Les Anglois
viennent s’y
établir dans
tuien.e autre parnue
néceffaire au maintien de la colonie. Ce fut alors que
je rencontrai les vaiffeaux du Commodore Byron qui ,
après être venu reconnoître les îles Malouines pour la première
fois, traverfoit le détroit pour entrer dans la mer du
Sud. A mon départ des Malouines, le 27 Avril fuivant, la
colonie fe trouvoit compofée de quatre-vingts perfonnes,
en y comprenant l’Etat Major.
En 1765, nous renvoyâmes VAigle aux îles Malouines,
& le Roi y joignit VEtoile, une de fes flûtes. Ces deux ba-
timens après avoir débarqué les vivres & les nouveaux ha-
bitans, allèrent enfemble faire du bois pour la colonie dans
le détroit de Magellan. L’établiffement commençoit dès-
lors à prendre une forme. Le commandant & l’Ordonnateur
logeoient dans des maifons commodes & bâties en
pierres -, le refte des habitans occupoit des maifons dont
les murs étoient faits de gazons. Il y avoit trois magafins,
tant pour les effets publics, que pour ceux des particuliers.
Les bois du détroit avoient fervi à faire la charpente de
ces divers bâtimens, & à conftruire deux goélettes propres
à reconnoître les côtes. L ’Aigle retourna en France
de ce dernier vo yag e, avec un chargement d’huile & de
peaux de loups marins tannées dans le pays. L’on avoit
auflî fait divers effais de culture, fans défefpérer du fuc-
c è s , la plus grande partie des graines apportées d’Europe
s’étant facilement naturalifée ; la multiplication des bestiaux
étoit certaine, & le nombre des habitans mpntôit
alors environ à cent cinquante.
Cependant, comme nous venons de le dire , le Commodore
Byron étoit venu au mois de Janvier 1765 reconnoître
les îles Malouines. Il y avoit abordé à l’Ouefl: de
notre établiffement, dans un port nommé déjà par nous
Port de la Croifade, & il avoit pris poffeflion de. ces îles
pour la couronne d’Angleterre, fans y laiffer aucun habitant.
Ce ne fut qu’en 1766, que les Anglois envoyèrent
une colonie s’établir au port de la Croifade, qu’ils avoient
nommé Port d’Egmont ,• & le Capitaine Macbride, commandant
la frégate le Jafon, vint à notre établiffement au
commencement de Décembre de la même année. Il prétendit
que ces terres appartenoient au Roi de la Grande-
Bretagne, menaça de forcer la defcente, fl l’on s’obflinoit
à la lui refufer, fit une vifite au Commandant, & remit à
la voile le même jour.
Tel étoit l’état des îles Malouines, lorfque nous les remîmes
aux Efpagnols, dont le droit primitif fe trouvoit ainfi
étayé encore par celui que nous donnoit inconteftable-
ment la première habitation. Les détails fur les productions
de ces îles, & les animaux qu’on y trouve , font la
matière du chapitre fuivant, & le fruit des obfervations
qu’un féjour de trois années a fourni à M. de Nerville. J’ai
cru qu’il étoit d’autant plus à-propos d’entrer dans ces détails
, que M. de Commerçon n’a point été aux îles Malouines,
& que l’hiftoire naturelle enefl: à certains égards
allez importante (* ).
(*) L’Ouvrage que nous publions Malouines parût.Sans cela nous nous
aJuojuorunradl ’hdeu iD, oétno itP çfranite tatyv afnutr qleuse îleles ferions difpenfés des détails fuivans.