
PrinceflTe da pays deux P pintades, l’une mâle &
l’autre femelle, toutes deux 11 familières ,
quelles venoient manger fur fon afliette ; &
qu’ayant la liberté de voler au rivage, elles fe
rendoient régulièrement fur la barque au fon
de la cloche qui annonçoit le dîner & le fouper.
La femelle fauvage pond dix à douze oeufs, a
terre, dans les bois ; ils font couverts de petites
taches rondes, comme celles du plumage : celle
qui vit dans les baffes-cours en dépofe jnfqu a
cent & cent cinquante, pourvu qu’il en relie
toujours quelqu’un dans le nid; ceux-ci font
d’un rouge alfez vif, qui. devient enfuite plus
fombre & enfin couleur de rofe fèche en fe
refroidiïlant, obfeivation digne d’être remarquée
, & qui prouve que la nature de la Peintade
eft moins fixe & plus fujette à varier que celle
des autres oifeaux. Linn. MuJ. Adolph. Frid. i.
p . 17. Bri/f. Ornith.tom. i.p . 176. n. 1. Bujf.
10m. 3. p. 231. L’Afrique 6* toutes les autres
parties du Globe.
L. 2 2 . E.. P.. R..
a. la Peintade de la Jamaïque, fuiyant
MM. Biown & Briflon, diffère de la piëcédente
en ce qu’elle a la poitrine blanche, variée de
quelques grandes taches noires, dans lefquelles
font renfermées d’autres petites taches blanches :
les quatre premières pennes de l’aile, ainfi que
les quatre grandes couvertures, les plus éloignées
du corps, font pareillement blanches. Brown,
Nat. Hiß. of Jamaic. p. 47 c. La Jamaïque.
* L a P eintade mÎt r é e . 2. N. Mitrata. N. Corpore
J'upra & Jubtùs n.gro , maculis aibis conf-
perfo : t über e rubro, cônico, recto in vertue :
carunculâ ad rictum geminâ : plicâ gularï longi-
tudinàli : pennis cotlijuperioris tranjverfim undu-
lads-:’ rojlro fiavefcente : pedibus nigricantibus.
Le deflus & le deflbus du corps noirs & couverts
de taches blanches : ujie protubérance
rouge, droite & conique fur le* fommet de la
tête : une caroncule, de part & d’autre, aux
angles de la bouche : une fraife longitudinale
fous la gorge : les plumes de la partie fupérieure
du cou ondées de lignes blanches, tranfverfales :
le bec jaunâtre : les pieds prefque noirs. {PL 85.
fié-1') WSÊÊÊÊ WÊKÊ Comme la précédente, cette nouvelle efpèce
a le fommet de la tête furmontéd’une efpèce de
cafque, d’une fubftance calleufe, mais il eft: plus
petit & d’un rouge foncé. Des angles, de la
bouche, part, de chaque côté , une membrane
charnue , terminée en pointe 3 elle eft plus aîon
gée dans le mâle & d’un rouge très-vif. Audeftbus
de la mandibule inférieure, on apperçoic
une membrane colorée & mammelonnée comme
celle du Dindon. La partie fupérieure du cou
eft nue & d’une couleur bleuâtre ; l’inférieure
à l’origine-du dos, eft revêtue de plumes bleues
ondées tranfverfalement'de blanc. Le fond du
plumage eft noir & femé de taches blanches
arrondies, un. peu plus grandes que celles de
l’efpèce qui précède. La Peintade murée eft
allez rare : on la trouve en Guinée & à l’île de
Madagafcar : elle eft de la grofleur de la Peïn-
tade. P ail. S pic. Zool. 4. p. 18. tab. 3. fig. j,
La Guinée , Madagafcar*
La Pe in tadê a cre.t e . 3. N. Crifiata. N. Cor-
pore fuprà & fubtàs nigro, guttis c&ruho-aibis
con/perfo : crifiâ in vertice atrâ : carunculâ ad
ricium orisnullâguttureJ'anguineo : rojlro corneo :
pedibus nigricantibus.
Le deflus & le deftousdu corps noirs & marqués
de taçhes rondes, d’un bleu-blanchâtre :
une-huppe noire fur la tête: point de caroncule
aux angles de la bouche : le gofieç d’un rouge
de fang : le bec couleur de corne : les pieds
noirâtres. ( PL 8 5 .fig. 3. )
Le trait le plus remarquable dans la conformation
de cette efpèce, confifte en une teufte
de petites plumes longues, noires & redreflées,
qui couronnent le fommet de la tête & qui recouvrent
toute la partie fupérieure du cou juf-
qù’aux épaules. Les joues & le haut du cou font
nuds, d’une couleur bleuâtre, avec quelques
petits poils clair-femés. Une peau d’un rouge-
écarlate brille au-deftbus du bec. L’ouverture
des oreilles eft plus à découvert que dans les
autres efpèces & environnée d’une plus grande
quantité de poils. Il n’y a point de barbillons eu
d’appendices aux angles de-la bouche. Tout le
corps eft noirâtre & émaillé , tant en deflus
qu’en deffous, d’une multitude de petites taches
arrondies, d’un blanc lavé de bleu : on ne voit
point de raches fur la partie inférieure du cou,
fur là poitrine ni fur les grandes couvertures de
l’aîle. Les pennes font d’un brun-noirâtre & fans
taches : la queue eft arrondie , comprimée ,
pendante & compofée de quatorze reélrices,
ondées de brun & de noir. Sa taille eft intermediaire
entre celle de la Perdrix & celle de h
Peintade. Il paroît que Marcgrave a décrit cette
efpèce dans fon hiftoire du Bréfil : il dit qu’elle
a fur la tête une huppe arrondie, formée de
plumes noires, élégantes^ mais il ajoute quelle
a fous le bec une membrane d’un cendré bleuâtre,
cjjraétère qui ne convient pas exactement à celle
dont il s’agit ici ; peut-être c’eft l’attribut de la
femelle d’avoir la peau de la gorge bleuâtre,
tandis qu’elle eft rouge fur le mâle. Marcg.
ffifi. nat. Braf. p. ic>z. P ail, S pic. Zool. 4. p.
té. tab. 2. VAfrique.
L.. E.. P.. R. 14.
a. La Peintade d'Egypte a la tête & le cou
roux , femés de petits poils rares , avec
un bouquet de plumes droites & alongées fur
le fommet; les joues bleuâtres & un appendice
court pareillement bleuâtre , de chaque
côté de la mandibule inférieure. Tout le corps
eft noirâtre & émaillé de taches tirant fur le
bleu. Le bec eft rouge : les pieds font bleus ,
rembrunis d’une teinte noire. On a vu dans
la Ménagerie de Verfailles , en 1728 , un
individu vivant : il paroît que ce n’eft qu’une
variété de l’efpèce précédente.
X X X V I I Ie G e n r e .
GÉLINOTTE, Tetrao. Linn. f. n. 273.
Corpus fubovatum , çompaiïum, variis colo-
ribus piche rn.
Caput fubrotundum , feepï crifiatum. Roßrum
breve, conico - incurvum , fornicatum. Macula
fuprà oculos , nuda , rubra, papillofa. Lingua
roßro brevior , fub-conica,fuperne canaliculata ,
apice acuta. Nares ovatrz , membranâ convexâ
femi-claufe & plumulis teclee.
Collum mediocre.
Alee ad volandum idonece, caudâ breviores.
Femora extra abdomen pofita, parte inferiori
plumofa. Pedes validi, feepï calcarati, plumulis
laneis tecli, tetradaclyli ; digiti très anteriores &
pofiieus unus : omnes circiter ad. exortum ufque
difereti.
Cauda mediocris ; réctrices intermedice feepï longions.
Tetraones in montibus altijfimis , nivibus
obtéelis per maximum anni partem hofpitantur ;
quoçircà provida natura, adverfus frigoris afperi-
tatem corpus denfo lanugine 6* plumàrum tegmine
pedes ejus munivit : juniperi baccis & fummita-
tibus, betulee amends , coryli fructibus & planta-
rum feminibus visitant : fub nive cuniculos
agunt 6* altâ voce focios convocant. Feemina
m terra aut inter mufeos ova parit numerofa ,
variis coloribus maculata. Pulli utprimum exclufi
cum teßee non rarb adherentibus frußulis matrem
fequntur. Caro junioris preeferdm gradfiîlna.
Le corps un peu ovale, ramaffé ôc peint
de diverfes couleurs.
La tête arrondie, quelquefois farmontée
d’une huppe. Le bec court, en cône recourbé
& en voûte. Un efpace nud, rouge & mamelonné
au - deflus des yeux. La langue plus
courte que le bec, un peu conique, canelée
en deflus & terminée en pointe. Les narines
ovales, à demi - fermées par une membrane
convexe ôc recouvertes de plumes.
Le cou médiocre.
Les ailes difpofées pour le vol & plus
courtes que la queue.
Les cuiffes hors de l’abdomen & garnies
de plumes à la bafe. Les pieds forts, armes
quelquefois d’un éperon, revêtus de plumes
& divifës en quatre doigts , trois par devant
& un par derrière ; tous féparés jufqu’à leur,
origine.
La queue d’une longueur médiocre; les
deux intermédiaires fouvent plus alon gees.
Les Gelinottes paffent la plus grande partie
de l’année fur les plus hautes montagnes
couvertes de neiges ; c’eft pourquoi la nature
qui veille à la confervation de tous les êtres 9
a muni leur corps d’un duvet fort épais 9
ôc leurs pattes d’une molle fourrure, pour
les mettre à l’abri des rigueurs de l’hiver z
elles fe nourriffent des baies & des fommites
du genevrier , des châtons du bouleau 9
des fruits des coudrettes & des femences
des plantes : elles pratiquent des trous fous
la neige & appellent à haute voix leurs
compagnes. La femelle pond fur la terre
ou fur la moufle , des oeufs en aflez grand
nombre & tachés de diverfes couleurs. Aufli-
tôt que les petits font éclos, ils fuivent leur
mère, portant fouvent fur le corps quelques
morceaux de l’écaille des oeufs où ils etoient
renfermés. La chair des jeunes eft très-eftimée.
Le T étras, i . T. Urogallus. T. Corpore fuprà
nigricante & cinereo tranfverfim undulato ; fubtàs
nigricante , maculis aibis varia : area fuprà oculos ,
rubrâ : axillis aibis : rojlro corneo : digitis fufeis.
Le deflus du corps ondé tranfverfalement
de noirâtre & de cendré ; le deflous prèfque
noir avec des taches blanches : une peau rouge
& nue au-deflus des yeux : le pli de l’aile
blanc : le bec couleur de corne : les doigts
bruns. ( PL c,o. f ig . 3 . )
On a pris pendant long-temps le Tétras
tantôt pour un Coq fauvage, tantôt pour un
Faifan; cependant la conformation extérieure
de ces oifeaux, leurs moeurs, leurs habitudes ,
tout annonce qu’ils compofent trois familles