
font revêtus j même en deflous, de petites
plumes qui imitent la laine, Sc armés d’ongles
Fongs , recourbés, obtusbrunâtres Sc ca-
neles par deffous. Pendant l’hiver , le mâle
a le deflus Sc le deflous du corps blancs;
cette couleur n’eft cependant pas u-ni ver Celle :
il y a fur la tête un petit trait noir, qui s’étend
depuis les narines jufqn’au-delà des yeux : les lix
premières pennes de l’aile ont la tige noire :
les quatorze re&rices latérales font noires Sc
terminées de blanc; les quatre intermédiaires
recouvrent les autres Sc font entièrement
blanches, ainfi que les couvertures lupérieures
de la queue. La femelle, qui eft plus petite
que le mâle, n’a point, dans cette faifon ,
de ligne noire fur les yeux; on n’apperçoit
qu’une légère trace de cette bandelette. En
été , le mâle a le dos Sc le croupion ondes
de noir & de cendré ; la poitrine plus foncée
que le dos ; & le cou encore plus rembruni
avec quelques ondes cendrées Sc clair-femées.
La tête eft fur-tout remarquable par l’ordre
des couleurs : le fommet préfente quelques
bandelettes d’un roux-cendré , difpofées par
ondulations : les paupières font blanches : les
tempes, au-deffus des oreilles Sc au-deflous
des yeux , font garnies de plumes noires
rayées de blanc : toutes les plumes de la
bafe du bec & des angles de la bouche font
pareillement noires & frangées de blanc. Les
petites couvertures de l’aile , les plus voifines
du corps , font de la couleur du dos : les
grandes ont du blanc en dehors, vers l’extrémité
; Sc les autres font entièrement blanches.
Le deflous de Faite , les pennes, le ventre
& lés cuifles ne montrent que du blanc. Les
quatorze reârices latérales font noires Sc
terminées de blanc, comme en hiver ; mais
de plus, les quatre intermédiaires Sc les couvertures
font parfemées de petits points cendrés.
Les pieds ne font point encore revêtus
de plumes ; on en apperçoit uniquement le
premier germe. La femelle a des couleurs
beaucoup plus obfcures que le mâle ; fa tête
eft couronnée d’une teinte noire Sc rayée de
rouflatre : les bandes cendrées,qui ferpentent
fur le dos, font plus rouffes Sc plus éloignées
les unes des autres : chaque plume eft terminée
par un petit filet blanc. On en voit
aufli dont la' couleur eft noire , avec une
bordure blanche fur toute la circonférence ;
telles font par exemple les couvertures fupé-
rteures Sc inférieures de la queue. Les taches
0 L O G I Er
blanches des couvertures de lraile font pfn5
; grandes : des bandes noires & blanches font
! tracées fur le bas de la poitrine Sc du ventre ;
les cuifles font rayées de noir fur un fond
’ cendré : l’intervalle qui fépare les- cuifles eft
d’un blanc pur. Il eft très-difficile,, ajoute M.
Fabricius , de fe procurer , pendant l’été, un:
de ces oifeaux dont le plumage fait parfait ;
1 à la fin de juillet ou au commencement d’août,
\ les plumes d’hiver commencent à pouffer ;
; l'a femelle prend fa robe d’été au mois de
mai ou de juin. Ces oifeaux volent par troupes
Sc habitent les montagnes ;; pendant les rigueurs
de l’hiver, ils fe rapprochent de la mer.
Ils fe nourriflent de baies Sc des feuilles de la
camarigne à fruit noir , du bouleau nain & de
différentes efpèces de lichens. Leur voleft affez
bas Sc rapide ; mais quand ils font pourfuivis
par l’oifeau de proie , ils s’élèvent bien haut.
Ils fe plaifent dans les fieux ombragés Sc fe
repofent volontiers à côté d’une pierre : s’ils
trouvent un monceau de neige, ils s’y arrêtent
avec autant de fatisfa&ion que la Poule en a,
lorfqu’elle rencontre un tas de cendres' ou de
poufîière : le foir ils fe retirent dans les
trous qu’ils ont creufés dans la neige Sc y
paffent la nuit. Ils ne conftruifent pas de nid;
mais , vers la fin de juin, la femelle dépofefes
oeufs fous des pierres, fous les faulesou parmi
les brouffairies : ces oeufs,, dont le nombre
varie depuis fix jufq.u’à dix , font de là grof-
feur de ceux du Pigeon , liffes , rouflatres Sc
marqués de taches noires, affez multipliées.
Au fortir de l’oeuf, les petits fui vent déjà
leur mère : leu-r plumage fubit les mêmes altérations
que celui de leur père Sc mère. Ora
compare le cri de la femelle à celui d’une
! jeune Poule, Sc la voix du mâle au croaffe*
ment de la Grenouille-rouJJe. On dit que le
, mâle eft fort attaché à fa femelle, Sc qu’il l’abandonne
difficilement mêmejorfqu’elle eft morte.
1 Les habitans du Groenland eftiment beaucoup
la chair de cette Gelinotte.; ils la mangent
crue , cuite Sc même lorfqu’èlle commence
; à fe corrompre : les parties les plus recherchées
font les gros inteftins , qu’ils appellent oronit,
& les petits qu’ils nomment fungarneet ; ils
les avalent aufli - tôt quils ont ouvert le
ventre Sc avec les excrémens qui y font
contenus. On fait des fourrures avec la peau
de ces oifeaux ; les plumes noires de la
queue fervoient autrefois d’ornement Sc de
parure aux femmes les plus élégantes de,
ces malheureux climats. Oth. Fabric. Faun.
Groenl. p. 114. Les Contrées du Nord.
L. 15. E. 1 4 . P.. R. 18.
Le changement de plumage du noir au blanc
Sc du blanc au noir ne fe fait que par des
altérations fucceflives ; & il eft réfulté de-là
qu’on a décrit , comme efpèces diverfes ,
plufieurs individus quife trouvoient dans cet
état intermédiaire, Sc dont la livrée n’étoit
pas encore ni entièrement noire comme en
été, ni exactement blanche comme en hiver.
Les efpèces fuivantes me paroiffent être de
ce nombre.
a. Le Lagopède ( pi. 52. fig. z. ) envoyé
de la Norvège Sc de la baie d’Hudfon, Sc
que M. Ellis appelle Gelinotte blanche , ne
diffère du Lagopède cCEurope que par fa grof-
feur, qui eft beaucoup plus confidérable, Sc
par quelques taches d’orangé - fonce , qui
paroiffent en été fur les parties fuperieures
du corps ; mais cette légère variété de taille
Sc de plumage n’eft fans doute que le produit
de la différence du climat. Un froid plus
prompt, plus rigoureux, plus foutenu, peut
modifier les couleurs du vêtement, Sc concourir
au développement du corps de ces
oifeaux , dont le goût pour le froid Sc la
neige eft bien avéré. Ellis. Hudf. 1. tab. 1.
Edw. av. tab. y z. La baie JHudfon. La Norvège.
b. Le Lagopède des rochers décrit par les
auteurs de te Zoologie du nord , porte les
mêmes couleurs que le précédent. Il a jde
plus, un petit trait noir de chaque^ cote des
faces , depuis l’origine du bec jufqu à 1 orbite
des yeux. Sa taille eft moindre d’un tiers, Sc
fa chair moins fucculente ; mais ces différences
ne fuffifent pas pour en faire une efpèce
particulière. Arct. Zool. 2. p . 312. n. 184. La
baie cC Hudf on.
c. Üattagas ou Gelinotte <£Ecojje, dont le
corps eft émaillé de roux , de blanc Sc^ de
noirâtre, ne conftitue qu’ une feule & meme
efpèce avec le Lagopède. C’eft 1 opinion de
M. de la Peyrouze , correfpondant de l’académie
royale des fciences, qui a publie un
excellent Mémoire fur les moeurs Sc les habitudes
de cet oifeau : M. Mauduyt qui a vu
plufieurs peaux d'Attagas pris en différentes
faifons de l’année, eft de l’avis de M. de la
Peyrouze. 11 ajoute qu’il en poffède une dont
les couleurs font mixtes ; qu’elle a affez du
plumage blanc du Lagopède pour le faire
reconnoître ; Sc affez du plumage varié de
VAttagas pour qu’on y retrouve cet oifeau.
Mém. d'hijl. nat. par M. le baron de la Peyrouze.
M. Mandait, Encycl. méthodique , art. du Lagopède.
Les montagnes des Pyrénées, des Alpes ,
c£Auvergne, de Suijfe, &c.
d. VAttagas blanc diffère trop peu des prccé-
dens par fes couleurs, pour qu’on puifle 1 en
féparer. Suivant M. de Buffon, il a du blanc
pur fur le ventre Sc fur les ailes : le refte
du corps eft plus ou moins mêlé de brun
Sc de noir. Bujf. mm 3. p* 380. Les montagnes
de Suiffe. f
L e Gangà. 1 5 . T. Alchata. T. Corpore fupra.
olivaceo , jlavo , rufo (S* nigro pulchrè nebulato *
fubtus albido : orbitis oculorum nigris : genis
fulvis .* gutture nigro .* reclricibus duabus mediis
duplo longioribus , fubulatis : rojlro digitifquc
dnereisi
Le deflus du corps agréablement panache
d’olivâtre, de jaune, de roux Sc de noir \
le deflous blanchâtre : un cercle noir autour
des yeux : les joues fauves : la gorge noire :
les deux re&rices intermédiaires une fois plus
longues que les autres Sc pointues : le bec
Sc les doigts cendrés. ( PL$2-fig-3 -)..
Le Ganga diffère tellement des Gelinottes
par la forme du bec, la dimenfion des ailes
Sc la longueur des pennes de la queue, qu il
conviendront peut-être d’en faire un genre
à part. Il eft à peu près de la groffeur d’un©
Perdrix-grife. Il a le tour des yeux noir,
Sc point de flammes ou fourcils rouges^au-,
deffus des yeux ; le bec prefque droit ; 1 ouverture
des narines à la bafe de la mandibule
fupérieure, Sc joignant les plumes du front ;
les joues fauves Sc la gorge noire.^ Toute
la fur face fupérieure du corps eft nuée d’olivâtre
, de jaune-clair, de noir Sc de roux i
le croupion eft rayé tranfverfalement de note
& de roux. Les couvertures des ailes font
émaillées des mêmes couleurs que le dos ,
mais difpofées par taches d’une manière très-
agréable. Le devant du cou eft olivâtre ; Sc-
plus bas, on remarque trois bandes tranf-
verfales en forme de collier, deux noires Sc
une rouffe au milieu : le ventre eft blanchâtre.
Les premières pennes de l’aile font
cendrées ; leur tige eft noire : les deux reôri:es
intermédiaires font une fois plus longues que
les autres, Sc font étroites dans la partie excédante
; les latérales vont en s’accourcifîant,
de part Sc d’autre, jufqu’à la dernière. Le
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