1767.’
Janvier.
Obfervations
nautiques.
à fgmatquer que , pendant les deux jours écoulés entre
la vue desSalvages & celle de 111e de Fer, nous avons
navigué avec un vent étalé, grand largue,& qu amfi il doit
y avoir eu bien peu d’erreur dans l’eftime de notre route.
D ’ailleurs, le 18, nous relevâmes 111e de Palme au Sud-
Oueft quart d’Oueft corrigé, & félon M. Bellin,, elle devoir
Paffage de
la ligne.
Remarque
fur la variation,
nous relier au Sud-Oueft. J’ai pû conclure de ces
deux obfervations que M. Bellin a placé 111e des Salvages
trente-deux minutes environ plus à 1 Quel!, qu elle n y
eli effectivement. '
Je pris donc un nouveau point de départ le 19 Décembre
à midi. Notre route n’eut depuis rien de particulier
jufqu’à notre attérage à la riviere de laPlata ; elle ne fournit
d’obfervations qui puiffent intéreffer les navigateurs ,
que les fuivantes.
i°. Le 6 & le 7 Janvier 1767, étant entre un degré quarante
minutes & 00 degre trente-huit minutes Nord,
& par vingt - huit degres de longitude , nous vîmes
beaucoup d’oifeaux ; ce qui me feroit croire à la vigie de
Peneio San-Pedro, quoique M. Bellin ne la marque pas
fur fa carte.
2°. Le 8 Janvier après-midi, nous paffâmes la ligne entre
les vingt-fept & vingt-huit degrés de longitude.
30. Depuis le deux Janvier, les obfervations de variation
nous étoient refufées, & je l’avois eftimee d apres la
Carte de Williams Mountain & Jacob Obfon. Le 1 1 , au
coucher du foleil, nous obfervâmes trois degrés dix-fept
minutes de variation Nord-Oueft, & le 14 au matin j ob-
fervai encore dix minutes de variation Nord-Oueft avec
un compas azimuthal, étant par dix degrés trente minutes
ou quarante minutes de latitude auftrale, & environ par
trentetrente
trois degrés vingt minutes de longitude occidentale
du méridien de Paris. Il eft donc certain, fi ma longitude
eftimée eft exaCle, & je l’ai vérifié telle à l’attérage, que
la ligne où il n’y a pas de variation, s’eft encore avancée
vers l’Oueft depuis les obfervations de Mountain & d’Ob-
fon, & qu’il femble que le progrès de cette’ ligne vers1
l’Oueft eft affez uniforme. En effet, fur le même parallèle où
William Mountain & Jacob d’Obfon avoient trouvé douze
à treize degrés de différence dans Tenace de quarante-
quatre ans, j’en ai trouvé un peu plus de fix degrés après
un cfpace de vingt-deüx ans. Cette progreffion mérite-
roit d’être conftatée par une fuite d’obfervations. La découverte
de la loi que fuivent ces changemens dans la dé-
clinaifon de l’aiguille aimantée, outre qu’elle fourniroit un
moyen de conclure en mer les longitudes , nous condui-
roit peut-être à celle des caufes de cette variation , peut-
être même à celle de la vertu magnétique.
40. Au Nord & au Sud de la ligne, nous avons prefque
conftamment obfervé des différences Nord affez grandes,
quoiqu’il foit plus ordinaire de les y éprouver Sud. Nous
eûmes lieu d’en foupçonner la caufe , lorfque,le 18 Janvier
après-midi, nous traverfâmes un banc de frai de poif-
fons, qui s’étendoit à perte de vûe du Sud-Oueft quart
d’Oueft au Nord-Eft quart d’E ft, fur une ligne d’un blanc
rougeâtre, large d’environ deux braffes. Sa rencontre nous
avertiffoit que depuis plufieurs jours, les courans portoient
au Nord-Eft quart d’Eft 5 car tous les poiffons dépofent
leurs oeufs fur les côtes, d’où les courans les détachent & les
entraînent dans leur lit en haute mer. En obfervant ces
différences Nord, dont je viens de parler, je n’en avois
point inféré quelles néceffitaffent avec elles des différen-
D
Caufes des
•qduif’foénre nécperso uve
dans la tra-
verfée auBré-
fil.