„ n f , Î ! h v “ ? , a fracture se sont disjoints, écartés, et où
une roche subjacente a vu le jo u r à travers la « boutonnière » ainsi ouverte •
montagnes decartement (forêt Noire, Vosges, Morvan, Lozère, Aigoual, etc.). '
En résumé, « le prélude de la formation d’une chaîne est un affaissement sur-
,nem/ lacement même ou dans le voisinage immédiat de cette chaîne
iuiure. » (D e L a p p a r e n t . )
Ce n ’était pas l’opinion du célèbre Léopold de Buch, qui voyait dans les
mdr, ? " u PT iuit ,immédiat d’une impulsion verticale directe, du même
ordre que celle a laquelle il attribuait la formation des' cratères de soulèvement,
mais dirigée suivant une ligne
d’une certaine étendue, au lieu d’être
concentrée sur un seul point. Cette impulsion
avait sa source dans la force
d’expansion des vapeurs volcaniques.
L ’idée de l’impulsion verticale, directement
provoquée par la masse fluide
interne, a presque entièrement disparu
iu*„, x tm- , t. de Ia science1. »
Meme avant Elie de Beaumont, Constant Prévost avait opposé à cette théorie
7 T " ' C, 6 des affaisse,nents. considérant les montagnes « comme a
résultante locale du mouvement centripète général de l’écorce terrestre » -
On a reconnu à 1 heure actuelle que dans aucun massif montagneux il ne serait
possible de citer un seul exemple d'une roche d’origine in te rn f ayant provoqué
un soulèvement Partout les roches cristallines apparaissent comme passives
tagnes. ^ phen°mene 9™ est la cause de la surgescenee des
Mais si les géologues sont maintenant unanimes sur ce point, il en est un autre
sur lequel 1 entente n est pas encore établie.
A propos des montagnes d’éçartement où'la masse centrale se trouve étreinte
entre les lèvres disjointes du terrain
- disloqué, on n est pas d’accord su r
la manière dont vient s’intercaler la
roche sous-jacente.
Pour Elie de Beaumont, Dana,
Constant Prévost, de Richthofen et
M. de Lapparent, la pression à la fois -
, . verticale et latérale exercée p a rle s
deux levres du terrain disloqué pendant leur mouvement de bascule sur la
masse subjacente, a dû soulever cette dernière, la faire monter, jaillir presque
jusqu a dépasser le niveau des lèvres ; elle s’est haussée à travers la boutonnière ’
selon la si heureuse expression d ’Elie de Beaumont. « Dans la formation du re-
’ composantes ascendantes se sont montrées prépondérantes. » Nous
avons vu comment p. 328 II ne s’agit pas ici, bien entendu, de soulèvements
absolus poussant de la profondeur du globe la masse intercalée, mais seulement
ilis t® 9 p garde bien de confondre la formation des roches et la formation des chaînes • les roches ou
matériaux des montagnes .existaient bien avant ces dernières; les phénomènes de cassure n!™t fait aue
‘ j S s t ë f i S i Î f f i j Les deux phases di®-
C a ssu re .
de soulèvements relatifs qui, par la pression réactive même du terrain brisé,
font monter la roche subjacente au-dessus du niveau de ce terrain devenu une
voûte rompue. Le soulèvement est to u t local ; sa généralisation telle que la
supposait Léopold de Buch n ’est plus admise aujourd’hui.
C’est donc l ’affaissement du pourtour qui a provoqué l ’érection du milieu, du
noyau.
Voilà une théorie.
Une autre école, ayant à sa tête deux savants autrichiens, MM. Suess et Neu-
m a y r ', et reprenant une idée émise en 1870 par M. Bleicher, veut que la contraction
du globe produise dans l’écorce non seulement des refoulements latéraux,
mais encore des chutes verticales faisant descendre, sous le seul effort de
la pesanteur, de grands compartiments de cette écorce entre les cassures produites,
« Il n ’y a, dit M. Suess, aucun mouvement de bas en haut; » et M. Neu-
mayr ajoute : « L’effondrement le long des cassures est le principal facteur des
modifications de la surface terrestre. » Pour cette école, les montagnes que nous
appelons d’écartement sont des sortes dé piliers fixes demeurés en place, dans
leur situation originelle, tandis q u ’autour d’eux.tout s’effondrait; ce sont des
compartiments stables, restés en saillie par suite de l’affaissement de leur pourtour;
absolument comme dans un lac gelé en hiver les pilotis qui peuvent s’y
trouver brisent la glace et la forcent à s’incliner autour de leur tête, si le plan
d’eau vient à s’abaisser sous la surface congelée.
M. Suess a appelé ces piliers des Horst; mot allemand qui signifie aire et dont
l ’équivalent français serait butoir ou môle. Cette nouvelle théorie des Horst est
actuellement l’o b je t de telles discussions que nous n ’aurions pu la passer sous
silence. Les exemples cités par M. Suess sont les Vosges et la forêt Noire ; il ne
manquerait pas d’y joindre les trois masses granitiques des Cévennes : la
Lozère, l’Aigoual, les monts du Vigan. (F. p. 18.)
M. de Lapparent combat fermement cette id é e2.
M. Marcel Bertrand s’y rallie ; M. de Grossouvre fait remarquer avec beaucoup
de raison que le sens absolu du mouvement (ascendant ou descendant) (des
Horst importe peu et n ’altère en rien le principe acquis de la surélévation relative
et apparente de la masse intercalée par rapport aux bords é cartés3.
Une conséquence directe de la contraction de L’écorce c’est la diminution du
rayon du globe. Quelques savants pensent qu’au moment de la formation de la
croûte primitive (gneiss?) ce rayon était double de ce qu’il est aujourd’hui.
Pour la période tertiaire seule M. Ileim admet une diminution de 20 kilomètres
; M. de Lapparent 300 à 600 mètres seulement.
A propos encore de la formation des montagnes, rappelons, pour mémoire,
qu’Elie de Beaumont avait entrepris de déterminer l’âge de chaque système
montagneux d’après la direction de la-chaîne principale. Il était arrivé ainsi à
établir une chronologie renfermant 95 systèmes successifs. Cette théorie (dite du
réseau pentagonal), plus brillante que bien fondée, n’est plus admise actuellement.
F ilo n s m é t a l l if è r e s . ■— Aux fractures du sol sont encore subordonnés les
1. V. S uess, Enstehung der Alpen. Vienne, 1875. — Id. Antlitz der Er de. Vienne, 1885 et 1887. — N eumayr,
Erdgeschichte. Leipzig, 1886, 1.1.
2. V. Bull, de la Société géologique, 3° série, t . XV, p. 215 et suiv., 7 février 1887.
' 3. V. Bull, de la Société géologique, 3° série, t. XVIII, p. 435 et suiv., 18 mars 1889.