sont fait jour non seulement dans l’Aubrac et l’Escandorgue, mais encore sur
quelques points du causse de Sauveterre et du Larzac, autour de Lodève et jusqu’au
fond de la gorge du Tarn. (F. p. 66.)
Le cambrien se montre au nord de Lodève e t entoure les monts du Yigan.
Entre Alzon et le Yigan on trouve un lambeau du silurien, qui abonde, ainsi que
le dévonien, dans les bassins do l’Orb et du Dourdou, au sud-ouest du Larzac.
Le carbonifère s’est déposé au pourtour de la région (bassins de Prades, Yals,
Bessèges, Alais, Graissessac, Bédarie.ux, Aubin, Decazeville).
Les rivières de la Lergue (Lodève), de la Sorgues (Saint-Affrique) et du Lot
(Saint-Laurent-dr’Olt et Espalion) coulent dans le permien.
Le trias affleure principalement au sud et à l ’ouest du Larzac, et s’allonge en
bande de Privas à Anduze, au sud-est des Cévennes.
Les plateaux du lias et du jurassique sont la caractéristique du pays.
La craie pénètre jusqu’à Ganges et le long du Buèges : la vallée de l ’Ardèche
s’y est creusée.
Le tertiaire enfin (éocène et miocène) occupe diverses parties du bassin de
l’Hérault à Saint-Bauzile-le-Putois, Saint-Martin-de-Londres et Aniane.
Les alluvions de l’Hérault et le remplissage des cavernes à ossements représentent
le quaternaire.
Voilà pour l’ensemble des formations. Reprenons-en le détail, en compulsant
les auteurs qui ont étudié la géologie des Causses e t des Cévennes.
Les anciens s’appellent, dans la première moitié du siècle, Dufrénoy, Elie de
Beaumont, Emilien Dumas, baron d’Hombres-Firmas, Marcel de Serres, Jules
Teissier, marquis de Roys. — Les modernes, Hébert, Coquand, Boutin, Dieu-
lafait, de Sarran, P a rran , Collot, Pellet, Torcapel, Gourret, Lamoureux,
Féminier, Ebray, de Malafosse,' Boisse, Reynès, etc., ont publié leurs travaux
dans le s . bulletins ou mémoires de la Société géologique de F ran c e , de la
Société scientifique d’Alais, de la Société d’études des scienees naturelles de
Nîmes, de l’Académie du Gard, de l’Association française pour l’avancement des,
sciences, etc.
Deux savants géologues de la région même, M. G. Fabre, inspecteur des
forêts à Nîmes, etM. A. Jeanjean, à Saint-Hippolyte-du-Fort, se sont livrés aux
études les plus récentes et les plus complètes. C’est à eux que nous allons faire
la plupart de nos emprunts.
T e r r a in p r im it i f . — Considérons d’abord les massifs schisteux des Cévennes
entre la Bastide et Alais. M. Ëbray (Bull, de la Soc. géologique, 3* série, t. I er,
p. 132, 1872) en rapportait la partie nord au silurien et la partie sud au carbonifère,
é-v C’est une erreur : tout l’ensemble en est cristallophyllien, azoïque,
antésilurien (Dufrénoy et de Beaumont, Hébert, Dumas, Parran, Fabre).
De part et d’autre de la Bastide, les massifs de Mercoire et du Tanargue
(V. p. 17) se composent de gneiss (épaisseur 6,000 m.) surmontés de micaschistes
et talçschistes. « Il'y a là absence complète de toute trace de débris organisés.
» ( F a b r e , Age et constitution des schistes du Gévaudan et des Cévennes : Bull,
de la Soc. géologique, 3e série, t. V, p. 399.) C’est la région des vallées ouvertes
et peu profondes du Gévaudan.
Au sud de la Bastide régnent les schistes talqueux ou schistes micacés très
fissiles, épais de 3,000 à S,000 mètres : ils composent les vraies Cévennes, dont
les vallées, creuses de -400 à 800 mètres, sont séparées par d’étroites crêtes
rocheuses; « ils forment à euA seuls toutes les gorges profondes et escarpées de
la chaîne des Cévennes... Les versants, couverts d’éboulis schisteux et micacés,
tantôt réfléchissant vivement les rayons du soleil, tantôt plongés dans l’ombre
des hautes cimes, ne s’accusent que par la belle verdure des châtaigniers. De
quelques sommets élevés (le Pompidou, Barre-des-Cévennes, Saint-Maurice-de-
Yentalon, etc,), ces effets de lumière, se succédant sur une suite de crêtes
aiguës et déchirées, rappellent, sous certains rapports et sauf la différence des
massés, certains aspects des Pyrénées et des Alpes. » ( F a b r e , Id.) J
Quelques auteurs ont appliqué à ces terrains le nom spécial de « schistes luisants
des Cévennes ». Cordier en a fait son étage des talcites phylladiformes,
'■ premier produit du refroidissement et de la consolidation de l’écorce te rrestre.
». Il est certain, en effet, que leur origine n ’est nullement sédimentaire*.
T e r r a in g r a n it iq u e . — - Margeride, Lozère, Aigoual, monts du Vigan. — Dans
la partie septentrionale de ce terrain primitif, « tout l’ensemble de la formation
gneissique est brusquement arrêté vers l’ouest par le grand épanchement dé
granité porphyroïde qui constitue la chaîne de montagnes dè la Margeride et
les hauts plateaux du Gévaudan... La postériorité du granité aux gneiss et aux
micaschistes est évidente. Ainsi, des lambeaux assez importants de micaschistes
ont été empâtés dans ce grand épanchement granitique, et forment des sortes
d îlots qui ont ju sq u ’à 400 mètres de long et qui se trouvent comme perdus
dans la région granitique, à plusieurs kilomètres du massif schisteux auquel
ils ont été arrachés... On peut conclure que la région gneissique de Mercoire
et du Tanargue est exclusivement constituée par des roches azoïques cristallisées,
antérieures à l ’épanchement du granité porphyroïde de là Margeride2. »
Ajoutons que, par la découverte de lambeaux d’arkose infra-liasique su r les
granités du plateau du Palais du Roi, à l’altitude de 1,330 mètres, M. Fabre
encore a démontré que le soulèvement à son altitude actuelle du massif de la
Margeride est du à une faille postérieure à la mer jurassique, et que cette mer a
recouvert les hauts plateaux du Palais du Roi3.
Quant à la partie méridionale, les schistes primitifs des Cévennes ont « été en
plusieurs points fortement disloqués par l’apparition du granité porphyroïde
éruptif ». Les trois principaux massifs formés p a r cette roche injectée sont ceux
du mont Lozère, du mont Aigoual et des monts du Yigan.
Comme dans la Margeride, le soulèvement de la Lozère a empâté, isolé ou
relevé très haut des lambeaux du schiste préexistant (Tête de Boeuf [1,621 m.l,
Bois des Armes [-1,876 m.], etc.). La vallée de Costeilades ne montre que refoulements,
plissements et contournements qui prouvent la violence des- efforts dynamiques
réalisés par le granité quand il a percé les schistes en les brisant : Ja
trace du soulèvement se retrouve aussi au nord et à l’ouest du massif, où « les
schistes recouvrent ^ la masse granitique en s’imbriquant régulièrement autour
d elle, comme les tuiles d’un toit, disposition aperçue pour la première fois en
1826 par M. Junius Castelnau ». (G. F a b r e .)
C’est par une grande rupture est-ouest, parallèle à la chaîne du Bougés, que
la Lozère a été portée au jo u r : le voussoir 'schisteux de- l’écorce terrestre,
1. V. HéIdert, Schistes des Cévennes, Bull, de la Soc. géologique, 2e série t XVI p 906
Ï ’-Ü ï : ’«*■ H S 0* S*>togique, 3° série, t. V, p. 401,19 mars XS77.'— Id.’, ib id ., 3° série, 1.1 « , p. 306, —. id ., lova., serie, t. III, p. 432.. , j,, *
3. Compte* rendus des stances de l’Académie des sciences,Au 19 m o .r s lS n . ' ' ..." ’A !