
Ixxif I N T R O D
voyons la flrnéfure propre aux quadrupèdes
recommencer là où finit celle qui efi particulière
aux oifeaux.
f,E bassin ( Pelvis) efi compofé, dans les oifeaux
' comme dans l'homme, de trois grands o s ,
mais il efi plus alongé & entièrement ouvert
en devant. L’étendue de l’osfacrumne peut
être facilement déterminée; car, en convenant
de placer la première pièce de cet os au
niveau de la double éminence dq fon articu-
Sation latérale, on trouve que le nombre de
ces ofielets varie dans les différentes efpèces,
depuis fept jtifqu’à douze. Le coccix, qui, conjointement
avec ia._grai(Ie & les chairs, forme la
U C T I O N.'
lombaire eût offert de grands avantages Iffy
partie appelée communément le croupion, efi
compofé tantôt de fix, tantôt de fept ou huit
sofièlets, Voy. la pl. 2 , fig. 1 , i.
Les anatomifles n’ont point encore décidé
fc’il exille une région lombaire dans la colonne
épinière des oifeaux, & quelles font, dans
cette claffe d’animaux, les limites de l’os fa-
-erum, ainfi que nous venons de le voir. Pour
réfoudre cette queflion, dit M. Vic-d’Azir ( 1 ),
- je ferai remarquer que c’efl vers la partie antérieure
des folles rénales que fe trouve l’articulation
de l’os des iles avec le facrum, &
que cette union fe fait de chaque côté par
une double éminence, au devant de laquelle
efi une portion très-courte de la colonne vertébrale,
qui paroît répondre à la région Iom-
- ta ir e , puifqu’eile donne palfage aux nerfs
qui ont reçu le même nom. Il y a cependant
quelques oifeaux, tels que 1 ePerroquet, où il
fembie que cette région manque abfolument.
Dans la Bufe, dans P Aigle, dans la Grue &
dans la Chouette , elle eft formée de deux
pièces; elle i’efl de fix dans le Cafoar; & d’une
feule dans le Canard & dans le Coq, Il faut
remarquer en outre qu’il ne s’exécute aucun
mouvement dans les lombes, de l’oifeau , &
que les différentes pièces que l’on y trouve
font toujours fondées entr’elles. Les vertèbres
cervicales augmentent en nombre à mefure
que îa région lombaire fe raccourcit ; &
comme le cou efi très fouple & que le corps
eft très-court, le nombre des vertèbres dor-
fales & des côtes étant luî-mênse très-borné,
il ne paroît pas que la mobilité de la région
oifeaux.
III. LES OS DES EXTRÉMITÉS {OJfa mem<
brorum) correfpondent, dans les ©ifeauxa à
ceux des extrémités de l’homme & des qua-
drupèdes. On diflingue les os de l’aile ou des
extrémités fupérieures, 8c ceux des pieds ou
des extrémités inférieures.
L’aile eA compofée de l’omoplate, qui eft
furtout remarquable par fa longueur; d’un os
qui répond à celui du bras de l’homme; de
deux os analogues à l’avant-bras; de trois
offelets qui repréfentent le carpe ; d’un autre
qui tient la place du métacarpe; & enfin dç
trois offelets oblongs placés à l’extrémité de
l’aile, dont deux s’articulent à la fuite l’un de
l’autre & le troifième latéralement; ils repréfentent,
quoiqu’imparfaitement, ladilpofitioij
des doigts.
Les pieds, ou les extrémités inférieures des
oifeaux, offrent des rapports, mars plus éloi«?
gnés, avec ceux des quadrupèdes ; on trouve
un fémur très-alongé, le péroné qui s’articule
avec le fémur ; le grand os du tarfe 8c celui
du métatarfe qui répond au canon des foli*
pèdes 8c des bifulques; 8c les offelets oblongs
ou phalanges, qui fe meuvent 8c fe courber
aifément les uns fur les autres.
§. I I.
L E S M U S C L E S ,
Les bornes que nous nous fournies prefc
crites dans l’exécution de cet ouvrage, ne
nous permettent pas de faire l’énumération
de tous les mufcles qui entrent dans la con*
formation intérieure des oifeaux ; ces détails
appartiennent plus fpécîalement à l’anatomie;
il nous fuffira d’alïigner ici les mufcles qui concourent
directement au vol &. à la relpiration
des oifeaux.
La plupart des naturaliftes qui ont obfervé
les mufcles de la poitrine des oifeaux', leur
volume, leur infertion 8c la diredion des tendons,
ont attribué les prérogatives du vol a
une force aufli prodigreufe; 8c ils ont conclu
de là, que (i l’homme parvenoit à voler, ce
ne feroit qu’en s’attachant des ailes aux cuiflès
8c non aux bras, parce que c’efl autour du
fémur gué la ( x ) Difc. fur l’Anat. i e. JLivraif. p. Mure g raffembji les
les plus volumineux du corps humain, tandis ,
qu’elle a placé fur le fternum & attache aux
ailes des oifeaux les mufcles les plus gros. La
puîffance du vol dépend fans doute, en grande
partie , de la force des mufcles pefioraux ..
mais ce feroit.une erreur de croire que les
autres petits mufcles diftr.bués fur 1 etendue
des os de l’aile, ne concourent pas au meme,
but par les mouvemens d extenfion , de
flexion, d’élévation & d’abaiffement qui font
l’effet de leur contraâion, car fi la malle Ht la
puiffance contribuent beaucoup pour agir,.
Paàion ne dépend pas moins de la longueur
des leviers; de leur-direétion, du renvoi des
forces mouvantes & de la manière dont elles
font mues. Quant à l’idée de ceux qui Croient
que l’homme parviendroit plus facilement a
voler, s’il attachoit aux cuilfes des ânes lem-
blables à celles des oifeaux , elle eft ues-
peu vraifemblable , parce que futvant 1 opinion
de tonsies phyfiologiftes modernes, c elt
mal apprécier la force des mufcles que d en
juger par leur volume; en fécond lieu, quand
on confidère la conformation des cuilfes, il
■paroît impofiîble que des membres au® lourds
puiffent exécuter des mouvemens propres a
faire agir des ailes.
Quoi qu’il en foit de cette opinion que
Willughby avoit adoptée , revenons .au dénombrement
des mufcles qui contribuent au
la poitrine.n’auroîent pas manqué de produire.'
Outre ces mufcles principaux qui^ fervent à
fortifier l’ailé pardevant & parderrière, on, en
remarque encore plufieurs autres, dont les uns
s’étendent du baffin jufqu’aux phalanges, ce
que l’on ne voit point dans les quadrupèdes ;
' tandis que ceux qui font deftinés à fléchir les
doigts font à la fois perforés & perfotuns, ce
dont les oifeaux feuis offrent l’exemple (t).
vol des oifeaux: on pourroit les divifer en
deux clafles; ceux de la poitrine & ceux de
l’aile. Parmi les pedoratix, on diflingue principalement
le grand & le moyen qui font.def-
tinés à produire les mouvemens qui s’exécutent
dans l’angle formé par la réunion de
la clavicule avec l’omoplate. L effort de ces
mufcles tend à déplacer ces deux os, en même
temps qu’il agit fur le bras; mais la clavicule
eft retenue pardes faces articulaires très-larges,
’ par des lîgamens très-folides,par l’os de la fourchette
& par d’autres mufcles. Pour produire
un effet beaucoup plus efficace, il falloit encore
que l’omoplate qui forme l’autre extrémité du
levier recourbé, fûtfixée par une force égale;
& c’étoit ajouter à cette force que d’augmenter
la longueur de l’os à l’extrémité duquel
ces puillances font appliquées; en effet, on
trouve plufieurs mufcles qui s’insèrent à la
partie poftérieure de l’omoplate, & qui fervent
à empêcher fa balcule, que, fans leur réfifi-
lance, les fortes contrarions des mufcles de
Les mufcles qui concourent au mouvement
de la refpiration, dans les oifeaux, font ceux
qu’on nomme intercoftaux , & ceux du bas-
ventre. Nous ne parlerons pas ici du diaphragme
dont il fera fait mention dans le paragraphe
foivant. Les mufcles intercoftaux font formés
de deux plans; iis fervent à élever les côtes
ou à les abaiffèr. Dans le premier cas, la poitrine
fe dilate, & le poumon qui n eft plus
comprimé fe gonfle par l’entrée de 1 air qui
pénètre dans Tes canaux ; dans le fécond cas,
les mufcles refferrent la, poitrine,- & l’air eft
pouffé hors du poumon, qui, par cet effort,
fe trouve comprimé. Les mufcles qui tapiffent
le bas ventre, foulés en dehors dans le temps
de l’infpiration , fe contraâent au moment
de l’gxpiration : par ce mouvement ils font
refluer les vifeères vers la poitrine , dont ils.
diminuent la capacité, & concourent ainfi à-
chaffer l’air hors du poumon.
§. I I I . ,
LES ORGANES ET LES VISCÈRES;
On pourroit introduire un ordre de divi-
fion parmi les articles que nous avons à traiter
ici, & diflinguer les organes de la refpiration,
ceux de la voix , de la digeftion & les
vifeères qui entretiennent dans les oifeaux’Ie
principe de la vie, du mouvement & du fen-
timent ; mais le peu de détail que nous avons
à donner fur ces divers objets femble nous
difpenfer d’un arrangement méthodique; nous
ne fuiyrons donc d’autre plan que celui que
nous avons établi dans les diffère ns traités de
zoologie que nous avons déjà publiés.
I . L e cerveau (Cerebrum) eft peu volumineux,’
relativement à celui des autres animaux, fa