
la poitrine, dont la couleur eft noire. Le dos
& le croupion font de meme & feftonnés en
écailles. La queue eft remarquable en ce qu’elle
efï fourchue comme celle de Y Hirondelle :
les reéfcrices latérales font entièrement blanches.
Les couvertures & les moyennes pennes
font de la même couleur .qne les plumes du
dos} les parties latérales du corps, le ventre
ôc le tour de l’anus font blancs. Befeke Sehr,
der, Berl. naturf. Gef, j , p. 458. La Cur-
lande,
f Le Harle impérial. 9. M, Imperialis. M.
Corpore ex nigro y fufco & gr\fi° vario : capite
Uvi .* remigibus prioribus nigris : rofiro pedibuf
que albiiis , rubro maculatis.
Le corps varié de noir, de brun ôc de
gris : la tête dépourvue de huppe : les premières
pennes noires : le bec ôc les pieds blanchâtres
, rachés de rouge.
Il reflemble par fa forme, par fa taille &
par fa livrée à quelques individus de la famille
des Oies , mais il en diffère par la
ftruéture du bec, qui a plus de rapports avec
celui des Harles. Ce bec a un pouce à fa bafe
ôc vers le milieu de fa longueur} treize lignes
de diamètre vis-à-vis les narines & fix lignes
feulement à .l’extrémité. Sa langue eft garnie
de cils} la tête dépourvue de huppe} & tout
le corps panaché de noir, de brun & de gris.
Les premières pennes de l’aî'le font noires }
les pieds & leurs membranes blanchâtres &
nuées de rouge. CettL ucc. di. Sard. p , 516.
La Sardaigne.
X X V I e. G e n r e .
OIE. Ânfer. Briff. Omit h. tom. 6. p. 161.
Corpusfubdeprejfumlanugine denfàveftitum
yivis fepè coloribus pictum.
Caput elongatum, compreffum. Roßrum femi-
cylindricum j fupernè cohveXum y infame pla-
niufculum , apice obtufumy unguïculatum, lima
inflar utrinque denticulatum ; bafi ipßus alti-
tudo latitudïnem fuperat : nares parva y ovata.
Lingua carnofa, integra.
Collum longiffimum y recurvum.
AU ad volandum idoneéy caudâ vix Ion-
giores.
Femora circa corpus medium & extra ab-
dornen pofita y in parte inferiori plumis dénuda-
ta. Pedes brèves , natatorii, tetradaâyli : di-
gid très anteriores membranâ integra conjuncti;
vofiico libero•
Cauda brevis, integra.
Hac gens à fequenti difiinguitur corporis
mole y rofiri Jlruclurâ j colli longitudine y dorfo
elatiore & pedibus imprimis y qui altiores & medio
ventris proximiores funtÿ anatum verb pedes
uropygio ità accedunt ut anterior pars corporis
prapondium habere videatur. Loquèla etiam
duarum gentium plane diverfa & elonginquo
auribus facile difiinguenda. Anferes feri gre-
gatim volant , clamore magno portendunt plu-
viam ; & quietis tempore euflodes adhïbent.
Hieme y dum congelantur aquA y regiones petunt
calidiores y ordinibus ad angulum plerumque
obtufum difpojitis. Irati y ferpentis inflar y flbi-
lant : tempore aphrodiflaco , feemina inter arun-
dines ova ponit numerofa y alba. Vita eis Ion-
gifflma y ità ut Cygni trecentefimum annum
attingere credantur, Anferes verb plufquam oclo-
geflmum. Caro ipforum optima.
Le corps un peu aplati, couvert d’un duvet
épais & peint fouvent de couleurs éclatantes.
La tête alongée ôc comprimée. Le bec demi-
cylindrique , convexe en deflus, un peu plane
en deffous, obtus, garni d’un onglet à l’extrémité
& dentelé par les bords comme une
lime 5 à la bafe, il eft plus haut que large.
Les narines petites , ovales. La langue charnue,
entière.
Le cou très-long & recourbé.
Les aîles difpofées pour le vol ôc à peine
auffi longues que la queue.
Les cuiffes fituées vers le milieu du corps,
hors de l’abdomen ôc dégarnies de plumes au-
defïiis du genou. Les pieds courts, palmes,
divifés en quatre doigts } les trois de devant
engagés par une membrane entière} celui de
derrière libre.
La queue courte ôc entière.
Cette famille fe diftingue de la -'fui vante
par le volume du corps, la ftruâure du bec,
la longueur du cou, l’élarçiflement du dos
ôc fur-tout par les pieds qui font plus élevés
& plus près du milieu du ventre} tandis que
ceux des Canards font fi rapprochés du croupion
que la partie antérieure du corps femble
emporter l’équilibre. La voix des individus
de ces deux races eft même fi différente qu’on
peut de loin les diftinguer facilement. Les
Oies fauvages volent par troupes, annoncent
la pluie par leurs grandes clameurs ôc établirent
des fentinelles quand elles prennent les douceurs
du repos. Pendant lniver, lorfque les
eaux font glacées, elles paflent dans des climats
plus chauds ôc forment en l’air des rangs
difpolés à angles obtus. Quand on les irrite,
elles font entendre de petits fifflemens fem-
biables à ceux des ferpens. BjSjfc la faifon de
l’amour, les femelles dépofent au milieu des
rofeaux un grand nombre d’oeufs blancs. Les
oifeaux de ce genre vivent très-long-temps }
on a vu des Cygnes qui avoient trois cents
ans ôc des Oies qui en avoient plus de quatre-
vingt. Leur chair eft excellente.
L e C ygne sauvage, i . A. Cygnus. A. Corpore
fuprà & fubtus ex grifeô-albo : membranâ in
fronte luteâ : remigibus rcclricibufque candidis .*
rofiro bafi lutee y apice nigro : pedibus grifeo-
fufeis.
Le deffus ôc le deffous du corps d’un gris-
blanc : une membrane jaune fur le front : les
ennes de l’aile ôc de la queue blanches : le
ec jaune à la bafe, noir à la pointe ; les
pieds d’un gris-brun.
Le Cygne,.dont il s’agit ici, eft celui qui
vie en liberté Ôc qu’on doit regarder comme
la fouche primitive de tous les Cygnes domefi
tiques. Il a le bec .long de deux pouces onze
lignes, aplati, dentelé fur les bords, épaté,
arrondi en pointe moufle ôc terminé à fa partie
fupérieure par un onglet de fubftance cornée :
de plus, il eft noir, depuis fon bout jufqu’aux
narines, ôc de-là jufqu’à l’infertion des plumes
du front, d’une couleur jaune. Entre le
bec ôc les yeux 011 voit un efpace jaune dégarni
de plumes. La livrée de cet oifeau eft
communément plus grife que blanche} on
•trouve même des individus dont le plumage
eft prefque brun fur le dos ôc le fommet de
la tête } mais ces différences de couleur ne font
peut-être que le produit de l’âge ou l’effet de
la température du climat. La queue’ a fept
pouces de longueur} elle eft compofée de pennes
blanches qui diminuent infenfiblement de longueur
, depuis les deux du milieu jufqu’à la
plus latérale de chaque côté. La nature n’a répandu
fur aucun oifeau autant de ces grâces
nobles ôc douces qui nous rappellent l’idée de fes
plus charmans ouvrages} coupe de corps élégante
, formes arrondies, gracieux contours,
mouvemens flexibles, attitudes tantôt animées
tantôt laiffees dans un -mol abandon * tour
dans le Cygne refpire la volupté} tout nous
l’annonce comme l’pifeau de l’amour} tout
juftifie la fpi rituelle ôc riante mythologie, d’avoir
donné ce charmant oifeau pour père à
la plus belle des mortelles (i). lia le vol crès-
haut Ôc très-puiffant. Hefiode lui donne l’épithète
à’Alti-volans (1) ; Homère le range
avec les Oifeaux grands voyageurs, les Grues %
les Oies} ôc Plutarque attribue à deux Cygnes
ce que Pindare feint des deux Aigles, que
Jupiter fit partir des deux côtés oppofés du
monde, pour en marquer le milieu au point
où ils fe rencontrèrent (3). Linn. f . n. 194.
Briff. Ornith. tom. 6. p. 191. n. n . Bujf.
tom. 17. p. 1. L* Europe, E Amérique fepten-
trionale , l*A fie , la mer Cajpienne y le Pont-
Euxin y la Natolie , l’Egypte.
a. Le Cygne domefiique ( PI. *S. Les deux
figures fupérieures. -) eft plus gros que le précédent.
11 offre auffi quelques autres différences,
principalement dans la conformation du bec
Ôc les couleurs de la tête, qui ont paru fuffi-
•fantes à quelques ornithologiftes pour en faire
deux efpèces diftinétes ôc féparées. Le bec,
ordinairement long de trois pouces Ôc demi,
eft furmonté à fa bafe d’un tubercule charnu,
renflé Ôc proéminent, qui donne à la phyfio-
nomie de cec oifeau une forte d’expreflion :
ce tubercule eft couvert d’une peau noire } ôc
les côtés de la face, fous les yeux, font auffi
revêtus d’une peau triangulaire de même couleur.
Tour fon corps eft garni de plumes d’une
blancheur éclatante : la queue eft conformée
comme celle du Cygne fauvage. Le bec eft noie
ôc les pieds d’une couleur de plomb. La femelle
eft plus petite que le male} & le tubercule
charnu, qu’elle a fur l’originedu demi-
bec fupérieur, eft moins élève. Chez nos ancêtres
, trop fimples ou trop fages pour remplir
leurs jardins des beautés froides de l’art,
en place des beautés vives de la nature, les
Cygnes étoient en poffefîion de faire l’ornement
de routes les pièces d’eau ; ils ani-
moient les foffes des |châteaux} ils décoroient
la plupart des rivières ôc même les rives de la
(1) Hélène , née de Léda & d’un Cygne, dont, fuivant l’antiquité, Jupiter avoir pris la figure.
(1) Circa extremum autem oram manabat oceanus, inundanti fimilis.
Totum autem continebat clypeum variegatum. Per ipClim autem
Cygni altivolantes magnum clangebant, qui illicmultt t ..
Natabant in fummâ aquâ, juxta autem p i fie s movebàntur. Hefiodi aferan fcutlim Herculis.
(|) Plutarque, au Traité : Pourquoi les Oraçles ont cejfé.