léontologique, sous le nom de zones, qu’on définit par la mention du fossile
dominant.
« On pourrait légitimement réunir les assises comprises entre deux instants
de ce genre et en former des divisions homogènes auxquelles 011 appliquerait
le nom A'étages, sauf à les subdiviser elles-mômes en sous-étages dans les districts
où les vicissitudes intermédiaires auraient été plus prononcées. Chaque
étage correspondrait à un intervalle de temps auquel pourrait convenir le' nom
d époques. '■
« A in s i la s tr a tig r a p h ie , e n m e tta n t e n év id e n c e le s p h é n om è n e s in te rn e s q u i
o n t d é ra n g é l ’a s s ie tte de l ’é co rc e te r r e s tr e , e t la p a lé o n to lo g ie , e n f a is a n t r e s s
o r tir l ’in flu e n c e de ces p h é n om è n e s s u r le s fa u n e s e t le s flores, a u ro n t p e rm is
de fix e r le s coupures, c ’e s t-à -d ire le s dates d es h is to ir e s ré g io n a le s . » (De L a p p a -
kknt, .p . 7 0 8 .) - " -■ - v :
K l T e r r a in s û r u p t i f s . — « Il résulte des observations géologiques (et lé fait a
ete bien mis en lumière par M. Michel Lévy), que les roches d’origine interne
torment, dans l’histoire du globe, deux grandes séries d’importance très inégale
Europe du moins). La première a marqué les temps primaires ainsi que le
( éhut de la période secondaire; puis est intervenue comme une ère de silence
dans le jeu des éruptions, et les périodes jurassique et crétacée semblent s’être
ecoulées sans que l’apparition de roches éruptives vînt interrompre la succession
des sédiments. f '
« C’est avec l’ère tertiaire que l’activité interne paraît s’être réveillée, pour
continuer à se manifester ju sq u ’à nos jours. Il y a donc, dans chaque groupe
üe roches, une série ancienne ou antéjurassique, et une série moderne ou postcré-
tacee, la seconde n ’étant, en général, qu’un écho assez affaibli de la première
en ce qui concerne les roches acides. » (D e L a p p a r e n t , p. 587.)
On distingue, en effet, dans les roches éruptives les acides ou légères, riches
en silice et en alumine, et les basiquesjow lourdes, pauvres en silice, et où prédominent
les oxydes métalliques (de calcium, de magnésium, de fer, etc.).
« Les deux séries ancienne et moderne dès roches éruptives ne sont donc pas
distinctes seulement par leur âge ; elles le sont surtout par la nature des émissions.
La première est caractérisée par la prédominance des types acides, ainsi -
que p ar 1 état franchement cristallin des roches, où les éléments vitreux sont
rares ou absents. Dans la seconde dominent les types basiques et neutres; la
xture granitoïde y est plus rare, et partout intervient une proportion plus ou
moins forte de pâte amorphe ou d’inclusions vitreuses, en même temps que les
roches se montrent souvent criblées de vacuoles, comme celles que peuvent pro-
I mre “es dégagements gazeux au sein d’une masse en fusion. Il est donc visible" -
que les éruptions de la première série, du moins les plus anciennes, ont dû
s accomplir en général sous une pression qui permettait l’existence de l ’eau à
i état liquide et en présence de dissolvants de nature à favoriser la cristallisa-
îon. Au contraire, dans la série moderne, la sortie des matières ayant eu lieu
à I air libre ou sous une faible pression, dans des conditions analogues à celles
des volcans actuels, les gaz et la vapeur d’eau ont joué un rôle dans la constitution
définitive des produits. Le caractère igné, l ’action du feu, s’y accuse
d ailleurs plus franchement et se traduit quelquefois de la manière la plus nettë
par la cuisson que les roches encaissantes ont subie.
« C est pourquoi, sans nier que les dernières éruptions de la série ancienne
a ie n t pu, ju sq u ’à u n certain p o in t, re v ê tir le c aractère volcanique, no u s p ensons
q u e cette épithète, qui implique l’idée d’émissions sub a é rien n es et de projections
violentes, convient su rto u t à la série mo'derne. » (De L apparent, p. 1292.)
« Bref, les roches d’origine interne témoignent d’une modification progressive
dans les conditions de la consolidation.
• « On e n p e u t d o n c t i r e r c e tte c o n c lu s io n , d é jà fo rm u lé e av e c u n e r a r e sagàf-
c ité , p a r E lie de B e a um o n t, q u e , d e p u is le d é b u t, la p u is s a n c e c h im iq u e déployé!;
d a n s la fo rm a tio n d e s r o c h e s 'a to u jo u r s é té e n d im in u a n t ; c e tte d im in u tio n
a tte s te d ’a ille u r s l ’a f fa ib lis s em e n t'p ro g r e s s if d e s d is s o lv a n ts , c a r il e s t difficile
d ’a ttr ib u e r à .u n e a u tr e c au s e la n e tte té d ’in d iv id u a lis a tio n d o n t la s ilic e fa it
p re u v e d a n s le s ro c h e s le s p lu s a n c ie n n e s . » (De .Lapparent, p . 5 9 4 .)
Voici dans quel' ordre se sont formées les roches primitives dans l’Europe
c en tra le 1 : « Le granité d’abord, incontestablement postérieur au cambrien, et
dont, d’après les récentes études de M. Barrois en Bretagne, une variété paraît
même du carbonifère inférieur. Il ne serait pas impossible que le granité eût,
pendant de longues périodes, représenté la composition normale de la surface
du.noyau. Pour une certaine école de géologues, toutes les roches acides né
seraient que des .modes différents de cristallisation du magma granitique, et leur
structure diverse tiendrait uniquement à la longueur ou à l ’étroitesse plus ou
moins grande des fentes par lesquelles elles sont arrivées à nous. Ainsi, dans la
microgranulite, par exemple, les grands-cristaux semblent être u n premier essai
dè cristallisation.'granitique- en profondeur, ' su iv i, après le passage à travers
l’écorce terrestre, d’une prise en pâte fine du reste du magma. Les conditions
d’arrivée au jo u r ayant précisément varié pour une région déterminée avec la
période géologique, on conçoit qu’à chaque âge puisse correspondre, même dans
cette hypothèse, une .fâché différente, (V. supra.) .
« La granulite, au moins silurienne, peut-être arrivée à la fin du dévonien ou
même du carbonifère inférieur, recoupe nettement le granité de ses filons et
constitue en cerains points des dômes comme lui.
(( La microgranulite (ancien porphyre quartzifère), postérieure au granité et à
la granulite, est de la hase du houiller inférieur.' On la voit fréquemment en
filons à travers le carbonifère supérieur. Le porphyre globulaire est de l’âge du
houiller inférieur.
« Le porphyre pétrosiliceux, dont un type ancien est représenté en galets à
Commentry, est arrivé entre le houiller inférieur et le houiller supérieur ; il
comprend aussi des types récents, comme la pyroméride de l ’Estérel (Var), qui
est permienne. Enfin l ’on désigne sous le nom de porphyrites une série de
roches très variées dont le quartz est absent, j
■ « La série Aes porphyrites va des kersantites aux mélaphyres, en comprenant
des porphyrites micacées, augitiques et amphiboliques. Il y en a d’âges très
distincts. » (D e L au nay, loco cit., p. 40.)
1. Il ne faut pas nécessairement ehtendre par formation d’une roche sa venue au jour; — On est généralement
d’accord aujourd’hui pour admettre que le granité s’est solidifié en profondeur et n’est apparu à la surface
que par érosion ou dislocation, postérieurement à sa consolidation.