niveau d une puissante masse de' dolomie caverneuse, grise, pulvérulente, dite
grésou ou brésillière, que l’on emploie en guise de sable pour le mortier des
constructions ; cette dolomie appartient à l ’oxfordien supérieur, étant superposée
aux calcaires, blancs fragmentaires à Ammonites plicatilis (Fabre).
Les formations coralliennes et tithoniques s’observent surtout dans l ’est du
causse Méjean (?), au petit causse de Blandas, à la Séranne, et au sommet des
hauteurs, jurassiques aussi, qui encaissent le. camion du moyen Hérault.
Au bord des schistes primitifs, le bassin de Meyrueis est un remarquable lieu
liasique riche en fossiles. Les failles ont aussi produit là, entre l’Aigoual et les
causées Méjean et Noir, de tels dérangements, que le jurassique s’abaisse brusquement
depuis le col de Perjuret et que l ’oxfordien se trouve presque au niveau du
village*, i
-, p 0111’ Larzac méridional, M. Collot a donné la coupe suivante entre Saint-
Etienne-de-Gourgas et le Caylar2 :
Trias. —- Types divers du lias. — Bajocien. — Dolomies bathoniennes, épaisses
de 10 mètres à Saint-Pierre-la-Fage et de 12Q mètres an pas de l’Escalette. —
Oxfordien.
La vallée de la Vis montre l’oxfordièn surmonté de dolomies coralliennes
(Coquand et Boulin).-
A Novacelle,_ voici la coupe : la Vis, par 300 mètres d’altitude, coule dans Tôx-
iordien ^rauracien) ; au-dessus viennent le calcaire à Ammonites polyplocus et les
dolomies coralliennes ; le sommet des causses e sta 675 mètres sur la rive gauche
et à 653 sur la rive droite (Fabre).
Au défilé de l Hérault, entre Ganges et Saint-Bauzile, le profil de la montagne
de Thaurac (F. p. 218) se présente ainsi :
Oxfordien, épais de 140 mètres. .— Dolomies kimmeridgiennes (?),. épaisses de
80 mètres (Coquand et Boutin).
La montagne de la Séranne a sa hase formée par le corallien inférieur (zone à,
Terehratula janitor), calcaire compact gris clair, dolomitique, ruiniformé (correspondant
aux dolomies brunes des pics cFAnjeau et de la Tuçle et du causse de
Blandas), épais de 120 mètres (Jeanjean ; E. Dumas le rapporte à F oxfordien
supérieur, et Coquand à Fastarlien). Le haut de la Séranne relève du corallien
supérieur ; zone à Diceras lucii, calcaire compact blanc ou jaune, rarement
dolomitique, plutôt oolithique ou crayeux, épais de 150 mètres (Jeanjean) ; débris
organiques difficiles à obtenir intacts!
« La Séranne est corallienne, d’Elze (443 m.) au sommet (943 m .)3. »
Dans une très remarquable e t toute récente étude, M. G. Fabre a constaté à la
montagne de Ici Tessonne (roc des Pézouls [760 m.], vallée de l’Arre, au sud-ouest
du Vigan et au bprd septentrional du causse de Blandas) l’absence du lias inférieur
ou sinémurien (zone à Gryphæ arcuata) et du lias supérieur ou toarcien
(mai nés bleues), ainsi que l’état rudimentaire du lias moyen (liasien) et du bajo-
oien. Il en tire la déduction suivante : « On se trouve ici sur une sorte de haut-
fond qui, à 1 époque du lias, séparait le bassin des, Causses de la pleine mer
1. V. D ieu la fa it, Bull, de la Soc. géologique, 11 janvier 1869.
2 ..Bull, de la Soc. géologique, & séné, t. III, p. 390.
V ^ RRAN’ »Éll sur ^es soni^a9es du Gard : Bull, de la Soc. industrielle minéralogique de Saint-Étienne,
3 Ç’i 53"535 5 ~ A- Je an je an , Terrains jurassiques des Cévennes : Mémoires de VAcadémie de Nîmes,
1880', p. 139-170 et 287-316.
ouverte vers le sud-est. Ce haut-fond se rattachait à un ridement de roches
anciennes qui préludait entre le mont Lozère et l ’Aigoual à 1 axe des Cévennes,
et qui se prolongeait au sud-ouest vers Lodève, soris la. nappe des sédiments
jurassiques du Larzac... A l’époque toarciénne, ce ridement s’était encore accentué
et avait fermé toute communication directe entre le bassin des Causses et le
Languedoc par-dessus l’axe dès Cévennes, ne laissant libre qu’un détroit vers
Lodève. Ce seuil ou bombement, déjà dessiné à la fin de 1 hcttangien, s est maintenu
pendant tout Te temps du bajocien, laissant à peine une communication
précaire entre les deux bassins maritimes*. » - ■ • ■ • -
M. Collot a relevé la même particularité aux environs de Lodève et expose
que « la période de l’infra-lias paraît répondre... à un mouvement lent de des-,
cente et... à une profondeur assez-grande de la mer. A la fin de cette période, la
sédimentation fut arrêtée, sans doute, par un relèvement rapide... Après que les
dépôts du lias inférieur et de la zone à Ammonites fimbriatus se furent formés
dans l’Aveyron et dans le Gard, une deuxième période de descente paraît avoir
commencé, pour les terres de l’Hérault... Le mouvement fut lent, et le sol paraît
avoir longtemps encore formé un relief sur lequel les sédiments s accumulaient, •
moins épais toutefois que ceux de l’Aveyron, avecTésquels ils sont continus. »
« A Saint-Pierre-de-ia-Fage,. le lias manque peut-être en entier. »
Voici la coupe de la Tessonne (^Fabre)..îy.v
Trias : grès et marnes bariolées. - ' - j . V .
Rliélien : grès grossier; faciès litto ral avec végétaux terrestres au lieu de fossiles marins.
Hetlangien : zone à Ammonites planorbis sans fossiles; calcaires b lancs; apparition de la dolomie,
qui exclut toute vie animale (dolomie inlra-liasique du Gard).
Manquent : zones à Ammonites .fimbriatus, Gryph. obliq et Gryph. a re.
Liasien : rudimentaire,-calcaire bleu à bélemmites (partie supérieure seulement).
Toarcien manque.
Bajocien : .rudimentaire,
Bathonien : calcaires blancs oolithiques, épais de 100 mètres, fossiles informes ; dolomies.
Callovien : calcaire spalhique miroitant (dalle n acrée du Jura) avec beaucoup d ammonites.
Oxfordien : petite couche glàuconieuse, marnes grises et calcaires marneux.
R a u ra c ie n g ly p tie ien : 190 m è tre s de d o ldm ie s ruiniformes-. 1 - : -1 ’ : .
Calcaires à. Ammonites polyplocus : calcaires lithographiques de Moiiidardier; dolomie grises
(symchroniques des calcaires blancs à Diceras lucii de la Séranne). C’est l ’ôxfordien su périeur
de M. Jeanjean (car ici-encore il y a des controverses).
Un ordre de faits particuliers, \e, phénomène sidérolithiqüe ( V. p. 332), est encore
à signaler daiis les formations, jurassiques des Causses :
« Les Causses sont traversés p ar un réseau, compliqué de fentes et de failles,
remarquables au point de vue des minéraux qui les accompagnent constamment.
« Ces fractures n ’ont pas été, en effet, de: simples dislocations du sol ; elles ont
servi de conduites d’ascension et d’écoulement à des sources thermales minéra-
-Çlisatrices, qui, d’une part, ont produit de singuliers effets de métamorphisme sur
les calcaires encaissants, et, d’au tre part, ont rempli de diverses substances minérales
les vides où elles circulaient. Les failles ou fentes sont devenues ainsi de
véritables filons.
« La substance qui les remplit est une sorte d’argile d’un rouge très vif qui
trahit sa relation avec lès émanations profondes par sa couleur même, due au
i. Bull, de la Soc. géologique, 3° série, t. XVII, p. 331, 18 février 1889;