cette île une grande quantité de cocotiers, & le bord de
la mer y eft couvert d'un fi grand nombre de cafés, qu on
peut juger de-là qu elle eft extrêmement peuplée. Ces
cafés font hautes, prefque quarrees & bien couvertes.
Elles nous parurent plus vaftes & plus belles que ne font
ordinairement des cabanes de rofeaux, & nous crûmes
revoir les maifons deTaiti. On découvrait un grand nombre
de pirogues occupées à la pêche tout autour de 1 île ;
aucune ne parut fe déranger pour nous voir paffer, &:
nous jugeâmes que ces habitans-, qui n etoient pas curieux*
étoient contens de leur fort. Nous nommâmes cetteîlzïïle
des Anachorètes. A trois lieues dans l’Oueft de celle-ci on
vit du haut des mâts une autre fte baffe.
La nuit fut très-obfcure & quelques nuages fixes dans le
Sud nous y firent foupçonner de la terre. En effet au jour,
nous découvrîmes deux petites îles dans le Sud-Eft-quart-
Sud 3d Sud à huit ou neuf lieues de diftance. On ne les
avoit pas encore perdues de vue à huit heures & demie ,
lorfqu’oneut connoiffance d’une autre île baffe dansl’Oueft-
quart-Sud-Oueft, & peu après d’une infinité de petites îles
qui s’étendoient dans le Oueft-Nord-Oueft'& le Sud-
Oueft de cette derniere , laquelle peut avoir deux lieues
de long; toutes les autres ne font à proprement parler,
qu’une chaîne d’îlots raz & couverts de bois, rencontre
défaftrueufe. Il y avoit cependant un îlot féparé des autres
& plus au Sud , lequel nous parut etre plus confidera-
ble. Nous dirigeâmes notre route entre celui-là & l’archipel
d’îlots, que je nommai l'Echiquier, & que je voulois
laiffer au Nord. Nous n’étions pas prêts d en etre dehors.
Cette chaîne apperçue dès le matin, fe prolongeoit beau-
O o ij
Archipel
nommé par
nous l'Echiquier.