queA.vis nautiredoute
nommée Claverblad. ou le Trefle. La garnifon eff
d’un Sergent & vingt-cinq hommes aux ordres du fieur
Arnoldus Holtman, qui n’eft que teneur de livres. Cette
île dépendoit autrefois du gouvernement d’Amboine, elle
releve aujourd’hui de celui de Ternate.Tant que nous courûmes
le lôngdeBôëro nous eûmes peu de vent, &les bri-
fes réglées à-peu-près comme dans la baie ; les courans dans
ces deux jours nous portèrent dans l’Oueft près de 8 lieues.
Nous évaluâmes avec affez de précifion cette différence
par les fréqüens relevemens que nous faifions. La dernière
journée ils nous portèrent aufli un peu dans le Sud,
ce que vérifia la hauteur méridienne obfervée le io.
Nous avions vû les dernieres terres de Boëro le 9 au
coucher du foleil. Nous trouvâmes au large des vents affez
frais du Sud au Sud-Sud-Eff, & nous paffâmes dans des
faz de marée fenfibles. Je fis gouverner âu Sud-Oueff
quand les vénts le permirent, afin de terrir entre W'awoni
& Button, voulant paffer par le détroit de ce nom. On
prétend que dans cette faifon il éff dangereux de paffer
dans l’Eff de JJutton, que l’on y court rifque d’être affalés
fur la côte par les coürans & le vent, & qu alors il faut
pour s’en relever, attendre que la mouffon du Oueff foit
bien établie. Voilà ce que m’a dit un marin Hollandois, &
je n’en fuis pas garant. Ce que je puis attefter avec côn-
noiffance de caufe, c’efl que le paffage du détroit eff infiniment
préférable à l’autre route, foit au Nord, foit au
Sud de l’écueil nommé ToukanbeJJle : cette derniere route
étant femée de dangers tant vifibles que cachés, redoutables
même aux pratiques.
Le 10 au matin, le nommé Julien Launai, Tailleur,
mourut à bord du fcorbut. Il commençoit à entrer en convalefcence