
yeux ; les cils noirs 8c longs ; les yeux ■
bleus ; le bec long de fix à fept pouces ,
un peu courbé en bas , dentelé , diaphane 5c
de couleur de cinabre, large d’un demi pouce
dans le milieu , élevé à l’origine de plus de
deux pouces, 8c recouvert en deffus d’une
efpèce de cafque , long de fix pouces 8c
large de près de deux. La langue eft très-
petite pour un suffi grand bec, n’ayant pas
un pouce de long. Sa voix reffemble à un
grognement 6c plus au mugiffement d’un
veau qu’au cri d’un oifeau. Les jambes, avec
les cuiffes, font jaunâtres 8c longues de fix
à fept pouces. Les pieds ont trois doigts
par-devant 8c un feul en arrière ; tous font
écailleux, rougeâtres 8c armés d’ongles noirs,
folides 8c crochus. La queue eft compofée
de huit grandes pennes blanches , longues
de quinze à dix-huit pouces. Les pennes des
ailes font jaunes. Tranf. Philo fi n. 2.8 5 , an. 3 .
Buff. tom. 73. p. 233- Les Philippines.
* Le Calao d’Abyssinie. 4. B. AbyJJînicus.
B. Corpore fuprà & fubtus nigro : froute offeâ,
prominente , antrorfum femi-circulari „• orbitis &
gulâ nudis, ex violaceo-fufcis ; remigibus priori-
bus albis : rojlro nigro.
Le deffus 8c le deffous du corps noirs :
le front furmonté d’une excroiffance offeufe ,
demi-circulaire par-devant : un efpace nud
& d’un violet - brun autour des orbites 8c
fur la gorge : les grandes pennes blanches :
le bec noir. ( PL 10g. Jig. 3. & pi. 182. fig. 2.
Sous le nom de Corbeau cornu ou bruyant. )
La forme de cette efpèce paroît être modelée
fur celle du Corbeau ; elle en a auffi
les couleurs , mais fa taille eft plus grande
8c plus épaiffe. Le bec eft noir, légèrement
& également arqué dans toute fa longueur,
comprimé par les côtés, terminé en pointe
moufle, garni, de part 8c d’autre, vers le
haut, d’une plaque rougeâtre 8c long de neuf
pouces : il porte à fon origine une proémi-
nence en demi-difque, de deux pouces 8c
demi de diamètre , 8c de quinze lignes de
large à fa bafe fur les yeux. Cette excroiffance
eft de même fubftance que le bec ,
mais beaucoup plus mince 8c cède quand on
la preffe avec les doigts. De longs cils gar-
niffent les paupières : une peau nue , d’un
brun-violet , entoure les yeux, couvre la
gorge 8c une partie du devant du cou. Tout
ion plumage eft noir, excepté les grandes
pennes de l’aile qui font blanches ; les moyennes
0 L O G ï E.
8c une partie des couvertures paroiffent d’un
brun-tanné-foncé. La hauteur du bec, prile
verticalement 8c jointe à celle de fa corne,
eft de trois pouces huit lignes ; celle - des
pieds eft de cinq pouces 8c demi. Les doigts
font épais , couverts comme les jambes, de-
cailles noires Sc garnis d’ongles forts , fans
être ni crochus, ni aigus. Telle eft la clef-
cription qu’on trouve dans l’ouvrage de M.
de Buffon : voici celle que M. Bruce a publiée
dans fon Voyage aux fources du Nil,
« Cet oifeau eft connu au Ras-el-Feel, fous
le nom de Teir-el-Naciba, c’eft-à-dire , l’oifeau
de la dejlinée..,. La couleur de fes yeux
eft d’un brun - foncé 8c mêlé d’une teinte
rouge, mais plus noir autour de la prunelle.
Il a de grands cils 8c fur-tout à la paupière
d’en haut. De la pointe de fon bec à
l’extrémité de la queue, il y a trois pieds
dix pouces. Ses ailes ont fix pieds d’envergure
8c vingt-deux pouces de long. Son
cou a dix pouces de long 8c trois pouces
8c demi d’épaiffeur. Son bec, depuis le bout
jufqu’à la racine, fept pouces trois huitièmes;
8c depuis le bout jufqu’au côté de la tête,
ou finit l’ouverture, dix pouces. Il a de front
fept huitièmes de large. La corne qu’il porte
fur fa tête a trois pouces 8c demi de longueur
, 8c quatre pouces en prenant depuis
le haut de la tête jufqu’à l’endroit où elle
joint le bec. Elle a de front un pouce cinq
huitièmes de large 8c de hauteur deux ponces.
La longueur de la cuiffe eft de fept pouces &
celle de la jambe de fix pouces cinq huitièmes.
L’épaiffeur de la jambe en profil , a fept
lignes ; 8c en face, quatre lignes 8c demie.
Il a quatre doigts, dont un eft en arrière ;
mais ils ne font ni forts , ni ne paroiffent faits
pour déchirer la viande. Le doigt, qui eft
en arrière , a un pouce trois lignes de long ;
celui de devant, qui eft en dedans, un pouce
fept lignes ; celui du milieu, deux pouces
deux lignes ; 8c celui qui eft en dehors,
deux pouces deux lignes. Cet oifeau eft noir
ou plutôt d’un noir mêlé de couleur de fuie.
Les grandes plumes des ailes , au nombre
de dix, font d’un blanc de lait en deffus &
en deffous. Le bout de fes ailes atteint pref*
que l’extrémité de la queue. Son bec éf. *a
tête j mefurés enfemble , ont onze pouces
8c demi de longueur ; 8c fa tête a féparément
1 trois pouces 8c un quart. Il a le cou couvert,
J comme le Dindon, de tubercules charnus,
qui font bleuâtres 8c deviennent rouges, |
lorfque l’oifeau eft irrité ou que fa femelle j
couve. J’ai vu le Corbeau cornu fuivi de dix-
huit petits. Il court plus volontiers qu’il ne
vole ; mais quand une fois il s’eft éleve, il
vole avec force 8c très-loin. Il a une odeur
très-forte,, 8c on dit, en Abyffinie, qu’il fe
nourrit de charognes; cependant je ne l’ai
jamais vu en approcher.... Les lieux qu’il
fréquente indiquent affez quelle eft fa nourriture
; ces lieux font les champs de teff,
qu’on voit toujours couverts de fearabées
verdâtres. Il prend dans fon bec la tige du
teff ; 8c en la riflant toute entière , il ramaffe
les fearabées qui y font attachés. Je n’ai
jamais trouvé que de ces fortes d’infe&es
dans le jabot des individus que j’ai ouverts,
j ’imagine que ce n’eft que par rapport à leur
puanteuç qu’on a dit que ces oifeaux fe
nourriffoient de charognes. Ils font leur nid
fur de grands arbres touffus, 8c autant qu’il
fe peut, près des églifes. Ce nid eft couvert
comme celui de la Pie. Us le placent fur le
tronc de l’arbre, fans fe foncier qu’il foit
fort haut : l’entrée du nid fait toujours face
à l’Orient ». Buff. tom. 73. p. 230. Voy. aux
fources du N il, pat M. Bruce , tom. 5 . in-ff.
p. iÿ&. L'Abyfinie.
L. 46. E. 7 # P.. R. 12.
* Le Calao d’Afrique. 5, B. Africanus. B.
Corpore toto nigro frontis prominentid ojfed ,
pofierius rotundatâ, anteriàs acuminatâ, recliuf i
■culâ : fojho paràm rubro , partim fiavo ; man-
dibularum margine nigro.
Tout le corps noir : une excroiffance offeufe
fur le front, arrondie par-derrière , terminée
en pointe par-devant 8c prefque droite le ;
bec en partie rouge & en partie jaune : les .
mandibules bordées de noir.
Ce Calao , fur nommé le B me, eft de la
groffeur du Dindon 8c entièrement noir. Son
bec rouge 8c jaune , bordé de noir, porte
â la bafe d-u front une protubérance offeufe,
divifée en deux partiesdont la poftérieure
eft arrondie 8c s’étend jufqu’à l’occiput;
l’extérieure, qui fe prolonge en avant en
forme de corne , eft peu inclinée 8c prefque
droite. Sa tête 8c fon bec ont enfemble
dix-huit pouces de longueur. Brijf. Ornitk.
tom. 4. pî 5 jo . n. 3. Buff". tom. 13. p.. 129*
L’Afrique»
Le Calao de Malabar. 6. B, Malabarkus» .
B. Corpore fuprà nigro , nitore violaceo & viridi 1
fubtus albo : frontis prominentid, fupernï rotundatâ
, anticl acuta, juxtà rofiri flexuram in-
cumbente : remigibus réelricibufque lateralîbus
apice albis : rojlro partim nigro , partim flavi-
^ cante : pedibus nigris.
Le deffus du corps noir, luftré de vert
8c de violet ; le deffous blanc : une excroiffance
fur le front, arrondie par - derrière *
tranchante par-devant, couchée fuivant la
courbure du bec : les pennes de l’aile &
de la queue blanches à l’extrémité : le bec
en partie noir , en partie jaunâtre : les pieds
noirs. ( PL io$, fig. 4. )
M. de Buffon a décrit avec beaucoup de
détail ce Calao, qu’il a vu vivant à Paris :
il eft de la grandeur du Corbeau. Son bec eft
long de huit pouces, large de deux, arqué
de quinze lignes fur la corde de fa longueur
, terminé en pointe mouffe 8c d’une
fubftance cornée prefque offeufe. Une excroiffance
, qui a la forme d’un fécond bec, fur-
monte le véritable , s’étend jufqu’à deux
pouces de fon extrémité en fuivant la courbure
des mandibules, 8c s’élève de deux
pouces. Cette protubérance, molle 8c fpon-
gieufe, eft en partie noire 8c en partie d’un
blanc-jaunâtre , ainfi que le bec. Une peau
blanche 8c pliffée environne la racine du véritable
bec. Les yeux font entourés d’une
peau noire : de longs cils garniffent les paupières.
La tête eft couverte de plumes que
l’oifeau a la faculté de relever. Le bas de
la poitrine 8c le ventre font d’un blanc-fale ;
le refte du plumage eft d’un noir à reflets
violets 8c verts , avec quelques franges légères
de brun fur les ailes, 8c un peu de
blanc à l’extrémité des pennes de l’aile 8c
de la queue. Les deux reârîces intermédiaires
font entièrement noires : les pieds
offrent cette même couleur. L’individu qui
a été obfervé vivant à Paris, avoit dans les
mouvemens 8c dans fes traits, un compofé
de ceux du Geai, du Corbeau 8c de la Pie s
il mangeoit des végétaux 8c avaloit auffi de
la chair crue, des rats 8c des petits oifeaux#
Il faifoit entendre un cri fourd oiick, oück t
êc de temps en temps un glouffement pareil
a celui de la Poule d’Inde qui conduit fes
petits. Il étoit très-fenfible au froid 8c re~
-cherchoit les lieux abrités ou expofés Mi
jfcieii» Buff. tom. 73. p* 221» Le Malabar»