Cabales retrouvèrent les restes de leur pasteur et l'inhumèrent pieusement dans
son ermdage L affluence des pèlerins ne tarda pas à provoquer le transfert de
1 évêché de Javols à Mende, et longtemps on montra sur les rochers la trace
laissée par les pas de saint Privât quand il allait, pour son peuple, prier Dieu
sur la montagne. ‘ 1 ’ ‘
, Poui; fonn!'i > en 1790- le département de la Lozère, on a distrait du Gévaudan
ie territoire du canton de S a lu e s (réuni à la Haute-Loire), et on v a ajouté au
sud et à 1 est quelques paroisses des anciens diocèses d’Alais et Uzès (Meyrueis
les Cévennes, Villefort, etc.) v ^ ’
Dans la nuit du 24 au 28 décembre 1879, le fameux Mathieu Merle à la tête
de cinq cents partisans, prit Mende, tant par escalade que par la trahison du tro-
sieme consul Bonmcel, au moment où les bourdons appelaient les fidèles à la
messe do minuit, de sorte qu’on n ’entendit pas le bruit de son entrée - il és-ora-ea
la garnison, saccagea la cathédrale, fondit sa fameuse cloche la Non-Pareille
une des plus belles d e là chrétienté, en fit les canons qui, quelques mois plus
tard, réduisirent Ispagna et Quézac (V. p. 25), et n ’en laissa que le battant
qui subsistant encore, mesure 2»,35 de hauteur sur t “ ,Hl de circonférence t
Mille cruautés furent commises par le vainqueur : deux cents habitants périrent
massacrés ; 1 abbé Jean Chaptal, avant de recevoir le cbup mortel, dut de ses
propres mams creuser sa fosse; la servante du chanoine Brès fut suspendue
dans une cheminée, çt on alluma le feu sous ses pieds; on enterra vivant un
sieur Guillaume Destnchis, mais avec de la terre jusqu’au cou seulement, la tête
passant... et autres horreurs. La mine acheva de détruire la cathédrale, sauf les
clochers, qui furent sauvés, parce que leur chute eût démoli le palaïs épiscopal
ou logeait Merle! Le brigand, devenu baron de Lagorce et Salavas, ne quitta la
ville que le 1 1 juillet lo81. ( V. A ndré, Annuaire de la Lozère pour 1866, p 1331 )
Aux terribles méfaits devenus légendaires d’une simple louve, et non d’un
/ "m °U, , ne yene’ COmme le disent certains ouvrages, le pays des évêques
b ê u T u G é v l S * °élébrité ^ SOn n0m‘ C’eSt’ 6t la V0ici’ !’MMoire de la
En juin 1764, de la forêt de.Mercoire, vers les sources du Lot, de l’Ailier du
Lhassezac, sortit un jour une louve monstrueuse, dont les féroces ravages répandirent
brusquement une frayeur folle dans toute la contrée.
La bete redoutable ayant dévoré plusieurs enfants et blessé un grand nombre
de personnes, l imagination populaire ne tarda pas à lui prêter des formes fantastiques;
dragon cornu gros comme un cheval, ours à tête de loup, hérisson géant
à queue de serpent, animal sorcier enfin, sur l’écaille duquel les balles s’apiatis-
saient comme des liards. ’ r .... ■
Au mois de juillet suivant, douze cents paysans des. environs de Langogne
; etprécédésdecin9u“ te d^ o n s , entreprenaient
Débusquée, la bête du Gévaudan commença par mettre un homme hors de
combat, cii oyant avoir affaire au diable même, la petite armée la laissa maîtresse
du champ de bataille, puis 1 évêque de Mende ordonna des prières publiques.
le RÔue rgue0 n JU re ren t P 1 ^ ^ é t6 n d it 863 in c u r s io n s d“ s
G e ï™ Z ‘7 n f o He; PrÜe iC U M 1 Mmie t “ <m ¡ ¡ J depuis 1462 jusqu’en ISSO. F lo ra c , impr. '
Les évêques de Mende et do Viviers publièrent alors qu’une récompense
de 200 livres serait accordée à celui qui délivrerait la contrée. Bientôt les états
du Languedoc portèrent celte promesse à 2,000 livres.
Toute vie, en effet, semblait suspendue : pluâde chalands aux foires et marchés,
plus de troupeaux menés en pâture, plus de veillées le soir au coin des âtres
campagnards. En troupe armée seulement on osait se risquer dehors.
Parmi le'S- épisodes de cette véritable Terreur, on cite l ’héroïque conduite de
sept jeunes enfants du Villaret
(hameau à 9 kil. au nord de Châ-
teauneuf-de-Randon) chargés
de mener à la montagne le bétail
paternel.
Voici comment la raconte
M. O. Fournier (les Animaux
historiques) :
« Au.point du jour, les sept
enfants (cinq garçons, dont
l’aîné pouvait avoir treize ans,
et deux petites filles) se mirent
en route pour la montagne. Bs
étaient armés chacun d’un bâton
garni d’une lame de fer pointue, ;
longue de quatre doigts) Rs arrivèrent
sans encombre au sommet
de la hauteur, qui formait
un plateau assez spacieux. Deux
ou trois heures se passèrent sans
que rien annonçât le moindre
danger. Les enfants se réunirent);:
et, tirant des provisions
d’un bissac, s’assirent pour déjeuner
tous ensemble. Tout à
coup un des petits garçons se
leva, , e t, désignant du doigt
deux yeux qui brillaient comme
deux globes de fe u , s’écria
d’une voix étrangléè par l’épouvante
. Clochers de Mende. - - Phot. Paradan.
~ « La bête !... voici la bête ! »
« A ce cri, tous les enfants se levèrent et se mirent bravement en défense-.
Le terrible animal, qui d’abord s’était arrêté, s’approcha, tourna deux ou trois
fois autour du faible groupe, et enfin s’élança d’un bond sur un des petits garçons.
A l’instant les trois plus grands fondirent sur la bête et la piquèrent à
plusieurs reprises sans parvenir à lui percer la peau. Néanmoins, à force de la
harceler, ils finirent par lui faire lâcher prise. Elle se retira à quelques pas,
après avoir arraché une partie de la joue droite au petit garçon dont elle s’était
emparée d’abord, puis elle se.mit à manger devant eux ce lambeau de chair sanglante.