu-
ment fans étoupe, pendant une longueur d’environ quatre
pieds & demi, depuis huit pieds & demi de tirant d’eau en
remontant. On découvrit auffi deux trous de tarriere dont
les chevilles n’avoient pas été pofées. Toutes ces avaries
ayant été promptement réparées, de nouvelles herpes re-
mifes en place, le mât de beaupré fait & mâté, la flûte
récalfatée en entier; elle revint le 21 à la pointe de Lara ,
où elle reprit fon chargement à bord des frégates Efpa-
gnoles. Elle y embarqua auffi fucceffivement le bois, les
farines, le bifcuit & les différentes provifions que je lui envoyai
dans cette rade.
Il en étoit parti pour Cadix, à la fin de Septembre,
Venus & quatre autres bâtimens chargés de cuirs, & por-
1EUe°de ’uel” tant^eiix cents cinquante Jéfuites & les familles Françoi-
fes des Malouines, à l’exception de fept, qui n’ayant pu y
trouver place, furent forcées d’attendre une autre occa-
fion. Le Marquis de Bukarely les fit venir à Buenos-Aires,
où il pourvut à leur fubfiffance & à leur logement. On ve-
noit d’apprendre dans le même mofnent l’arrivée du Diamant,:
vaiffeau de fegiflre, expédié pour Buenos-Aires, &;
celle du Saint-Michel, autre vaiffeau de regiftre deffiné
pour Lima. La fituation de ce dernier bâtiment étoit trifte.
Après avoir, pendant quarante-cinq cjours, lutté contre
les.vents fur le cap de Horn, trente-neuf hommes de fon
équipage étant morts & le refte attaqué du fcorbut, un
coup de mer ayant emporté fon gouvernail, il ayoït été
forcé défaire route pour cette riviere, où il étoit entré
dans le port des Maldonades,.fept mois après être forti
de Cadix & n’ayant plus que trois matelots & quelques
Officiers en état d’agir. Nous envoyâmes à la requête des
Efpagnols, un Officier & un équipage pour amener ce
bâtiment à Montevideo. Il y étoit arrivé le 5 Oftobre la
frégate Efpagnole. l'Aigle, fortie du Ferrol au mois de
Mars. Elle avoit relâché à l’île Sainte-Catherine, & les
Portugais 1 y avoient arretee dans le même tems où ils re-
îenoient le Diligent à Rio-Janéiro,