Rencontre de
navires Hol-
landois.
Route le long
de Java.
2°. Que le giffement de la pointe d’Alang n’y eft pas
exaft, attendu qu’il la fait courir fur le Oueft-Sud-Oueft&
Sud - Oueft - quart- Oueft, tandis que dans la vérité elle
court, depuis l’ileMandali, fur le Oueft-quart-Sud-Oueft,
environ quinze milles ; après quoi elle reprend du Sud &
forme un grand golfe.
3°. Qu’il donne trop peu d’étendue à cette partie delà
cô te , & qu’à fuivre le relèvement fur fa carte, nous euf-
fions d’un midi à l’autre fait treize milles de moins à
Oueft , foit que la côte ait cette quantité de plus en étendue
, foit que le courant nous eût entraînés dans l’Eft.
Outre un grand nombre de bateaux pêcheurs, nous
avions vu dans la matinée quatre navires, dont deux fai-
foient la même route que nous & portoient pavillon Hol-
landois déferlé. Sur les trois heures nous en joignîmes un
auquel nous parlâmes ; c’étoit un fénaut venant de Malac-
ca & allant à Japara. Sa conferve , navire à trois mats &
qui fortoit auffi de Malacca, alloit à Saramang. Ils ne tardèrent
pas à mouiller à la côte. Nous la rangeâmes à la
diftance d'environ trois quarts de lieue jufqu’à quatre heures
du foir. Je fis alors gouverner à Oueft-quart-Nord-Oueft,
afin de ne pas m’enfoncer dans le golfe & de paffer au
large d’un banc de corail qui eft à cinq ou fix lieues de
terre. Jufqu’ici la côte de Java eft peu élevée fur le bord
de la mer ; mais on apperçoit de hautes montagnes dans
l’intérieur. A cinq heures & demie nous avions le milieu
des îles Carimonjava au Nord-2d-Oueft, environ à huit
lieues.
Nous courûmes à Oueft-quart-Nord-Oueft jufqu’à
quatre heures du matin, puis à Oueft jufqu’à midi. La
fonde, qui la veille avoit été près de terre de 9 à 10 braffes
»
fes, augmenta dès fept heures du foir à 30 &elle donna
dans la nuit 32 , 34 & 35 braffes. Au. foleil levant nous
ne vîmes point de terre , feulement quelques navires & ,
fuivant l’ordinaire , une infinité de bateaux pêcheurs. Mal-
heureufement il fit calme prefque toute la journée du 25
jufqu’à cinq heures du foir. Je dis malheureufemenq d’autant
plus qu’il nous étoit intéreffant d’avoir corinoiffance
de la côte avant la nuit, afin de diriger la route en con-
féquence pour paffer entre la pointe Indermaye & les îles
Rachit, & enfuite au large des roches fous l’eau qui. en
font à l’Oueft. Depuis midi qu’on avoit obfervé 6d z6r de
latitude, nous gouvernions à Oueft & Oueft-quart-Sud-
Oueftj mais le foleil fe coucha fans qu’on pût découvrir la
terre. Quelques-uns crurènt, mais fans certitude, apper-
cevoir les Montagnes bleues qui font à quarante lieues dans
l’Eft de Batavia. De fix heures du foir à minuit., je fis
gouverner à Oueft & Oueft-quart-Nord-Oueft , fondant
d’heure en heure par 25 , 24 , 21 , 20 & 19 braffes. A
une heure du matin nous courûmes à Oueft-quart-Nord-
Oueft, depuis deux heures jufqu’à quatre, au Nord-Oueft,
puis au Nord-Oueft-quart-Oueft jufqu’à fix heures. Mon
intention , eftimant à une heure du matin être à mi-canal
entre les îles Rachit & la terre de Java, étoit de m’élever
dans le Nord des roches. La fonde me donna trois fois 20
braffes, puis 22 , puis 23 , & pour lors je me fuppofai à
trois ou quatre lieues dans leNord-Nord-Oueft des îles
Rachit.
J’étois bien loin de compte ; le 26 les rayons du foleil
levant nous montrèrent la côte de Java depuis le Sud-
quart-Sud-Oueft jufqu’à Oueft quelques degrés Nord , &
à fept heures & demie on vit du haut des mâts les îles Ra-
X x
l’eEftrirmeue r ddaen s
notre route.