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dans le terrier ; fur-tout le matin ; 8c lorfque
la femelle revient, il retourne fur la dune..,
Dès le lendemain du jour que la couvée eft
éclofe, le pere & la mere conduifenc les petits
à la mer5 & s’arrangent de manière qu’ils y arrivent
ordinairement lorfqu’elle eft dans fon
plein : cette attention procure aux petits l’avantage
d’être plutôt à l’eau; 8c dès ce moment ,
ils ne paroillènt plus à terre... Si quelque chaf-
feur rencontre la couvée dans ce voyage , lepere
8c la mère s’envolent : celle-ci affe&e de culbuter
& de tomber à cent pas ; elle fe traîne
fur le ventre en frappant la terre de fes aîles
8c par cette rufe attire vers elle le chaffenr.
Les petits demeurent immobiles jufqu’au retour
de leurs condudeurs ; 8c on peut, fi l’on
tombe deffus , les prendre tous fans qu’aucun
faflfe un pas pour fuir. J’ai été témoin oculaire
de tous ces faits .. Les petits Tadornes ont en
naiffant le dos blanc 8c noir, avec le ventre
tres-blanc ; 8c ces deux couleurs bien nettes les
rendent très-jolis : mais bientôt ils perdent
cette première livrée 8c deviennent gris ; alors
le bec 8c les pieds font bleus. Vers le mois de
feptembre , ils commencent à perdre leurs
belles plumes ; ce n’eft qu’à la fécondé année
que leurs, couleurs ont tout leur éclat. Cet
oifeau vit de vers de mer , de fauterelles qui
s’y trouvent à millions ,1 & fans doute auiîî
de frai des poiffons & des petits coquillages
qui fe détachent & s’élèvent du fond avec les
écumes qui furnagent. La forme relevée de fon
bec lui donne beaucoup davantage pour recueillir
les diverfes fubftances, en écumanr ,
pour-ainfi-dire, la furface de l’eau beaucoup
plus légèrement que peut faire le Canard »>.
On peut élever le Tadorne en domefticité ,
mais il eft très-méchant & cherche à fe rendre
maître de la baffe-cour. Sa vie eft affez
longue ; on en a vu qui ont vécu onze ans
& qui font morts d’ennui plutôt que de vieil-
lefle. Bloch. Sckr. V e r . Berl. Naturf Fr. I I I .
S l î f f a b . 7 , f t g . j & 4. B u ff. tom. i ? k. p .
254. L *E u ro p e , TAJîe.
L. 241- E. 39. P. 2-6. R. 14..
L e C a n a r d - m u sq u é . 2. A . Mofchata. A . cor-
pore fuprà fufco, nitore viridi-aureo ; fubtàs
albo : vertice- nigro • facie nudâ , papillofâ :
tectricibus alarum albis : remigibus tribus prio-
ribus albis $ reliquis virefeente - fufcis roftro
pedibufque rubris„
Le defliis du corps brun, luftré de verd-.
doré 3 le deffous. blanc 1 le fbmmet de la tête
O L O G I E.
noir : la face nue & garnie de papilles : les
couvertures de l’aîle blanches : les tiois premières
pennes de la même couleur; les autres
d’un verd-brun : le bec ôc les pieds rouges
(P L ^ - f ig . 1*.)
Le plumage de cet oifeau , comme celui de
* toutes les races devenues domeftiques, eft plus
ou moins varié de blanc ; mais le trait vraiment
caraétériftique 8c qui diftingue lé Canard
mufqué, eft une large plaque en peau nue ,
rouge & femée de papilles , laquelle couvre
les joues, s’étend jufqu’en arrière des yeux ,
8c s’enfle fur la racine du bec en une caroncule
rouge que Belon compare à une cerife. Le
bec eft rouge, ainfi que les pieds ," long de
deux pouces, fortement dentelé en fes bords
8c garni d'un onglet tranchant 8c recourbé.
Derrière la tête du mâle pend un petit bouquet
de plumes en forme de huppe que la femelle
n’a pas ; elle eftaufli un peu moins grande
que le mâle 8c n’a'pas de tubercule fur le
bec. La tête 8c le cou font tantôt d’un noirâtre
uniforme ; 8c tantôt mêlés de hoir 8c de
blanc, comme le repréfente la figure que nous
avons donnée. Le dos eft d’un noir brun s luftré
dé verd ; 8c le haut du ventre blanc. Cette
dernière couleur fe reproduit fur les couvertures
de l’aîle , mais fouvent avec quelques
teintes brunes. Les trois premières- pennes des
aîies font blanches ; les neuf fiiivantes d’1111
brun-noirâtre ; routes les autres ont du verd-
doré du côté extérieur & â leur b o u tÔc du
brun intérieurement : celles de la queue brillent
d’un beau verd-doré, excepté les deux latérales
qui font entièrement blanches. En général
, la livrée de cette efpèce varie autant
que celle de nos Canards domeftiques. La def-
cription que nous venons de donner eft celle
d un individu qui vivoit en liberté. La queue
a fix pouces quatre lignes t les aîles pliées atteignent
à peine fon origine. Les jambes font
baffes 8c les pieds forts. C’eft le plus gros de
tous les Canards connus : il a la voix grave:
& fi baffe qu’à peine fe fait-il entendre , à.
moins qu’il ne fort irrité. Il marché lentement:
8c pefamment, ce qui n’empêche pas que dans-
l’état fàuvage ,. il ne fe perche fur les arbres.
Dans les favanes noyées de la Guiane où ces
Canards font? très-communs , ils nichent fur
des troncs d’arbres, pourris ; 8c la mere , dès que
les petits font éclos , les prend' l’un après l’autre
avec le bec & les jette à l’eau. On eu parvenu
à les rendre domeftiques. : cette conquête
O R N I T H O
eft d’autant plus avatitageufe qu’ils s’engraïf- 1
fenc également bien dans les balTes-couis ; que |
la femelle produit un grand nombre d’oeufs ;
& qu’elle peut couver dans prefque tous les
tems de l'année. Le mâle s’apparie avec la Cane
commune & moins communément avec l’Oie. -
De cette union proviennent des métis qu’on
prétend être inféconds, peut-être fans autre
raifoh que celle d’un préjugé. B u f f .tom . 17,
p . 237. B r i ff. Ornith. tom. 6 , p . 313. n. 3.
U In de , V Euro pe,
L.,22|. E. 35. P. 25. R. 20. •
L e C a n a r d a t ê t e g r i s e . 3 . A . S p e c la b ilis . A .
c o r p o r e fu p r à & fu b tà s nigro : capite canefcente:
tuberculo a d bafim ro firi , com p re jjb , carinâ
nigrâypennaceâ cïncto : peclore flav e fc ern e : r o f
,tro fu fco : pedibus rubicundis. -
Le deffus & le deffous du corps noirs : la
tète grife : une protubérance aplatie 8c entourée
d’une bordure de plumes noires à la bafe
du bec : la poitrine tirant au jaune : le bec
brun : les pieds rougeâtres. ( PL 3 1 , f ig . 3. )
Ce C an ard eft véritablement remarquable
par la difpofition des couleurs. Son bec eft
garni à la bafe , d’une efpèce de bourrelet jaune,
encadré par une bordure de plumes noires. Il
part, de chaque côté de cette protubérance ,
une bande , qui recouvre la tète 8 c tombe en
pièce carrée fur le haut du cou ; elle eft feparee
par une double ligne de points noirs , fém-
blables à des guillemets. Les yeux font environnés
d’un cercle noir ; & les joues légèrement
teintes de Verd. L’appareil de cette coiffure
eft coupé de cinq mouftaches noires dont
trois s’avancent en pointe fur le haut du bec ;
& les deux autres s'étendent en arrière fous
fes angles. La gorge, le cou 8c la poitrine font |
lavés de roux fur du blanchâtre. Le dos éft d’un
brun-noirâtre avec des reflets pourpres; 8c le (
ventre entièrement noir. Les grandes pennes de ;
l’aîle font brunes ; les couvertures d’un pourpre
où violet - foncé , luifant ; chaque plume' :
eft terminée par un point blanc dont la fuite :
forme une ligne tranfverfale. Il y a de plus ,
line grande tache blanche fur les petites couvertures
de l’aîle ; 8c une autre de forme ronde ■
de chaque côté de la queue. La femelle eft plus 1
petite que le mâle : le renflement du bec eft
moins élevé & moins chargé en couléur ; mais
le bourrelet de plumes qui l’eiivironne eft plus >
large. Tout le plumage eft mêlé de brun 8c de
noir, chaque plume étant brune en fes bords. ^
& marquée au milieu d’une ligne noire | la. I
L O G I E. 125
teinte noirâtre qui domine fui la tête, eft encore
plus foncée fur les joues 8c fur les parties
latérales du cou. La gorge , le ventre & les
quatorze premières pennes de l’aîle font brunâtres;
les fix qui fui vent, ainfi que les grandes
couvertures , ont l’extrémité blanche , ce qui
forme deux bandelettes blanches, tranfverfales
fur l’aîle. Les jeunes individus portent à-peu-
près une livrée femblable à celle des femelles
jufqu’à ce qu’ils foient adultes. L’hiver ils fe
raffemblent en troupes nombreufes & fe mêlent
avec les E id e r s , qui ont avec eux de très-
grands rapports par leurs habitudes naturelles*
Ils fe retirent enfemble vers les mois de février
ou de mars , dans les îles les plus fep-
tentrionales du Groenland pour y faire leur nichée;
8c retournent au commencement de l’automne
dans des climats plus tempérés. Les chaf-
feurs les recherchent avec empreffement, parce'
que leur chair fournit un mecs très-délicat y
fur-tout la protubérance du bec qui reffemble
à-peu près à une groffe fève. La peau de ce Cû-
n a rd don ne encore une excellente fourrure qu’on
applique immédiatement fur le corps. Quand
il eft fur l’eau & qu’il entend du bruit, il plonger
auflî-tôt ; mais un chaffeur expérimenté diftingue
aux bulles d’air qui s’élèvent à la fur-
face de l’eau, la direction qu’il prend & at-'
tend patiemment qu’il vienne refpirer pouf
lui lâcher le coup fufil. O ch. F a bric. F a u n ,
G ro e n l.p . 6 5 . M . S p a rrm an M u f. Caris fa f e . 2*
B u ff.tom . 17 , p . 363. L a baie d ’H u d fo n , la
B a lt iq u e , la Sud e rm an ie .
L. 117, E... P. 26 , R. 14.
* L e C a n a r d r o y a l . 4. A. Regia. A. Corporel
fuprà c&ruleo ; fubtàs fufco ; carunculâ in fronte
compreffâ : collari âlbo.-
Le deffus du corps bleu ; le deffous brun ?
une efpèce de caroncule comprimée furie front i
an collier blanc*
Ce four les traits ca’ra&ériftiqü'es par lefquels
M. l’Abbé Molina défigne ce C an ard qu’il a
vu au Chili. Il eft beaucoup plus gros que
celui de nos baffes-cours : un bleu éclatant
brille fur le deffus du corps r le deffous efif
brun. Il a une efpèce d’excroiffance rouge êc
• comprimée fur le devant de la têfe 1 une bandelette
blanche embraffe le cou en forme de
collier.- Hift. du C h ili p a r M* T A b b é M o lin a ,
p . 10 6 . L e Chili.
* L e C a n a r d a bec' mou. 5.- A* Malacorhyncftos*
A. Corpore ex c&rulefc'eutepUeffibe& s vertic* ci~
nereo , nitore yiridi :■ p ecIore'ferfugine^n ebalarty ;