Sa groffeur excède celle de la Perdrix grife.
Le fommet de la tête, le haut du cou , le
dos, le croupion & les couvertures du deffus
de la queue font d’un brun - obfcur , varié
d’orangé & de cendré. Au-deffus des narines,
on voit des plumes brunes, tournées en devant.
Depuis la bafe du bec jufqu’à l’oe il, s’étend
une petite bande longitudinale , blanche ;
derrière les yeux, il y en a deux, de part
& d’autre , de la même couleur & dont
l ’inférieure eft plus longue : une peau rouge ,
dégarnie de plumes , paroît à l’endroit des
fourcils & forme une belle tache ecarlate.
La gorge eft d’un blanc-jaunâtre, rembruni
par de petites taches noires : la partie inférieure
du cou, la poitrine & le ventre font d’un orangé-
fale 9 varié de taches -noires , en croiffant
dont les cornes font dirigées vers le ventre.
Quelques-unes des plumes fcapulaires ont,
vers le bout, une tache longitudinale, blanche.
Les couvertures fupérieures de l’aile font d’un.
brun-obfcur, avec une bordure d’une teinte
plus claire & un petit filet de brun - clair,
parallèle à la circonférence : celles de defîous
font brunes & terminées de blanc. Les grandes
pennes de l’aile font noirâtres & parlemeeS
de blanc fur leur bord extérieur : les moyennes
font d’un brun-clair , rayé tranfverfalement
de bandes d’un brun plus obfcur : celles de
la queue ont un fond noirâtre ; les deux intermédiaires
font traverfées de bandes de
brun-clair & de rougeâtre, tirant fur l’orangé :
toutes les latérales ont des petites taches de
la même couleur. Les pattes font velues jusqu’au
bas du tarfe ; & les doigts^ font garnis,
de chaque côté , d’appendices écailleux. La
femelle eft un peu plus petite que le mâle ;
elle a toute la Surface "Supérieure du corps
rayée tranfverfalement de roux, de noirâtre
& de gris-brun : ces couleurs forment de
grandes taches vers la partie Supérieure du
dos. Les côtés du cou font roux, avec de
petites hachures noires , tranfverfales. La poitrine
, le ventre & les côtés préfentent une
multitude de bandes , alternativement rouffes
& noirâtres, terminées de blanc-fale & pofées
tranfverfalement. Les grandes plumes de l’aile
portent les mêmes couleurs que celles du
xnâle :les moyennes font variées des mêmes
couleurs que celles du dos : celles de la
queue font rayées tranfverfalement de roux
de noirâtre. Le bec eft brun : les doigts
font gris. Les oifeaux de cette efpèce abondent
toute l’année dans les terres voiiînes de b
baie d’Hudfon : ils y habitent de préférence
les plaines & les lieux bas au lieu que fous
un autre c ie l, dit M. Ellis, iis ne fe trouvent
que dans des terres fort élevées & même
au fommet des montagnes. Ils mangent des
pignons de pin, des baies de genevrier,
La femelle conftruit un nid à terre èc y dé-
pofe cinq oeufs. Les habitans du Nord en
font des proviiîons aux approches de l’hiver:
la gelée les faifit & les conferve ; & à mefure
qu’on en veut manger , on les fait dégeler
dans l’eau froide. Edw. av. tab, yi. Linn.f n,
2^4, T. Canace. La baie d'HudJon.
L. 13 -j. E..P..R..
La Gelinotte a fraise. 8. T, Umbellus, T,
Corpore fuprâ multiplia colore vario ; fubtus for-
didè aurantio : crifld in vertice : cotlo fuperiort
pennis longioribus vejlito : peclore lunulis ni«
gricantibus confperfo : roflro & (liguis fufcejitn*
tibus.
Le deffus du corps émaillé de diverfes cou*'
leurs ; le deflous d’un orangé-fale : une huppe
fur la tête : des plumes alongées au haut du
cou : des taches noirâtres en croiffant, tracées
fur la poitrine : le bec & les doigts brunâtres.
( p i . 9 ,.fig. 3 . )
Celle- ci diffère trop de la précédente,'
comme on peut s’en convaincre en comparant
les deux defcriptions, pour qu’on puiffe
les regarder comme ne conflituant qu’une
feule & même efpèce. Sa-groffeur tient le
milieu entre celle du Faifan & celle de la
Perdrix. Les plumes du fommet de la tête
font plus alongées que les autres forment
une efpèce de huppe , lorfque l’oifeau les
redreffe. Il y a pareillement autour du cou
de longues plumes qui repréfentent affez bien
une fraife, qu’il étale principalement lorfqu’il
eft en amour. Ces plumes ne font point cependant
ni de la même nature, ni difpofées
comme celles qu’on voit auprès de la tete
de l’efpèce qui précède : elles font d’un beau
noir, ayant fur leurs bords des reflets brillans,
qui jouent entre la couleur d’or & le verd.
Tout le deffus du corps eft joliment varie
. de brun, de roux, de noir , de cendré & de
blanc-fale. Il paroît fur la poitrine & fur les
flancs , dont le fond eft rouffâtre , des taches
noires , anguleufes ou figurées en croiffant.
Lès pennes de l’aile font tachées de brun
& celles de la queue rayées tranfverfalement
A* noir & de cendré : les^ bandelettes noires
font très-étroites, excepté celle de l’extré-
tnité. Les plumes qui recouvrent les pattes
font d’un gris-brun. Suivant l’opinion la plus
probable, la grojfe Gelinotte du Canada eft la
femelle de cette efpèce : elle a , comme le
mâle le deffus du corps varié de noir , de
brun,’ de roux & de blanchâtre ; la gorge
& le bas du cou obfcurcis par des taches &
des raies brunes fur un fond rouffâtre. Les
plumes qui couvrent le haut de la poitrine
font noirâtres & terminées de gris-blanc, ce
qui forme une bande tranfverfale en cet endroit.
De chaque côté du cou , on voit un
paquet de plumes noires, plus longues ^que
les autres & marquées à l’extrémité d’une
couleur brillante & changeante en verd-doré.
Ces paquets de plumes tombent fu rie haut
des, ailes ,. lorfqu’elles font pliées. Tout le
deffous du corps eft traverfé de bandelettes
brunes & de blanc-fale ou rouffâtre : à cela
près, elle reffemble parfaitement à celle que
nous venons de décrire & que nous regardons
avec plufieurs Naturaliftes, comme le male
de cette efpèce. On dit que-le male, dans
la faifon des amours , étale pompeufement
fon beau plumage; qu’il relève.fa huppe,
fon jabot & fa queue en éventail ; qu’il
traîne les ailes ; & qu’il accompagne fon
aftion d’un bruit fourd ÔC d’un bourdonnement
femblable à celui du Dindon. Il a de
plus, pour rappeller fes femelles , un battement
d’ailes très-fingulier & affez fort pour
fe faire entendre à un demi-mille de diftance,
par un temps calme. Il fe plaît à cet exercice
au printemps & en automne , qui font les
temps de fa chaleur ; & il le répète tous les
jours à des heures réglées , favoir, a neuf
heures du matin & fur les quatre heures du.
foir, mais toujours étant pofé fur un tronc
fec. Lorfqu’il commence , il met un intervalle
d’environ deux fécondés entre chaque
battement; puis accélérant la vîteffe par degrés
, les coups fe fuccèdent à la fin avec
tant de rapidité , qu’il ne fait plus qu^un
petit bruit continuel, femblable à celui d un
tambour. Les. femelles font leur nid à terre
avec des feuilles ou à côté d’un tronc fec,
couché par terre : elles pondent de douze;
à. feize oeufs & les couvent environ trois
femames. La mère veille foigneufement à la
confervation de fes petits ; elle s’expofe à:
tout pour les défendre Ôc çherçhe à attirer.
fur elle-même les dangers qui les menacent*
Ces Gelinottesvivent de grains, de fruits,de
raifins & fur - tout de baies de lierre , qui
font un poifon pour plufieurs animaux. Leur
chair eft blanche & très-bonne à manger.
Act. Angl. 48. p. 499. tab. i5 . Edw. Glan.
tab, 248, 12 Amérique Septentrionale,
L. 12. E.. P. 24. R. 18.
La Gelinotte a doubles ailes. 9. T. Cupido*
T. Corpore fuprâ & fubtus ex fufco-rubefcente ,
maculis nigris & albicantibus tranfverjïm firiato :
cri [la in vertice : plumis longioribus utrinquh ad
latera colli fuperioris : roftro fufco : digitis flayi~
cantibus.
Le deffus & le deffous du corps d’un brun-
rougeâtre , marqué tranfverfalement de taches
noires & de blanchâtres : une huppe fur le
fommet de la tête : un bouquet de plumes
alongées , de part & d’autre , vers la partie
fupérieure du cou : le bec brun : les doigts
jaunâtres.
Le trait cara&ériftique le plus frappant 9
dans la conformation extérieure de cet oifeau 9
confifte en un paquet de plumes , fitue de
chaque côté de la partie fuperieure du cou,
affez près de la tête. Chacun de ,ces faifceaux
eft corn pofé de cinq plumes , inégales en
longueur & couchées les unes fur les autres
comme celles de l’aile; la plus longue,qui
eft en dedans, a environ trois pouces. L’oifeau
les tient ordinairement rabattues fur le cou ,
& ne les redreffe que lorfqu’il eft agite. Du
refte , il a le bec brun ; l’iris couleur de
noifette ; la prunelle noire ; une efpèce de
huppe fur la tête ; & tout le plumage obfcurci
tranfverfalement par des taches noires & blanchâtres
, fur un fond brun-rougeâtre : cette
couleur eft plus claire vers la partie inférieure
du corps. Les grandes pennes de l’aile tirent
au noir & préfentent , du côté extérieur
feulement, plufieurs taches rouffâtres : celles
de la queue font en deffus de la couleur du
dos, c’eft-à-dire, traverfées de bandes roufles
& noirâtres : le deffous eft entièrement noir.
Les pattes font cou vertes, jufqu’à l’origine des
doigts, de plumes jaunâtres. La femelle n’a
point fur le haut du cou, les petits paquets
de plumes ; à cela près,/e lle reffemble a»
mâle. On trouve ces oifeaux par troupes
nombreufes dans l’Amérique Septentrionale :
leur taille furpaffe d’un tiers celle de la Perdrix,
Ils Te nourriffentprinçipalament de glandsç