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femme vieille & laide. Aotourou a témoigné le plus grand
mépris pour ces infulaires.
Nous trouvâmes un peu de calme, torique nous fumes
fous le vent de la groffe île, ce qui me fit renoncer à
paffer entre èllê & les deux petites. Le canal eft d’une
lieue & demie , & il paroît qu’il y auroit quelque mouillage.
A fix heures du foir on découvrit du haut des mâts
dans le Oueft-Sud-Oueft une nouvelle terre qui fe pré-
fentoit fous l’afpeft de trois mondrains ifolés. Nous courûmes
dans le Sud-Gueft; & à deux heures après minuk
nous revîmes cette terre dans l’Oueft-2d-Sud;lespremieres
îles que nous appercevions encore à la faveur d’un beau
clair de lune, nous reftoient alors au Nord-Eft.
Le 5 au matin nous reconnûmes que cette nouvelle Suite d’iles;
terre étoit une belle île dont nous n avions la veille apper-
çu que les fommets. Elle eft entrecoupée de montagnes
& de vaftes plaines couvertes de cocotiers & d’une infinité
d’autres arbres. Nous prolongeâmes fa côte méridionale
à une ou deux-lieues de diftânce, fans y voir aucune
apparence de mouillage, la mer's’y développoit avec fureur.
Il y a même une bâture dans l’Oueft de fa pointe
occidentale, laquelle met environ deux lieués au large.
Plulîeurs relevemens nous ont donné avec exa&itude le
giflement de cette côte. Un grand nombre de pirogues à
la voile, femblables à celles des dernieres îles, vinrent
autour des navires, mais fans vouloir s approcher; une
feule accofta l’Etoile. Les Indiens fembloient nous inviter
par leurs lignes à aller à tetre ; mais les brifans nous le
défendoient. Quoique nous fiffions alors fept & huit milles
par heure , ces pirogues à la voile tournoient autour de
nous avec la même aifancè que fi nous euffions ete à 1 an