Nord-Oueft-quart-Oueft Oueft, & on s’en eftima à
cinq lieues de diftance.
Après midi nous reprîmes notre route en longeant à la
rame la terre de Feu; il ventoitpeu de la partie du Oueft,
mais la mer étoit très - houleufe. Nous traverlames un
grand enfoncement dont nous n’appercevions pas la fin.
Son ouverture d’environ deux lieues eft coupée dans fan
milieu par une île fort élevée. La grande quantité de baleines
que nous vîmes dans cette partie & le gros houl,
nous firent penfer que ce pourroit bien être un détroit,
lequel doit conduire à la mer affez proche du cap de
Horn. Etant prefque paffés de l’autre bord, nous vîmes
plufieurs feux paroître & s’éteindre ; enfuite ils refterent
allumés, & nous diffingâmes des Sauvages fur la pointe
baffe d’une baie où j’étois déterminé de m’arrêter. Nous
allâmes auffi-tôt à leurs feux , & je reconnus la même
horde de Sauvages que j’avois déjà vue à mon premier
voyage dans le détroit. Nous les avions alors nommés
Pécherais, parce que ce fut le premier mot qu’ils prononcèrent
en nous abordant, & que fans ceffe ils nous le répétaient,
comme lesPatagons répètent le mot chaoua. La
même Caufe nous a fait leur laiffer cette fois le même
nom. J’aurai dans la fuite occafion de décrire ces habi-
tans de la partie boifée du détroit. Le jour prêt à finir ne
nous permit pas cette fois de refter long-tems avec eux.
Ils étoient au nombre d’environ quarante, hommes, fem-
mes& enfans, & ils avoient dix ou douze canots dans une
anfe voiiîne. Nous les quittâmes pour traverfer la baie &
entrer dans un enfoncement que la nuit déjà faite nous
empêcha de vifiter. Nous la paffâmes fur le bord d’une
riviere affez confidérable, où nous fîmes grand feu & où
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Rencontre
de Sauvages.