ret, ingénieur des ponts et chaussées, adopte une manière de voir semblable
à celle do M. de Mojsisovics, en pensant que le phénomène sidérolithique
y. p. d-47) a pu chimiquement produire sur les Causses un certain nombre
d avens, et que des éruptions d’eaux acides sont capables d’avoir chimiquement
tore ces tubes1. \
Quoi qu’il en soit, aucune de ces hypothèses n ’est suffisante à elle seule pour
expliquer.la formation des puits naturels.
C est ce qu exprimait déjà Desnoyers en 1868 dans son excellent travail sur
les grottes (F. p. 143), quand il faisait la part de trois actions : dislocation des
couches (par retrait ou fractures), eaux torrentielles (par etfondrement). actions
dissolvantes intérieures (par réactions chimiques).
, Nos explorations des avens des Causses en 1888 et.1889 nous font croire qu’il
n y a pas de loi générale dans la production de ces gouffres, que les circonstances '
locales et variées de terrain et d’altitude ont provoqué des résultats très différents
les uns des autres, et que certains gouffres sont dus aux trois actions ci-dessus,
tandis que d autres n ’en ont eu que deux ou même une seule pour facteur.
Il y a lieu, au suiplus de distinguer l’action des eaux superficielles (érosion) et
celle des eaux intérieures (pression hydrostatique), si bien que quatre agents, en
un mot, ont contribué à former les avens :
1 ° Dislocations du sol ;
2° Eaux superficielles;
3° Eaux intérieures ;
4° Phénomènes chimiques internes.
En 1888 et 1889, nous sommes descendus dans quatorze avens. On a vu
(chap. V) quelles sont les difficultés e t les beautés de ces explorations : nous ne
nous occuperons plus ici que de leur portée scientifique.. Ils doivent être considérés
sous deux points de vue successifs : leur formation d’abord, puis leur
relation avec les eaux intérieures et les sources.
I. F o r m a t i o n d e s a v e n s . H Un seul paraît devoir son origine à un simple
effondrement : c’est le puits de Padirac (Lot) g V. p. 80); sa largeur (33 m. de diamètre
à I ouverture, 60 m. aù fond), sa forme circulaire, sa profondeur relativement
modérée ( 5 6 .m .r à '» ii i, 76 m. ihoxima), le cône d’éboulement qui en
remplit Je fond, la rivière qui passe en dessous, la disposition de strates rocheuses
en encorbellement sur tout le pourtour interne, permettent de croire à la chute
d u n e Voûte.
Tous les autres sont trop profonds et trop étroits ou trop allongés pour être
dus à la même cause. D ailleurs, quatre seulement aboutissent à de véritables
cavernes, lesquelles même ne sont que de moyenne dimension(Altayrac, laBresse,
le Mas-Raynal et Rabanel). Huit se terminent par un puits'ou par des fissures
ou la tète d’un homme ne saurait passer (les Baumes-Chaudes, Dargilan, Dures,
labourel, Guisotte, l’Eguë, Combelongue et Bessoles.) { V. les plans.) Ces douze*
avens ne sont que des-fractures du sol élargies par les eaux do la surface
(1 et 2” forces). Nos coupes montrent comment l ’érosion a procédé : elle à
agrandi les fentes verticales ; puis, parvenue au bas de chacune de ces fentes, elle
a pratiqué une galerie horizontale, sans doute en profilant du jo in t’ de deux
strates, jusqu à la rencontre d’une nouvelle fissure perpendiculaire, et ainsi de
1. V. Stanislas M e u n i e r , la Nature, n » 1 2 7 , 6 n o v e m b r e 1875.
suite. Si bien que les avens ne sont pas « une craquelure du sommet du causse
au terrain marneux du lias ». mais bien une superposition et une succession
de puits et de couloirs découpés selon les caprices du réseau des diaclases et des
joints. Aussi n ’y a-t-il point deux avens qui se ressemblent.
Celui d’Altayrac n’a qu’un petit puits vertical, à l’entrée, profond de 12 mètres.
Le terrain stratifié étant incliné, le flot n ’a eu qu’à disjoindre quelques couches
C o i l o & transversale
PLAN d u FOND Sud
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pour former une véritable grotte, longue de 140 mètres, large de 15 à 25 mètres,
haute de S à 10 mètres, profonde en tout de 70.
Guisotte n ’est qu’un simple puits, profond de 72 mètres, qui doit sa forme sans
doute à la nature compacte et homogène du terrain (probablement une dolomie
non stratifiée).
A la même cause, sont dus les gouffres véritablement effrayants de l’Êgue, du
Mas-Raynal et de Rabanel, dont le premier puits ou premier à-pic, absolument
vertical, est respectivement de 60, 106 et 165 mètres (y compris, pour le dernier,
la hauteur du cône de pierres accumulées en bas). Dargilan leur ressemble, avec
30 mètres de creux seulement. Quatre aulres abîmes que nous avons sondés
sans y descendre, sur le causse Noir (entre Maubert et Puech-Margue) et sur le