
qui font blanches : au bas de la nuque , on
apperçoit une large plaque verte : le blanc de
la poitrine eft lavé d’une teinte briquetée ou
vineufe. La femelle eft moins grande que le
mâle : tout fon plumage eft uniformément
teint de rouflâtre , par lignes tranfverfales 8c
ondulantes fur un fond gris-brun. Dans les
deux ftxes , on voit des échancrures & de
petites plumes rafes comme 'du velours , qui
s’étendent du front fur les deux côtés du bec
8c prefque jufques fous les narines. Suivant
M. Brunniche, ce n’eftqu’àla troifième année
que le plumage du male prend des couleurs
diftin&es & décidées : la première année, il a
le dos blanc ; les premières pennes de l’aîle-,
celles de la queue , le bas de la poitrine & le
ventre noirs : le refte du corps eft varié de
blanc 8c de noir. La fécondé année, on remarque
une efpèce de calotte noire fur le haut
de la tête : le cou & la poitrine font tachetés
de noir 8c de blanc. La troifième année, les couleurs
font foncées : la bande noire, qui recouvre
la tête, eft comme partagée en deux par derrière
; 8c alors quelques taches noires paroiflent
fur le cou. Pendant toutes les faifons de l’année
, ces oifeaux fréquentent les mers du nord :
l’hiver, on en voit de troupes nombreufes, qui
fe diperfent pendant l’été. Le matin , ils fe rapprochent
des côtes ; \8c le loir, ils regagnent la
pleine mer. Au commencement du printems,
ils fe retirent dans les ifles les plus éloignées
du continent & par conféquent les plus foli-
taires, pour faire leur ponte... Leur premier foin
eft de placer le nid à l’abri de quelques piertes
ou de quelques buiftons, & particulièrement fous
des genévriers. Le mâle travaille avec fa compagne
à compofer labafe du nid, qui eft tilfue de
diverfes efpèces de moufles; enfuite la femelle
s’arrache le duvet 8c l’entâfle jufqu’à ce qu’il
forme tout à l’entour un gros bourrelet renflé,
qu’elle rabat fur fes oeufs quand elle les quirtd
pour aller prendre fa nourriture , car le mâle
ne l’aide point à couver; il fait feulement fen-
tinelle aux environs pour l’avertir fi quel-
qu’ennemi paroît î la femelle cache alors fa
tête ; 8c lorfque le danger eft preflant, elle
• prend fon vol 8c ya joindre le mâle , qui, dit-
on , la maltraite s’il arrive quelque malheur
à la couvée. La ponte eft ordinairement de
cinq oeufs verdâtres & plus gros que ceux du
Canard domejlique• Lorfque la couvée eft détruite
par quelqu’accidenr, la femelle fait une
fepojide popre dans le mois de juin, njaiç ipçins
nombreufe que la première. Au tcms de 1*
pariade 8c pendant que la femelle couve , on
entend continuellement le mâle crier A-ho-ho
L’Eider donne ce duvet fi doux , fi chaud 8c
fi léger , connu fous le nom d’Eider-don , ou
duvet d’Eider, dont on a fait enfuite Edredon
ou par corruption Aigle-don. Cette plutne eft
fi élaftique que deux ou trois livres, en la
preffant & la réduifant en une pelotte à tenir
dans la main, vont fe dilater jufqu’à remplir
& renfler le couvre-pied d’un grand lit. Le
meilleur eft celui que l’oifeau s’arrache pour
garnir fou nid. 11 fe vend très-cher fur les lieux
même, en Norvège 8c en Mande. Oth. Fabric,
Fann. Groenl. p. 68. Brunn. O mit h. Boréal. j 4.
Bujf. tom. 17. p. 151. Les mers feptentrionalcs
de l’Europe, de VAmérique & de l’Afe.
L. z z { , E. .32 , P. 27, R, 16.
On voit plufieurs variétés parmi les mâles 8c
parmi les femelles adultes.
a. Il n’eft pas rare de trouver des mâles qui
ont la bafe des ailes 8c la moitié du dos noirsè
Brunn. ibid. p. 14. Fero'è.
a. Quelques femelles ont deux petites lignes
blanches, tranfverfales fur l’aile. Brunn. ibid.
p . 14. Chrijtianfoê.
b. Plufieurs autres ont fur le corps de plumes
blanches. Brunn. ibid. p. 15. Chrifiianfoè.
c. On en trouve dont la livrée eft noire ; le
cou 8c le ventre font cendrés : l’aile eft à peine
marquée d’une ligne blanche. Brunnich, ibid p.
15. Fero 'è.
d. Enfin, on voit une autre variété qui diffère
de la précédente, en ce qu’elle n’a abfolu-
ment aucun trait blanc fur l’aile. Brunnich. ibf
p. 15. La Norvège,
La Be rn a cl e . 2 8 . A , E ry t ro pu s . A . Corpore
fu p r à permis cinereo - nigri&antibus , margine
g r ije is v e jlito j fu b tù s albo : f r o n t e , g enis &
gu ia a l bis : loris j vertice & colla n ig ris : laceri*
bus .çorporis çinereo - undulatis : rojlro nigro :
p e d ibu s fu fc 'iSf
Le deflus du corps reyctu de plumes d’un
cendré-noirârre,bordé de gris; le deflous blanc :
le front, les joues & la gorge blanches : les Iores,
le fbmmet de la tête & le cou noirs : les côçés du
corps opdés de cendré ï le bec nojr ; les pieds
bruns.
JLa Bernache doit être rangée-dans la famille
des Oies & non parmi les Canards : à la vérité,
elle a la taille plus petite & plus légère; le cou
- plus grêle ; le bec plus court 8c les jambes
proportionnellement plus hautes que l’Oie, rpais
elle en a la f ig u r e , le port & toutes les proportions
de la forme. Son bec eft noirâtre 8c long
d ’environ fe iz e ligne s. L a tête eft mi-partie de
noir & d e-blanc ; cette dernière couleur , qui
règne fur le fro n t, fur les joues & jufques fous
la g o rg e , eft coup é e , entre le bec & l'oe i l , par I
une bandelette n o ire , détachée de l’efpèce de
domino noir q u i couvre le fom me t de la tête ,
le cou.& qui fe termine en s’arrondiflant fur le
haut du dos 8c de la poitrine. L e s plumes du dos
8c des aîles font d ’un cendré noirâtre 8c frangées
de gris : les grandes couvertures de l’^île ont de
plus une fécondé bordure n o i r e , p are ille à la
g r ife , qui eft à l’extérieur. L e s pennes font d ’un
cendré-noir uniforme ; & celles d e la queue
entièrement noires. Il y a fur les flan c s , depuis
le pli de l ’a île ju fq u ’au -d e là des cuifles , de
grandes ondes noirâtres 8c tranfverfales. T o u t
le deflus du corps eft d ’un beau blanc-moité . ^
Parmi, les faufles m e rve illes que l ’ignorance
toujours crédule a mis à la place des faits Amples
de la n a tu r e , il n’y en a point dé plus
ridicule que la prétendue génération des Ber-
naches 8c des Macreufes dans certains coquillages
appe.llés conques anatiferes, ou fu r certains
arbres des côtes d ’ Ecofle 8c des Orcades
.ou même dans les bois pourris des vieux navires.
Ces contes abfurdes ont t r o u v é , pendant plufieurs
fiè c le s , une foule de défenfeurs 8c d ’a-
pologiftes. L e s H o llan d o is, dans une navigation
qu’ils firent au 8 0 e d e g r é , furent le s premiers
qui trouvèrent les nids 8c les oeufs des
Bernaches. E lle s nichent fort avant dans les
terres du N o rd , 8c ne paroiflent qu’en automne
8c durant l’hiv er fur les côtes des provinces
d ’Y o r k 8c de L anca ftre en An gle te rre , où
•elles fe la iflen t prendre aux filets , fans rien
montrer de la défiance 8c de Paftuce naturelles ■
aux autres o ifeaux de leur g enre : on en trouve
parement en France. Linn. f. n. 1 9 7 . Brijf.
Qrnith. tom. 6 . p. 3 0 0 . n. 1 4 . Bujjl tom, 1 7 .
p, 1 3 7 . Les terres du Nord, l}Angleterre.
L . ■ , E ,. P.. R ..
L e C r ava nt . 29. A. Bernida. A. Corpore fuprà
ex grifeo-fufco ; fubcàs.cinereo-albicante levi-
ter undulato : capite & collo nigricaritïbus :
macula utrinque albâ ad latera colli : rojlro pedi-
jufque nigris.
L e deflus du corps d’un g ris-brun ; le deflous ,
g n fâ t r e , légèrement ondé de blanc : la tête 8c
le cou d ’un brumfoncé : une tache blanche de
chaque côté du cou : le bec 8c les pieds n o irs, j
La taille de cet oifeau eft â-peu-près moyenne
entre celle de l’Oie 8c celle du Canard domèf-
tique. Son bec eft court, prefque conique, arrondi
à l’extrémité 8c garni vers le milieu de
fa longueur de deux grandes narines percées à
jour. La tête eft d’un brun-foncé, ainfi que le
cou : fur ce fond, on apperçoit vers l’extrémité
fupérieure du cou, une tache ovale, d’un pouce
8c demi de diamètre , tachetée de blanc. Le bas
du cou eft entremêlé de quelques plumes cendrées
ou d’un brun-grifâtre, qui eft de la coupeur
dominante du dos. Selon M. Otho Fabri-
cius, le ventre eft recouvert de plumes cendrées ,
bordées de blanc : les couvertures de l’aîle font
de la couleur du manteau 8c celles de la queue
entièrement blanches. Suivant M. Briflon, les
pennes de l’aîle font noirâtres endefliis&:doublées
de cendré ; les deux intermédiaires cendrées &
les latérales noirâtres. Les femelles ont le croupion
plus foncé ; fur les mâles, il eft prefque
tout-, blanc. Les jeunes n’ont point de tache
blanche fur les parties latérales dn cou: leur
manteau eft pareillement noirâtre ; 8c cétte couleur
s’éclaircit à mefure qu’ils avancent en âge. Les
Cravants fe retirent dans les contrées les plus
feptentrionales du Groenland pour y faire leur
ponte ; mais aufli-tôt que leurs petits peuvent fe
pafler de leurs foins , iis retournent dans les
contrées moins froides. Pendant l’hiver, ontles
voit pafler par bandes nombreufes, dipofées en
coin. Ils ont un cri fourd qu’on peut exprimer
par ou-an ^ ou-an : quand on les pourfuit, ou
feulement lorfqu’on les approche, ils font en-?
tendre un fifflement femblable à celui de l’Oie.
Cet oifeau peut vivre en domefticité ; M. da
Buflon en a gardé un pendant plufieurs mois :
fa nourriture étoit du grain, du fon ou du pain
détrempé : il s’eft montré conftamment d’un
naturel timide 8c fauvage ; il mangeoit pendant
la nuit autant & peut-être plus que pendant
le jour ; il aimoit à fe baigner 8c fecoüoit fes
aîles en fortant de l’eau. Il ne peut plonger
comme quelques autres efpèces , mais il vole
avec beaucoup de rapidité. Les vents du Nord,
en amènent quelquefois dans nos contrées ; il
en parut beaucoup en 1740 & en 1765 fur les
côtes de Picardie ; ils firent un grand dégât en
pâturant les bleds qui n’étoienr pas couverts de
neige. Otho Fabric, Fciun. Groenl. p. 67. Brunn,
Ornith. Boréal, p. 1 3. Les mers feptentrionales
de j Europe , de VA fie & de l’Amérique,
L . .23. E. 4 1 . P . 2 7 . R . 18 .
f§ L’O ie pe Bering, 30, Beringii, A,
Q