les premières que nous ayons vu dans ces mers fans balancier.
Ces infulaires font aufïi noirs que les Negres d’Afrique
; ils ont les cheveux crépus, mais longs, quelques-
uns de couleur touffe. Ils portent des bracelets & des plaques
au front & fur le col. J’ignore de quelle matière ;
elle m’a paru être blanche. Ils font armes d arcs & de fa-
gayes,ils faifoient de grands cris, & il parut que leurs dif-
pofitions n’étoient pas pacifiques. Je rappellai nos bateaux
à trois heures. Le Chevalier de Bournand me rapporta
qu’il avoit trouvé prefque par-tout bon fond pour mouiller
par 30, 2 ^, 20, 15 jnfqu à 11 braffes fable vazeux,
mais en pleine côte & fans riviere ; qu il n avoit vu qu un
fèul ruiffeau dans toute cette étendue. La côte ouverte eft
prefque inabordable, la vague y brife par-tout, les montagnes
viennent s’y terminer au bord de la mer, & le fol eft
entièrement couvert de bois. Dans de petites anfes il y a
quelques cabanes, mais en petit nombre ; les infulaires
habitent dans la montagne. Notre petit canot fut fuivi
quelque tems par trois ou quatre pirogues qui fembloient
vouloir l’attaquer. Un infiilaire meme fe leva plufieurs
fois pour lancer une fagaye $ mais il ne le fit pas, & le canot
revint à bord fans guerroyer.
Notre fituation au refte étoit affez critique. Nous avions
des terres inconnues jufqu à ce jour, d une part depuis le
Sud jufqu’au Nord-Nord-Oueft par l’Eft & le Nord ; de
l’autre depuis l’Oueft- quart - Sud - Oueft jufqu’au Nord-
Oueft. Malheureufement l’horifon étoit tellement embrumé
depuis le Nord-Oueft jufqu’au Nord-Nord-Oueft,
qu’on n’y voyoit pas de ce côte à la diftance de deux
lieues. C ’étoit toutefois dans cet intervalle que je comptois
chercher un paffage ; nous étions trop avancés pour recu-
L 1
Tentative
itnrouutivlee r upno ur
mouillage.