teur, et ne le céderaient pas à ceux des gorges d’amont si la vallée du Tarn
était moins large et s’ils se dressaient sur les deux rives au lieu d ’une seule.
x n y a que deux routes en travers du causse Noir : de Meyrueis à Trêves par
Lamiejols (du nord au sud), de Peyreleau à Lanuéjols par Saint-Jecm-de-Balmes
(de 1 ouest a l est).
Cinq chefs-lieux de communes y languissent dans l ’isolement : Veyreau
(Aveyron) (883 m.), au nord, près de la Jonte (498 hab. la comm. 202 aggl ) •
Samt-André-de-Véziiies (Aveyron), au centre (431 hab. la comm.,’ 196 agglj •’
Lanuéjols (Gard), à l'est (1,104 hab. la comm., 711 ¡ f g f ) ; Revens, (Gard) (216 hab!
sud-est,111 ’ 61 Gamse~Bé(j ° n (Gard) (84 hab. la comm., 63 aggl!), au
Le causse Noir n ’est pas homogène comme les autres : de profonds ravins
transversaux le déchiquettent en plusieurs morceaux.
La portion occidentale forme une presqu’île, unie à la masse principale par
un isthme large de 1 kilomètre seulement, entre le fond du Riou-Sec (tributaire
de la Dourbie) et le vallon de Malbouche (F. p. 107), qui mène à la Jonte l’eau
des orages.
La Garenne, affluent droit et souvent à sec de la Dourbie, dessine, à p a rtir de
Lanuéjols, un sillon de plus en plus creux, qui isole aussi vers le sud-est(soit au
nord de Ireves) un gros tronçon de causse où se trouve. Revens à 796 mètres.
En amont, la Dourbie recueille encore, et toujours à droite, l’important
Trevesel, qui boit lui-même le Bonheur-Bramabiau, venu de la Sereyrède, de
Campneu, de ses cavernes et de Saint-Sauveur-des-Poureils.
Le Trévesel isole au sud.Ie causse Bégon, quatrième pièce du causse Noir.
Au nord de Bramabiau, l’arête de la Croix de fer (1,327 m. à la Fageole) et
du col du Parc aux Loups, le long de laquelle l’ancienne route de Meyrueis au
Vigan était suspendue à la fois sur les deux versants de la Jonte et du Trévesel
est un bien frêle lien entre le causse Noir et l’Aigoual. Au sud s’emmêle l’imbroglio
des monts du Vigan, aussi peu clair sur la carte que sur le terrain.
Pour nous y reconnaître, rappelons qu’au sud-ouest de l ’Aigoual s’étend une
région de sources appuyée vers l’est à un, hémicycle de granit ; sur la crête de
cet hémicycle on trouve 1 ’Hort-de-Dieu (1,367 m.), point culminant de l ’Aigoual ;
le coi de la Sereyrède (1,290 m.), le village de Lespérou (1,220 et 1,260 m,}, les
montagnes de Lespérou(l,291 et 1,380 m.) et A'Aidas (1,422 m.). Dans la concavité
est le cirque très escarpé des sources de l’Hérault en amont de Yallerau-
g u e , sur la convexité (à 1 ouest) naissent, dans des prés presque unis, le Bonheur
(à, la Sereyrède), le Trévesel (près du hameau de Lespérou), la Dourbie (à la
montagne dAulas). Du pourtour divergent vers l ’ouest quatre longues lignes
de faîte : la Croix de fer; le plateau de Camprieu (1,206 et 1,128 m.), entre
le Bonheur et le Trévesel; le colFauvel{ 1,340 m.) et le Suquet (1,401, 1 ,393,
1,341 m.), entre le Trévesel et la Dourbie ; et enfin, entre la Dourbie et FArre
(affluent de l’Hérault), l’axe même des Cévennes (montagne d’Aulas [1,422 m.],
mont du Lingas [1,440 m jg Saint-Guiral[1,408, 1,368 et 1,349 m.]), qui, au nord
de Saudières, s’abaisse à 793 mètres et s’enfonce sous le Larzac, (V. p. 18.)
A 1 extrémité du Suquet, le causse Bégon est un lambeau de plateau calcaire
(931 m.) que le Trévesel a, fort mal à propos pour les géographes, séparé des
trois autres parties du causse Noir.
, Les localités échelonnées sur les rivières se nomment, à partir de la source :
pour la Dourbie, Dourbies, Saint-Jean-du-Bruel, Nant, Cantobre (à la pointe du
causse Bégon), Saint-Véran, la Roque-Sainte-Marguerite, le Monna, Millau ; —
pour le Trévesel, Malbosc, Trêves et Cantobre; — pour le Bonheur-Bramabiau,
Camprieu et Saint-Sauveur-des-Pourcils ; — pour la Garenne, Lanuéjols.
- En résumé, le causse Noir, bien moins compact que le Méjean, est scindé en
quatre parties, et versAe sud-est il a pour bornes indécises une alternance de
monts et de rivières : la Dourbie, la chaîne du Suquet, le Trévesel, Bramabiau,
la Croix de fer.
Tout cet écheveau de calcaires et de granits entremêlés est sillonné de routes
à peine achevées :
De Millau au Vigan, par la Dourbie, Nant, Saint-Jean-du-Bruel,. Sauclières,
Alzôn et l’A r r e ;— de la Roque-Sainte-Marguerite à Saint-Jean-de-Balmes, par
Saint-André-de-Vézines; — de Cantobre à Lanuéjols, par Revens; — de Cantobre
à Trêves (en construction); — de Trêves à Camprieu, à Lespérou et à
Valleraugue ; —■ de Sa,int-Jean-du-BrueÎ à Trêves ou à Dourbies et à Lespérou ;
— de Lespérou enfin au Yigan.
Au surplus, que le lecteur ne cherche pas à comprendre sans la carte ; et puis
si le secours de celle-ci même ne l’éclaircit pas suffisamment, qu’il y renonce : ■
c’est à peu près indéchiffrable !
Ajoutons que, pour comble de simplicité, le causse Noir appartient à trois
départements : le Gard, la Lozère, l’Aveyron.
Ses points les: plus bas Sont à 706 mètres (cirque des Rouquettes de Mont-
pellier-le-Vieux) et 732 mètres (près Aleyrac.);.les plus élevés, à 1,178 et 1,183,
près du col du Parc aux Loups. La dénivellation est pareille à celle du causse
Méjean, égale à la profondeur des canons contigus.
J ’oubliais de noter que les caussenards noirs sont aussi affables et complaisants
que les sauvages du Méjean sont égoïstes et malappris. Ils disposent avec
la meilleure grâce en faveur des,touristes de leur pauvre matériel et de leurs
minces réserves de pain noir, laitage et lard fumé. On trouvera toujours chez
eux les éléments constitutifs d’une omelette champêtre. Ils ne sont cependant
pas plus'favorisés par la culture : le sable provenant des roches désagrégées et
une légère couche d’humus n ’alimentent qu’une précaire végétation ; lilliputiens
sont lps chênes et pins rabougris, tordus par les' vents et ne donnant pas
d’ombre aux maigres pièces de blé; d’orge, d’avoine et de pommes de terre
réfugiées dans les bas-fonds.
C’est surtout sur les avens du causse Noir qu’ont porté nos. explorations de
1889. (F. p. 78 et cbap. XXIII.) Nous .sommes descendus dans les sept suivants :
Dargilan, près du hameau decenom (profondeur 30 m.); Altayrac (70 m.}, YEgue
(de àqua, eau, ou equus, cheval) (90 m.), Combelongue ou Marlavagne (85 m.),
Guisotte (72 m.); tous quatre au milieu du caUsse, entre Saint-Véràn et Veyreau;
la Bresse (120 m".), et Tabourel (133 m.), plus à l’ouest, entre Maubert et Peyreleau.
— De plus, nous avons, autour de Longuiers, sondé ceux du Valat-Nègre
(35 m.), de Péveral (72 ni.) et de Trouchiols (130 m.). Nous renvoyons, pour les
détails, aux chapitres V et XXIII.
Lé mamelon de Punche-Dagost (841 m. ) forme le cap extrême du causse
Noir, entre la Dourbie et le Tarn, au-dessus de Millau ; à ses pieds s’étendait
jadis la ville gauloise de Condatemag, dont aucune pierre n ’a subsisté.
La Dourbie, comme la Jonte et le Tarn, forme une coupure étroite et pro