
diftin&es & féparées. Celui ci eft de la groffeur
du Dindon : il a le bec long d’un pouce dix
lignes; l’iris couleur de noilette; un efpace.
dénué de plumes & d’un rouge écarlate au-
deffus des yeux ; la tête & le haut du cou
cendrés , avec de très-petites raies tranfverfales
, noirâtres ; la gorge noire ; les plumes
fcapulaires & les couvertures de l’aile ondées
tranfverfalement de brun & de rouffâtre. Il
y a une tache blanche vers le pli de l’aile :
on voit fur le dos, le croupion & les-petites
couvertures du deffus de la queue, une multitude
de hachures cendrées & noirâtres, dif-
pofées en zigzags : les grandes couvertures
iupérieures de la queue s’étendent jufques vers
l ’extrémité desre&rices; elles font d’un cendré-
noirâtre & terminées de blanc , ce qui forme
une ou plufieurs bandes blanches fur le haut
de la queue. Le bas du cou eft d’un verd-
îliftré, pareil à celui du cou du Canard fauvage.
La poitrine, le ventre, les flancs , le deflous
de la queue & les cuiffes préfentent un brun-
noirâtre , varié de quelques taches blanches.
Les grandes &C les moyennes pennes de l’aile
font brunes ; mais ces dernières ont fur le
bord extérieur quelques légères ondulations-
de brun & de rouffâtre : celles de la queue
font noires. Les pattes font couvertes de
plumes brunes jufqu’à l’origine des doigts
dans la partie antérieure feulement ; le derrière
eft nud : les doigts, dont la teinte eft brune,
ont -, de chaque côté , de petits appendices
écailleux, M. de Buffon prétend que quelques
individus ont une huppe plus ou moins
grande fur la tête. La femelle diffère du mâle
par la taille & par le plumage , étant plus
petite & moins noire : elle a la tête , le
cou , le dos , le croupion & le deffus de
la queue'variés de roux, de noir &' de cendré ;
la gorge rouffe & fans taches ; la poitrine
d’un roux-pâle , femée de lignes noires,
tranfverlales » avec une petite teinte blanche
au bout de chaque plume. Les couvertures
de l’aile offrent un mélange agréable de brun,
de roux & de blanc. Les pennes font de la
même couleur que celles du mâle : les re&rices
font rouffes. & marquées de bandes noires ,
tranfverfales ; en un mot, elle l’emporte fur
le mâle par la beauté de fon plumage, ce
qui n’eft point-ordinaire dans les oifeaux ni-
dans les quadrupèdes. Lès Tétras fe plaifent
fur les hautes montagnes , où ils fe nourriffent
de feuilles ou de fommités de fapin, de genièvre
, de cèdre, de faule , de bouleau "
de coudrier , de myrtille , &c. Ils vivent
aufli des grains qu’ils trouvent en grattant la
terre : Iorfqu’jls mangent trop de bois de
genièvre, leur chair, qui eft excellente , eon»
tra&e un mauvais goût. La femelle pond des
oeufs blancs , marquetés de jaune , dont le
nombre varie depuis huit jufqu’à feize : elle
les dépofe fur la moufle en un lieu f e c&
les couve feule fans être aidée par le mâlç,
Lorfqu’elle eft obligée de les quitter pour aller
chercher fa nourriture , elle les cache fous
les feuilles avec grand foin. Dès que les petits
font éclos , ils fe mettent à courir avec beaucoup
de légéreté ; ils courent même avant
qu’ils foient tout-à-fait éclos, puifqu’on en
voit qui vont & viennent, ayant encore une
partie de leur coquille adhérente au corps.
La mère les conduit avec beaucoup de
follicitude & d?affeâion : la famille demeure
unie tout le refte de l’année, jufqu’à
ce que la faifon de l’amour leur donnant de
nouveaux befoins & de nouveaux intérêts,
les difperfe, & fur-tout les mâles, qui aiment
à vivre féparément. Linn. f . n. Brijf. Ornith.
tom. /. p. 182. n, /. Bufftom. 3. p . 274,
U Europe Septentrionale & le nord de £ Afu.
L. 33. E. 46. P.. K. 18.
Le p e t it T étras. T. Tetrix. T. Corpore fupm
ex nigro-violaceo ; fubtiis nigricante : area fuprà
oculos rubrd, papillofâ : humeris albis : caudâ
bifurcatd, recurvâ ; reclricibus decem intermediis
breyioribus : rojlro nigro : digitis fufcis.
Le deffus du corps d’un noir-violet ; le
deffous noirâtre : un efpace nud , rouge &
mamelonné au-deffus des yeux : une tache
blanche fur les épaules : la queue fourchue &
repliée ; les dix reèbices intermédiaires plus
courtes : le bec noir : les doigts bruns. ( PL
$0. fig. 4. )
Le petit Tétras dont il s’agit ic i, n’eft petit
que parce qu’on le compare avec le grand
Tétras ; il pèfe trois à quatre livres. Il a le
bec noir & long de quinze lignes ; la tête,
le cou, la partie inférieure du dos & le croupion
d’un noir-violet très-éclatant ; le dos antérieur
& la poitrine d’un noir très-décidé, avec une
bordure luftrée de violet. Le ventre , les
côtés, les couvertures fupérieures de l’aile
& de la queue font noirâtres , excepté quelques
unes des plus petites , vers l’épaule, qui
font blanches, ce qui forme en cet endroit
„ne tache de cette couleur, lorfque l’aile eft
nliée Les couvertures du deffous de 1 aile &
là queue font blanches : les-plumes du
bas-ventre 8c celles qui environnent lanus ,
font noirâtres & terminées de blanc : celles
des cuiffes 8c des pattes offrent un mélangé -
de brun & de blanc. Les grandes pennes de^l aile
ont les barbes brunes 8C la tige blanchâtre ;
les moyennes au contraire , font blanches
& ont la tige brune. La queue eft compofee
de dix-huit plumes d’un noir changeant en
violet très-foncé; les dix du milieu font plus
courtes de quatre pouces que les deux plus
extérieures ; les quatre latérales , de part &
d’autre, ont le bout' retourne en dehors, ce
qui rend la queue très-fourchue. La femelle
eft une fois plus petite que le mâle ; elle a
la queue moins fourchue ; Si les couleurs
de fon plumage font fi différentes, que Gefner
en a fait une efpèce particulière. Tout fon
corps eft couvert de plumes rouffes, variées de
petites lignes noires , tranfverfales. Elle a
cependant une tache blanche fur les petites
couvertures de l’aile auprès des épaules. Les
grandes pennes de l’aile font brunes ; les
moyennes blanches à leur origine 8c brunes
au fommet , avec des raies noires & une
petite teinte blanche à l’extrémite : celles de
la queue font rouffes 8c ondées tranfverfalement
de noir. Au refte, cette différence du
plumage ‘entre les deux fexes ne fe décidé
qu’au bout d’un certain temps : les jeunes
mâles prennent d’abord ^ la livrée de leur
mère, 8c la confervent jufqu’à la première
automne : fur la fin de cette faifon & pendant
l’hiver , ils prennent des^ nuances de
plus en plus foncées , jufqua ce qnils
foient d’un noir - bleuâtre ; 8c ils retiennent
cette couleur toute leur vie , fans autres
changemens que ceux que je vais indiquer.
i°. Ils prennent plus de bleu à mefure qu ils
avancent en âge ; i° . à trois ans 8c non
plutôt , on voit une tache blanche fous le
bec; 3°. lorfqu’ils font^très-vieux , il paroit
une autre tache d’un noir varie fous la queue,
où auparavant les plumes étoient toutes blanches.
Ces oifeaux fe nourriffent principalement
de feuilles 8c de boutons de bouleau
8c de baies de bruyère ; l’automne, ils fe
rabattent furies glands,les mures des ronces,
les pommes de pin, 8cc. Ils volent lé plus
fouvent en troupe , 8c fe perchent fur les,
arbres à-peu-près comme les Faifans ; ils ne
vivent que dans les climats froids. On en
trouve même quelquefois fous la neige , engourdis
, fans mouvement 8c fans prendre aucune
nourriture. Les femelles pondent par
terre 8c fans fe donner beaucoup, de peine
pour la conftruâion d’un nid : la ponte eft:
de fix à huit oeufs , moins gros que ceux des
Poules, domejliques, mais un peu plus longuets :
ils font d’un jaune-d’ocre avec de.petites lignes
ou taches ferrugineufes. Linné affure que ces
Poules des bruyères perdentleurfumet pendant le
temps de l’incubation. Linn. f. n. zyz. Briff.
Ornith, tom. t. p.. tSS. n. z. Buff. tom. J. p.
302. Le Nord de l'Europe.
L. 18. E.. P. 26. R. 18.
a. Parmi les divers petits Tétras qu’on apporte
tous les ans à Stockholm pendant l’hiver ,
M. Tornros a remarqué la variété buvante.
Elle a le deffus du corps revêtu de plumes
brunes, bordées de griiatre ; le menton 8c
le front noirs ; une tache de même à l’endroit
des oreilles ; 8c une grande bande noire ,
tranfverfale, fur le haut de la poitrine. Le
ventre eft prefque entièrement blanc : le cou
8c les couvertures de l’aile font femes fur
du blanc de taches noires , dé figure 8c de
grandeur différentes. Les pennes font blanches
, ponftuées 8c liferées de noir : celles
de la queue font entièrement noires, excepté
les deux intermédiaires qui ont un petit filet
blanc à l’extrémité. .Les pieds font blancs 8c
revêtus de poils : le bec eft noir. La femelle
a tout le deffus du corps , le cou 8c la poitrine
garnis de plumes cendrées, marquées chacune
de trois lignes ferrugineufes : les pennes 8C
l'es reftrices font de la même couleur que les
plumes du dos ; les pieds font rouffâtres.
Spafm. Fafc. 3. pl. L X l’L La Suède.
b. C’eft ici le lieu de placer la. Gelinotte
hybride ( Pl. 188 ,fig. 10. ) , métis provenant
du mélange du petit Tétras mâle avec le grand
T é t ra s femelle. Il a une pièce rouge, mamelonnée
au-deffus des y eux ; 8c une tache blanche
fur la paupière inférieure ; la tête, le cou,
la poitrine , le ventre 8c le dos d’un noir
luftré de violet; une tache blanche, de part
8c d’autre,à l’endroit des épaules; les couvertures
de l’aile ondees de fauve 8c de noir
en zigzag ; les grandes couvertures terminées
par un filet blanc; les pennes variées de blanc
& de cendré ; le deffous de la queue femé
de taches noires, oblongues, fur du blanc;
B b 2