àge est d’autant plus reculé qu’ils se trouvent à une plus grande profondeur.
L 'ordre de superposition doit donc (sauf exceptions dues à des failles, plissements,
renversements u lté rie u rs, et sauf lacunes produites par des interruptions
ou arrêts temporaires dans le travail de dépôt) servir à déterminer l ’âge relatif
des diverses formations sédimentaires.
Les strates sont comme les feuilles d’un livre : en les parcourant, on /¿¿ l’histoire
chronologique de la terre.
Les lois de la paléontologie sont plus nombreuses :
1° Les couches de même niveau géognostique, c’est-à-dire contemporaines
dans leur formation, renferment à peu près les mêmes espèces de fossiles;
2° En passant d’un terrain au terrain supérieur ou inférieur,-, on voit les fossiles
subir des variations plus ou moins importantes.
3° La plupart des espèces des anciennes faunes sont perdues, c’est-à-dire
q u ’elles ne se retrouvent, pas dans la nature actuelle.
Empreinte de p a s du ç h e iro th e r ium Empreintes de pied d’oiseau et de gouttes
(trias). ' ; ; . àe pluie.
4° L’ordre d’apparition des animaux est le suivant : Invertébrés ; — Poissons ;
— Reptiles ; — Oiseaux et mammifères ; — Homme.
Pour les plantes, progression analogue.
En un mot, « les groupes organiques se succèdent, dans l ’espace horizontal
comme dans l’espace vertical, suivant u n ordre déterminé, que l’observation
directe peut seule faire connaître. » (De L a p p a r e n t , p. 3.)
« Il est bon de rappeler qu’en donnant à une zone paléontologique le nom
d’une espèce, on entend dire non que cette espèce y est toujours exclusivement
cantonnée, mais qu’elle a tte in t dans cette zone le maximum de son développement.
Un même étage peut ainsi avoir un fa d e s corallien, indiqué tantôt par
des coraux en place et tan tô t par des oolithes, un fa d e s marneux à pholadomyes
ou à spongiaires, ou encore un fa d e s pélaç/ique à céphalopodes, sans compter
1 e fa d e s côtier, représenté par des sédiments argileux ou sableux. Ainsi s’expliquent
les difficultés qui ont si longtemps arrêté les géologues, et dont quelques-
unes, à l’heure actuelle, laissent encore prise à la controverse. » (De L a p p a r e n t , .
p. 948.) '
C la s s if ica t io n d e s t e r r a in s . — Tandis que les sédiments s entassaient en dessus
de l ’écorce primitive, la température interne ne baissait plus guère, depuis
que l ’écran solide de la surface empêchait le rayonnement, c’est-à-dire la perte
de la chaleur au contact de l ’espace froid ; et l’on comprend que l’ébullition
naturelle du noyau, jointe à la compression due au poids de la croûte terrestre,
provoquât des soubresauts dans la masse .restée en fusion. Nous avons vu que
ces secousses déchirèrent l ’éeorce première, 1g- de nos jours encore elles là crevassent,
— et par les. fractures ainsi produites s’épancha à toutes les époques et
continue à s’épancher l'écume du foyer intérieur. Cette écume, qui change
de nature et d’aspect à chaque âge géologique, est ce que l ’on appelle les roches
éruptives ; les volcans modernes et leurs laves en font partie. Les roches éruptives
étant venues au jo u r à une température élevée, en coulées ou tout au moins en
pâtes, ont une structure cristalline,.c’est-à-dire sont formées par une agglomération
de particules à figure géométrique, de cristaux produits par le double fait-
de la fusion et du refroidissement à l’a ir libre.
, Les roches sédimentaires, au contraire, ont une structure stratifiée, c’est-à-dire
sont disposées en feuillets, en assises, en tranches, par suite de la superposition
des lits ou couches.de vases qui les ont très lentement constituées.
Nous sommes ainsi .amenés à distinguer trois espèces de terrains-ou roches :
1° PRIMITIF S OU CR1STALLOPHYLLIENS ; 2“ SÉDIMENTAIRES ; 3° É R U P T IE S .
1 ° Les terrains primitifs sont « l’ensemble des roches que le refroidissement a
dû faire naître à la surface du globe lorsque la terre, passant de la phase stellaire
à .la phase planétaire, s’est recouverte d’une écorce solide, produit de la consolidation
de la croûte primitive, formée aux dépens de la masse du globe par la seule
déperdition d’une partie de sa chaleur. » '(D e L a p pa r e n t .) Au fur et à mesure de
sa coagulation, cette écorce se trouvait remaniée par une mer très chaude chargée
de réactifs chimiques et par l ’intrusion fréquente (éruptions) du magma
liquide sous-jacènt (V. p. 308) : cristallisés par refroidissement, délayés en
pâtes ou allongés en rubans visqueux par les Ilots agités, ces terrains devaient
prendre forcément une structure à la fois cristalline et stratiforme (gneiss,
schistes primitifs, etc.). Aussi d’Omalius d’Halloy les a-t-il nommés cristallo-
phylliens (cristallisés et feuilletés), tandis que Brongniart les qualifiait d'agaly-
siens (dissous),.:
2° Les terrains sédimentaires, ou stratifiés, ou d'origine externe, sont des accumulations
de vases et de débris organiques au fond des océans successifs,
résultats des réactions mécaniques exercées, des remaniements effectués sur les
matériaux des terrains primitifs par les diverses forces atmosphériques (dynamique
externe, érosions, météores, glaciers, etc.),
3° Les. terrains cristallins purs ou éruptifs s’appellent plutôt des roches, car
leur étendue n ’est jamais aussi grande en surface horizontale que celle des
autres. Emanés directement du brûlant réservoir intérieur, éjections maintes
fois répétées des matières fluides du noyau fondu à travers les crevasses de
l ’écorce, ils se sont tantôt dressés en murailles saillantes ou dykes (conservés
parce que leur cristallinité les protégeait contre les agents atmosphériques),
tantôt allongés en coulées, d’autres fois élevés en larges dômes, ou enfin injectés
en filons à travers les terrains encaissants, par de vraies cheminées d’éruption.
« Grâce à l’influence des puissances externes, la dégradation des assises déjà
consolidées s’augmentait dans une mesure toujours croissante, comme cause
de dépôt. La transition devait doncrse' préparer peu à peu entré les portions dé