
fafran aux angles de la mandibule inférieure.
M. Brunniche, qui , le premier a fait con-
noîcre cette efpèce , obferve qu’elle eft de la
gro fleur du Bourgmejlre 3 peut-être auflî n’en
eft-elle qu’une variété individuelle. Un manteau
gris couvre le dos 8c les ailes : le refte du
plumage eft blanc 3 mais ce fond eft rembruni
par de hachures noires répandues fur la tête &
la partie fupérieure du cou. Les premières pennes
de i’aîle font doublées de gris 8c comme
. mi-parties en deflus de cendré & de noir 3 cette
dernière couleur occupe l’extrémité de la plume
, qui eft aufli marquée d’une tache blanche.
Brunn. Ornith. Boréal, n. 149. Arcl. Zooh 1 ,
p . 533. C. Les mers du Nord.
* L e G o é l a n d a m a n t e a u g r i s . 4. f . Glaucus.
L, Corpore fuprà grijeo ; fubths albo : capite
& collo albis : remigibus cinereis 3 apiçe albis ;
quatuor prioribus ver fus apicem nigricantibus :
reclricibus candidis ; rojlro fiavo 3 mandibuU
inférions angulo utrinquç croceo : pedib'us fui-
vefcentîbus.
Le deflus'du corps gris 3 le deflbus blanc : la
tête 8c le cou blancs : les pennes de l’aîle cendrées
8ç terminées de blanc 3 les quatre premières
noirâtres à l’extrémité 3. celles de la
queue blanches : le bec jaune, avec une tache
couleur de fafran aux angles de la mandibule
inférieure : les pieds rouflâtres.. ( P I . iiyfig. ie.) <
Un peu moins grand que le Goéland à manteau
noir y celui-ci diffère encore par le gris-cen-
_ dré-étendu fur le dos 8c par les échancrures noires
..oqu’on remarque fur les grandes pennes de l'aile.
11 a de même le refte du plumage blanc 3 l’iris
jaune 8c les pieds rouflâtres ou couleur de chair
livide* Le bec, qui dans les jeunes eft pref-
que noir , prend une teinte jaunâtre dans les
.. adultes 8c devient prefqu’orangé dans les
vieux 3. il eft long de trois pouces 8c un quart
& marqué d’une tache rouge ou fafranée au
renflement du demi bec inférieur. La première
penne de l’aîle eft cendrée du côté intérieur,.
noirâtre extérieurement 8c terminée de blanc,
fu t lequel eft pofée une,tache noirâtre : les
trois fuivanres font cendrées, ombrées de noi-
ïâtre âl’extrémité, avec une tache blanche au bout
de chacune. Toutes les autres font cendrées' 8c
finilîènt par une tache: blanche. Il y a de taches
rouflâtres fur le dos des jeunes individus’, qui
s’évanouiffent à niefure qu’ils avancent en âge :
ils n’ont point non plus de tache rouge aux
angtes de la mandibule inferieure. La femelle >
fe diftingue à peine du mâle» Comme les autrès
efpèces de ce genre , ce G o é la n d fe nourrit
de poiffon : il niche fur les rivages efcarpés
de la mer 8c choifît de préférence les endroits
garnis de graminées : la femelle pond au mois
^ de Mai trois oeufs, plus grps que ceux du Canard^
d’une couleur pâle & mouchetés de brun.M. de
Sept-Fontaines , Auteur de la partie des B o is
pour l’Encyclopédie-Méthodique, a eu la com-
plaifance de me communiquer des notes fort
intéreflantes fur les moeurs de cet oifeau : « Je
ne connois point, dit-il, de Naturalifte qui
faffe mention de l’âge auquel parvient le
Go é lan d . M. Mollier , Négociant & Conful
de Hollande à Calais , en conferve un de l’ef-
pèce à manteau g r is 3 qui décidément pâlie
trente ans 3 & qui, peut - être , eft beaucoup
plus vieux. On le prit en 1760 3 il étoit alors
ce qu’il eft aujourd’hui : ainfi rien n’annonce
qu’il fur dans le premier âge de la vie. Je l’ai
vu cent fois 3 il fe porte encore à merveille 3
8c cette longue fuite d’années ne paroîc avoir
fait fur lui aucune impreflion fenfible. On a
vanté la vigilance de Y Oie 8c fa garde sûre
le G o é la n d pofsède bien plus éminemment encore
cette qualité. Quelque précaution qu’on
prenne en entrant dans la vafte enceinte ou
vit cet oifeau , il eft rare qu’on échappe à fou
oeil attentif 3 8c dans l’inftant des cris aigus 8c
répétés annoncent la préfence du nouvel objet.
En commençant les cris , il incline le bec vers
la terre, puis le relève perpendiculairement en
foutenanE fort long-tems les mêmes fons : le cri
fe termine toujours par une efpèce de miaulement.
«• M. de Buffon obferve que ce G o é la n d
a trois cris j le premier, qui eft le plus fréquent,
femble rendre ces deuxfyllabes^ài-Æ/z, qui partent
comme d’un coup de fifflet , d’abord bref 8c
aigu 8c qui finit en un ton plus bas & plus doux.
Son fécond cri , qu’il prononce quand on le
pourfuit, peut fe rendre par la fyllabe t ia , Cia ,
répétée fort vite. Enfin vers le printems , il a
■ un nouvel accent de voix très - aigu„ & très-
perçantqu’on peut exprimer par le mo tq u ie u -
te ou pieu te tantôt • bref 8c répété précipitamment,
& tantôt traîné fur la finale avec des
intervalles marqués comme! ceux qui féparenc
lesfoupirs d’une perfonne affligée. O ch. Fa bric.
F a u n . G ro en l. p . 110. B u jf . tom. 1 & y p+ 18:9.
L e s mers du N o rd .
L. 23. E. 55. P. 30. R. 12.
L e G oéland a manteau n o ir . y. Z . Marinttsi
L .C o rp o r e fu p r à nigro ; fu b th s albo ; capite &
collo c a n d id is : remigibus n ig ris ± apiçe a lb i s :
reclricibus albis : rojlro fiavo ; mandibulâ infe-
riori vershs apicem utrinquè crocèo notatâ :
pedibiis albidis.
Le deffus du corps noir 3 le deffous- blanc :
la tête 8c le cou blancs: les pennes-de l’aîle
noires & terminées, de blanc : les reétrices blanches
: le b,ec jaune 3 la mandibule inférieure
marquée , de parr & d’autre, vers l’extrémité
d’une tache fafranée : les pieds. blanchâtres.
( « . 5.)
11 y a plusieurs individus de ce genre à la
Ménagerie de Chantilly. Ils ont tous le bec
fort, robufte , long d’environ trois pouces 8c
demi 3 jaunâtre, avec une tache-couleur de fafran
à l’angle faillant de la mandibule inférieure
: les paupières font d’un jaune-aurore 3
la tête , la gorge , le cou, la poitrine , le ventre
8c la queue d’un blanc de neige 3 le dos
noir ou noirâtre-ardoifé i les pennes de l’aîle
noires, terminées de blanc 8c les. pieds , ainfi
que leurs membranes , d’une couleur de chair
blanchâtre 8c farineufe. Selon Otho Fabricius,
les petits font tachetés de blanc & de brun,
tant fur le dos que fur la queue 3 le blanc occupe
le contour ..des plumes 8c le noir réfîde dans le
centre. Ils ont les pieds d’une couleur plus
pâle 8c le bec dépourvu de tache fafranée. Le
cri de ces oifeaux eft affez femblable à celui
de Y Oie : c’eft un fon enroué, qua 3 qua 3 qua ,
prononcé d’un ton rauque & répété fort vite. Ils
fe nourriffent principalement de poiffons : au
mois de Mai ils nichent dans les graminées ou
fur les tas de fiente des oifeaux : la femelle
pond trois oeufs pâles, tachetés de brun &> beaucoup
plus gros que ceux du Canard-domejlique.
Linn. f . n. 225. Oth• Fabric. Faun. Groenl.
p. 162. L3Europe;
L. 24 £. E. 6 1 . P. 34. R. 12.
L e G o é l a n d b r u n . Z. Catarhacles. L. Corpore
fuprà obfcure fufco 3 fubths grifeo & fufco
tranfverjîm lineato : capite, gulâ & collo fufcis :
remigibus prioribus reElricibufque lateralibus aigris
j baji inths albidis : rojlro nigro : pedibus
■ ex grifeo-fiavicantibus.
Le deflus du corps d’un brun-obfcurj le
deflbus gris 8c rayé tranfverfalemenr de brun :
la tête, la gorge 8c le cou bruns : les grandes
pennes de l’aîle 8c les latérales de la queue
noires 8c blanchâtres à la bafe du côté intérieur
: le bec noir : les pieds d’un gris-jaunâtre.
Les Naturaliftes femblent être convenus de
rapporter à cet oifeau le Cataracte d’Ariftote,
lequel, fuivant que l’indique fon nom , tombe
fur l’eau comme un trait pour y faifîr f^proie:
celui-ci, en effet, fond avec tant de rapidité
fur lin poiffon que les pêcheurs attachent fur
1111e planche pour l’atrirer, qu’il s’y cafle la
tête. 11 a le bec noir, crochu , revêtu à fa bafe
d’u-ne cire noire 8c long d’un pouce trois
quarts3 la tête, le haut du cou, le dos 8c le
croupion d’un brun-fombre 3 la poitrine , le
ventre, les flancs 8c les couvertures inférieures
de la queue d’un gris rayé tranfveifalemenc
de brun. Les grandes plumes de l’aîle font
noires,.fi l’on excepte le côté intérieur qui eft
blanchâtre à la bafe : les fuîvances font de la
couleur du dos. Les deux reéfcrices intermédiaires
font entièrement noires 8c un peu plus
longues que tes autres : les latérales reffemblenc
aux grandes plumes de l’aîle. On rencontre fou-
vent quelques différences dans, les couleurs : le
front 8c le menton font cendrés 3 les plumes
du dos 8c des ailes brunes 8c frangées de rouf-
fâtre : la poitrine, le ventre & le deflbus de
la queue font d’un roux pâle. Du refte, les
pieds font noirs, raboteux 8c armés d’ongles
très-crochus : le doigt poftérieur, qui eft fenfi-
blement plus court que dans les autres efpèces,
a aufli un ongle très-recourbé. La conformation
du bec 8c des pattes annonce affez que
cet oifeau eft très-vorace, cruel & fapguinaire :
en effet, il eft l’ennemi déclaré de toutes les
efpèces de ce genre 8c même de Y Albatros ,
qu’il pourfuit à outrance; On dit même qu’à
l’île de Fer , il attaque les agneaux, les déchire
$c emporte lès lambeaux dans fon nid,
qu’il place parmi les graminé e s , Linn. f . n. 12 .6 .
Bufft- tom. 16. p. 193. Lath. Syn. III. 1. p.
.385. n. 14. Les mers Septentrionales & quelquefois
celles du Sud. .
L. 24. E. 54. P.. R. 11.
* L e G o é l a n d a b e c c e r c l é . 7 . Z. lchthyatus*
Z, Corpore fuprà & fubths , niveo : capïte &
colli medietate fiiperiori nigris : palpebris albis :
rofrofulvo , iiturâ fufcâ verjus apicem cinclo :
pedib.us ex fufco-ruhtis.
Le deflus 8c le deflbus du corps d'un blanc
de neige ; la tête 8c la moitié fupérieure du
cou noires : les paupières blanches : le bec
fauve , entouré vers la pointe d’uhe bandelette
brune : les pieds d’un brun-rougeâtre.
La couleur du bec n’eft pas très-décidée .3
elle eft tantôt d’un jaune livide, tantôt rouffe
8c quelquefois rouge, mais il y a toujours un©
bandelette brune7 çranfveifale, pofée vers lex~