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Avantages de J’rfn puiffe faire. Elfe réunit à la bonté des mouillages & à
cédante l’agrément de faire le chemin à fon aife , tous les avantages
de la meilleure, relâche. L ’abpndance étoit aulîi grande
maintenant.fur nqs vailfeaux.que l’avoit été la difette. Le
fcorbut difparoiffoit à vue d’oeil. Il s’y déclaroit à la vérité
un grand nombre de cours de ventre , occafionnés par le
changement de nourriture : cette incommodité , dange-
reufe dans les pays , chauds, où il eft ordinaire qu elle fe
convertilfe en flux de fang, devient encore plus communément
une maladie grave dans le parage des Moluques.
A terre , .comme à la mer, il eft mortel d y dormir à 1 air,
fur-tout lorfque le tems efl: ferein.
p-fl>e du Le 18 au matin nous ne vîmes point la terre , & je crois
détroit deSa- qUe pendant la nuit les courans nous firent perdre environ
leyer' trois Ueues ; nous continuâmes la route du Oueft-quart-
Sud - Oueft. A neuf heures & demie nous eûmes bonne
connoiffance des hautes terres de Saleyer depuis le
Oueft-Sud - Oueft jufqu’au Oueft-quart-Nord.-Oueft,
& à mefure que nous avançâmes , nous découvrîmes
une pointe moins élevée qui femble terminer cette
île au Nord. Je fis alors gouverner depuis le Oueft-
quart-Nord-Oueft fuccefîivement jufqu’au Nord-Oueft-
quart-Nord , afin de bien reçonnoître le détroit.- Ce paffage
, formé par les terres de Celebes & celles de Saleyer,
eft encore relferré par trois îles qui le barrent. Les Hol-
landois les nomment. Bougerones, & çe paffage le Bout-
faron. Ils ont fur Saleyer un pofte commandé; aujourd’hui
par Jan Hendrik V o ll, teneur de livres.
Dcfcrîption Nous obfervâmes à midi 5d 55' d e latitude auftraîe.
de ce paffage. ^jous crûmes d’abord voir une première île au JNord de la
terre moyenne que nous avions prife pour la pointe de
Saleyer j
Saleyer ; mais c’eft un terrein allez élevé & terminé lui-
même par une pointe prefque noyée qui tient à Saleyer
par une langue de terre extrêmement baffe. Enfuite nous
découvrîmes à la fois deux îles alfez longues & d’une
moyenne élévation, diftantes entre elles de4 à 5lieues,&
enfin, entre ces deux-là, nous en apperçûmes unetroifieme
très-petite & très-baffe. Le bon palfage eft auprès de cette
petite île,foitauNord foit au Sud. Je me fuis déterminé
pour ce dernier qui m’a paru le plus large. Afin de faciliter
la narration, nous nommerons la petite île Vile du Paffage
, & les deux autres, l’une l ’ile du Sud, l’autre Vile du
Nord.
Lorfque nous les eûmes fuffifamment reconnues, je
mis en travers à l’entrée de la nuit pour attendre l’Etoile.
Elle ne fe rallia qu’à huit heures du foir, & nous donnâmes
dans le palfage, en confervant le milieu du canal,
dont la largeur peut être de fix à fept milles. A neuf heures
& demie nous étions Nord & Sud de Vile du Paffage, &
Vile du Sud par fon milieu, nous reftoit entre le Sud & le
Sud-quart-Sud Eft. Je fis alors gouverner à Oueft-quart-
Sud-Oueft à une heure du matin , puis mettre en travers,
bas-bord amure jufqu’à quatre heures du matin. Avant &
dans le palfage on fonda plufieurs fois à la main fans trouver
de fond, avec 20 & 2.5 bralfes de ligne. Nous ralliâmes
le 19 au point du jour la côte de Celebes, & nous la
rangeâmes à la diftance de trois ou quatre milles. Il eft
en vérité difficile de voir un plus beau pays dans le monde.
La perfpeèiive offre dans le fond du tableau de hautes
montagnes, au pied defquelles régné une plaine iinmenfe
cultivée par-tout & par-tout garnie de maifons. Le bord
de la mer forme une plantation fuivie de cocotiers, &
y v