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,nale de la terre au Nord-Eft, nous arrivâmes au Nord-
Ouefi, puis au Nord-Nord-Oueft & au Nord. Je reprends
le detail de l’expédition de nos bateaux.
Lesinfulaires Avant que d entrer dans la baie, ils en avoient d’abord
banaux“ n0S rangé la Pointe du Nord » qui eft formée par une pref-
qu’île le long de laquelle ils trouvèrent fond depuis 9 juf-
qu’à 13 braffes, fable & corail. Ils s’enfoncèrent enfuite
dans la baie, & ils y trouvèrent à un quart de lieue en-
dedans un très-bon mouillage fur 9 & 1 z braffes, fond de
fable gris & gravier, à l’abri depuis le-Sud-Eft jufqu’au Sud-
Oueft en paffant par l’Eft & le Nord. Comme ils étoient
occupés à fonder, ils virent tout-d’un-coup paroître à rentrée
de la baie dix pirogues, fur lefquelles il y avoit environ
cent cinquante hommes armés d’arcs, de lances & de
boucliers. Elles fortoient d’une ance, qui renferme une
petite riviere dont les bords font couverts de cabannes. Ces
pirogues s’avancèrent en bon ordre, voguant fur nos bateaux
à force de rames, & lorsqu’elles s’en jugèrent allez
près, elles fe féparerent fort leflemenî en deux bandes
pour les envelopper. Les Indiens alors pouffèrent des cris
affreux, & faitiffant leurs arcs & leurs lances, ils commencèrent
une attaque, qui devoit leur paroître un jeu,
contre .une poignée d’hommes. On fit fur eux une première
décharge qui ne les arrêta point. Ils continuèrent à
lancer leurs fléchés & leurs fagayes, fe couvrant de leurs
boucliers, qu’ils croyoient une arme défenfive. Une fe-
Defcriptlon conde décharge les mit en fuite ; plufieurs fe jetterent à la
mots. mer pour gagner la terre à la nage. On leur prit deux pirogues
: elles font fort longues, bien travaillées, l’avant &
l’arriere font extrêmement relevés, ce quifert d’abri contre
les fléchés en prefentantlebout. Sur le devant d’une de