
Gefnêr, Xhijloire des animaux de Siléjle , parmi lefquels font compris les oifeaux.
On peut dire en général que c’eft un bon ouvrage ; un des plus grands reproches qu’on
lui a fait, c’tft que fes phrafes defcriptives font trop fuccintes, & nefuffifent pas toujours
pour donner une notion précife del’animal.
En r<îyo, Jonfton fit paroître fon hiftoire des animaux, où il a analyfé tout ce
qu’avoienc dit fur les oifeaux, les naturaliftes qui l’avoient précédé.
Tous les ouvrages qui avoient paru jufqu’alors fur l’ornithologie-, n étoient que
des répétitions ou des commentaires fur tout cequ’on avoit écrit auparavant. Willuhby
parut (i) , & fon traité fur les oifeaux, fur-tout l’édition qui fut corrigée par
Ray (2) , attira l’attention de tous les naturaliftes. Il bannit de fon ouvrage une
multitude de faits abfurdes , confacrés par l’ignorance & la fuperftition ; il donna de
defcriptions exafles & bien détaillées & propofa une nouvelle clafTification. Gette
maniere de traiter les oifeaux ouvrit une nouvelle carrière aux naturaliftes; aù lieu
de chercher dans les moeurs ou dans la manière de vivre de ces animaux , quelques
méthodes de divifion , corftme on l’avoit pratiqué jufqu’alors, on tâcha de découvrir
dans leur conformation extérieure des caraftères propres à les faire connoitre.
Bairère, Klein, Moehring , Salerne , Linné , MM. Brifïbn , Pennant & Lathàm
ly ), ont depuis propofé fuccefïivement diverfes méthodes, dont les caraéleres
diflinûifs ont été pris, tantôt de la forme du bec, tantôt de la ftruéture des pattes. Celle
de Linné , malgré les défauts qu’on lui reproche , réunit néanmoins de grands avantages
; elle a un grand nombre de partifans & préfente peut être moins de
difficultés qu’on le fuppofe , à ceux qui entendent le fens des mots techniques qu il
emploie , & qui font familiarifés avec fa manière abrégée de décrire. L ornithologie
de M. Briffon , eût joui d’une tftime plus univerfelle, fi quelques écrivains,
en relevant les défauts de cet ouvrage avec plus de ménagement, euffent jugé ce
naturalifte avec moins d’aigreur. La divifion méthodique de M. Pennant eftfimple ,
facile fit aflfez conforme à. l’ordre naturel; M. Latham 1 a adoptée Ôt perfectionnée
dans l’excellent ouvrage qu’il a publié fur les oifeaux.
Outre les auteurs anciens & les méthodiftes dont nous venons de parler, il y a
eu une foule de naturaliftes qui ont fait connoître les oifeaux de différens pays :
jfO En 1670.
(U-En 1713. . . . , •
<3) L'ouvrage M Barrère parut en 1743 ; celui de Klein en 1730 ; celui de Moehring en 1732 ; les premiers
élémens da (3 ftême de Linné en 1733 ; l'ornithologie de Salerne ne fut publiée qu'en 1767 > aptes la mort de
l'auteur > celle de M. Briffen en 1760 > celle de M. Pennant en 17815 & enfin celle de M. Latham en 1783«
Marcgrave & Pifon ont décrit ceux du Bréfxl; Nieremberg ôtHernandés, ceux du
Mexique; Sybbald, ceux d’Irlande ; Rzaczynski, ceux de Pologne; Sloane , ceux
de la Jamaïque; Marfili., ceux du Danube ; Frisch , ceux d’Europe ; Edwards, un
grand nombre d’oifeaux étrangers ; Cat.esbi, ceux de la Caroline ; Brunniche , ceux du
Dannemarck; & Forskàl a donné une notice de ceux qu’il a trouvés en Arabie fi>
Dans ce derniers temps l’hiftoire des oifeaux a été enrichie des ouvrages de
MM. Nozeman, Cetti, Bernini , Tengmalm , Bockius , Hayes, Brown, Jacquin ,
de'Thtirri, Gerini, Merrem , Sonnerat, Manduit ; Sparrman , Bruce, Forfter ,
Paterfon , Gmelin dont la plupart renferment des defcriptions fort exaftes & des gra-,
vures parfaites.
Il'ne me refte , pour compléter la lifte des meilleurs auteurs qui ont écrit furies
oifeaux , que de citer l’ouvrage immortel compofé par MM. de Buffon & Montbeil-
lard, êt qui a été fi juftement applaudi dans toute l’Europe. On y trouve des difcuf-
frons Profondes fur les moeurs & les habitudes des oifeaux, une infinité d’obfervations
lumineufes fur l’exercice de leurs facultés-, la defcription d’une multitude d’efpèces
nouvelles , ôc cette beauté de ftyle , cette richefie d’élocution auffi variée que la
nature, & qui a contribué avec tant de fucces a répandre le goût & l enthoufiafme
de l’hiftoire naturelle.
Après cette légère efquiffe de l’hiftoire ôc du progrès de l’ornithologie , je vais
en peu de mots, rendre compte du plan que j’ai fuivi dans l’exécution de cet ouvrage?
Avant de paffer a la defcription des efpèces , j’ai cru devoir porter mes
recherches fur les qualités communes a tous les oifeaux, en coofequence , ; ai fait
un tableau abrégé de leurs moeurs, de leurs habitudes, de leurs facultés, des rapports
qu’ils ont avec les autres animaux & des différences qui les en féparent.
L’explication des .mots thecniques dont on fe fert en ornithologie & le précis
anatomique que j’ai mis à la fuite de l’introdu&ion, peuvent être d’un grand fecours
à ceux qui fe livrent à l’écude des oifeaux & qui aiment à connoître l’anatomie
comparée des animaux.
J ’ai adopté pour la'claffifïcation des oifeaux une méthode nouvelle que M. Daubenton
a bien voulu me communiquer & dont les fondemens font établis fur la ftru&ure
des pattes. Je me fuis permis uniquement de changer quelquefois l’ordre des claffes ,
( 1) Le livre de Marcgrave fut publié en 1648 ; celui fié Nieremberg &r d’Her.iandés en iC j r ; et îi de Sybbald
en 16 8 4 ; celui de Rzaczynski en 1 7 1 1 ; celui de Marfili en 1 7 16 -, ce’ui de Sloane en 17 0 7 ; celui , : Catesbi en
3 7 3 1 3 celui de Friiçh ça 17 3 4 ) celui d’Edwarde en 3743 5 celui de Brunmche en 17643 8c celui de Forskal en 177L