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Moluques, la vraie date d’Europe, fur laquelle nous perdions
un jour, en fuivant autour du monde le cours du
foleil, je continuerai à marquer la date de nos journaux,
en prévenant qu’au-lieu du mercredi7 , oncomptoit dans
l’Inde le jeudi 8. Je ne corrigerai ma date qu’à l’île de
France.
C H A P I T R E V I I .
Route depuis Boèro jufqu à Batavia.
C ^ U oique je fuffe convaincu que les Hollandois repré-
fentent la navigation dans les Moluques, comme beaucoup
plus dangereufe encore qu’elle ne l’eft effectivement, je
n’ignorois cependant pas qu’elle ne fût femée d’ecueils&
de difficultés. La plus grande étoit pour nous de n’avoir
aucune carte fidelle de ces parages, les cartes Françoifes
de çette partie de l’Inde étant plus propres à faire perdre
les navires qu’à les guider. Je n’avois pu tirer des Hollandois
de Boëro que des connoiffances vagues & des lumières
fort imparfaites. Lorfque nous y arrivâmes, le Draak
devoit en partir fous peu de jours, pour conduire un Ingénieur
à Macaffar, & j’avois bien compté le fuivre jufques-
là. Mais le Réfident donna ordre au Commandant de ce
fénaut de refter à Cajeli jufqu’à ce que nous fuffions fortis.
Ainfi nous appareillâmes feuls, & je dirigeai ma route pour
paffer au Nord de Boëro & aller chercher le détroit de
Button, que les Hollandois nomment Button s Jirat.
Nous rangeâmes la côte de Boëro environ à une lieue
& demie de diftance, & les'courans ne nous firent éprouver
aucune différence fenfible jufqu’à midi. Nous avions
apperçu le 8 au matin les îles de Kilang & de Manipa. Depuis
la terre baffe que l’on trouve à la fortie du golfe de Cajeli,
la côte eftfort élevée & court fur l’Oueft-Nord-O oeff &
Oueft-quart-Nord-Oueft. Le 9 nous eûmes connoiffance
dans la matinée de File de XullabeJJie. Elle eft peu confi-
dérable, & les Hollandois y ont un comptoir dans une
1768.
Septembre. de Dliaf fnicauvlitgéas tMioonl
udqauness .,les
Route que
nous faifons.