
fauve mêlé de blanc eft la couleur dominante
du manteau ; le fauve feul règne fur la furface
inférieure & fur les pieds. Le fommet de la
" tête eft noir & blanc ; deux bandes de cette
même couleur defcendent des yeux fur le
cou. Il fe tient dans les terres cultivées, &
reffemble par fon chant, fa groffeur, fes
moeurs, fa manière de vivre & de voler,
aux oifeaux appellés Colins , & qui font,
fuivant M. de Buffon, des efpèces de Perdrix
& non de Cailles, comme l’a prétendu Ray &C
M. Briffon. Fernand. nov. Hifp. p. ig. cap. 24»
Buff. tom. 4. p. 29 4 . La nouvelle Efpagne.
t,E T o c r o . 15. P. Guianenjis, P. Corporefuprd
ex cinereo - jufco, lituris nigricantibus vario ;
• fubtus pallïdï aurantio : area rubrd circa oculos :
pectore ex cinerafcente - fufço , obfoletï Üneato :
rojlro pedibufque fufcis.
Le deffus du corps d’un cendré-brun, rayé
de noir; le deffous d’un orangé-pâle : un
cercle rouge autour des yeux : la poitrine
d’fin cendré-brun, marquée de quelques traits
prefque effacés : le bec & les pieds bruns.
Il eft hors de doute que cet oifeau appartient
à la famille des Perdrix; il en a la
taille , la forme & les habitudes naturelles ; &
il ne diffère des Perdrix-grifes que par quelques
nuances de couleur. Le bec eft brun ; la
gorge cendrée ; & la poitrine d’un brun-
grifâtre, parfeméé de lignes brunes , très-
foiblement prononcées. Il règne au-deffus des
foureils une bandelette rouffe; & autour des
yeux, un cercle rouge, formé par des mamelons
charnus. Le dos eft d’un cendré-brun, couvert
de hachures noires ; & le ventre d’un
brun-orangé pâle, Les plumes fcapulaires &
les couvertures de l’aîle font variées de roux-
brun & de cendré ; & les pennes tachetées
de roux du côté extérieur. La queue eft
courte comme celle de la Perdrix-grife. Il
y a au Mufejim Britannicum à Londres, un
individu qui diffère de celui dont nous
venons de donner la defcription, par la couleur
de la poitrine qui eft fauve , & par les
plumes de la tête qui font un peu alon-
gées : il eft à préfumer que c’eft un mâle.
Les habitans de Cayenne & de la Guiane
appellent cet oifeau Mams ou Toçro, mot
qui exprime affez bien fon cri. Les Tocros
ont à - peu - près les mêmes moeurs que nos
Perdrix dULurope; feulement ils ont confervé
l’habitude de fe tenir dans les bois, parce
jaw’il jrôsr av.pit point de lieux découverts
avant les défrichemens : ils fe perchent f
les plus baffes branches des arbriffeaux &
uniquement pour y paffer la nuit, ce qu’ils ■
ne font que pour éviter l’humidité de la
terre & peut-être les ferpens ou les infeftes !
dont elle fourmille. La femelle pond ordi- !
nairement douze ou quinze oeufs qui font 1
tout blancs. La chair des jeunes eft excel- *
lente. Buff. torn. //. p. 2^8. Lath. Syn, //, l
p. yjC» n. 20. La Cayenne, la Guiane. *
L. 11. E.. P.. R,.
X Le G e n R e.
CAILLE , Coturnix. Briff Ornith. tom. fl A g p
Corpus ovatum 9 compaçtum, variis coloribus I
piçtum„
Caput fuhrotundum, Roftrum brève, contai
ïncurvum , fornicatum. Area circa oculos nullat
Lingua integra , acuta. Naves ovatee, fani-uS*.
Collum mediocre.
Ala ad volandum idonece, caudâpaulo breviortsi
Femora extra abdomen pofita , parte inferiori
plumofa. Pedes mutici, tetradaByli : digiti H H
anteriores , pofïicus unus ; omnes circiter ufqtte
ad exortum difereti,
Cauda brevis»
Coturnices funt migratornz ;cumque regiontitn '
frigidiorum impatientes fint, adveniente autumno
in loca tepidiora abeunt, etiam maria tranfvo-
lantes : a medio augujli ad finem feptembris per
Conftantinopolim migrant , tefie Forskaleo & ,
redeunt aprili ex Ægypto, Tartariam, Crimeamqut ,
petentes. Mares ânimoji funt &" pugnaces ; idto-I
que , Gallorum injlar , à quibufdam ad pugnam |
educari & injlitui f oient ; feemina femel tantum
in anno pariunt ova feptem aut plura, albida,
maculis ferrugineis varia. Caro exquifitiffma.
Le corps ovale, ramaffé & peint de cou*
leurs diverfes.
La tete arrondie. Le bec court, en cône
recourbe êt voûté. Point d’efpace nud autour
des yeux. La langue entière, pointue*
Les narines .ovales & demi-fermées»
Le cou d’une longueur médiocre.
Les ailes difpofées pour le vol & un peu
plus courtes que la queue.
Les çuiffes pofées hors de l’abdomen &
couvertes de plumes à la partie inférieure.'
Les pieds dépourvus d’éperons & divifés en
quatre doigts ; trois par-devant & un par-
derrière ; tous font féparés environ jufqu’à leur
origine»
La
La queue courte.
Les Cailles font des oifeaux de paffage ;
Sc comme elles ne peuvent point vivre dans
les pays froids, au commencement de l’automne
, elles vont dans des climats plus tem- 1
perés ; elles traverfent même les mers. Forskal
■affure que, depuis le quinze d’août jufqu’àla fin.
de feptembre, on tes voit paffer aux environs
de Conftantinople ; qu’elles retournent de l’Egypte
en avril, & que de-là elles prennent la
route de la Tartarie & de la Crimée. Les mâles
font courageux ôc très - querelleurs ; c’eft
pourquoi, dans certains pays , on en élève
& on en dreffe pour le combat , comme
cela fe pratique aufli pour les Coqs. Les
femelles ne font qu’une couvée tous les ans .
& pondent fept oeufs , quelquefois un plus
grand nombre , d’une couleur blanchâtre &
panachés de taches rouffes. Leur chair fournit
un mets délicieux.
L a C a i l l e , r . C. Commuais. C. Corpore fuprà
nigro, rufo & grijeo vario ; pennarum feapo flavi-
cante ; fubtus fordidï albo : toenia longitudinali ,
albida in vertice : fuperciliis albis : reclricibus
nigricantibus , rufefeente tranjverfm friatis :
rojlro nigricante pedibus incarnatis.
Le deffus du corps varié de noir, de roux
& de gris ; la tige de chaque plume jaunâtre ;
le. deffous d’un blanc-fale : une bandelette
longitudinale , blanche fur le fommet de la
tête : les (ourdis blancs îlesre&rices noirâtres,
rayées tranfverfalement de roux : le bec noirâtre
: les pieds couleur de chair. ( Pl.gC.
■ ■ ) . , Tout le monde connoit la livrée de cet
oifeau : fon bec eft brun ou cendré & long
de fept lignes. La tête eft variée de noir &
de rouffâtre, & marquée de trois bandelettes
longitudinales , blanchâtres ; il y en a une
fur le fommet ; & une autre de chaque côté,
formant une efpèce de fourcil au - deffus
dqs yeux. Les plumes qui couvrent le haut
du cou, le dos , le croupion & les plumes
fcapulaires, ont chacune dans le centre -un
trait jaunâtre, qui s’étend félon la longueur
ôe la tige : les barbes de ces plumes font
variées de noir , de roux & d’un peu de
gris : la poitrine eft rouffâtre & la gorge
noire. Le ventre , les cuiffes, les couvertures
inférieures de la queue & de l’aile font d’un
blanc-fale , légèrement nué de jaunâtre. Les
plumes des côtés du corps ont pareillement
la tige blanche & les barbes jouffes, tiquetées
de noir. On ne voit que du brun-foux fur
les couvertures de l’aile, avec une ligne
longitudinale , jaunâtre fur chaque plume.
Les pennes font grifes en deffous , d’un gris-
brun par-deffus & marquées du côté extérieur
de bandelettes rouffâtres, tranfverfales : celles
de la queue tirent fur le noir & font pareillement
rayées de roux. Les pieds & les ongles
• font couleur de chair. La femelle .diffère du
mâle en ce qu’elle eft un peu plus greffe ,
félon quelques auteurs ; d’autres difen-t qu’elle
eft égale en groffeur, & d’autres plus petite.
Elle a lapoitrine blanchâtre, parfemée de taches
noires & prefque rondes , tandis que dans le
mâle cette partie eft rouffâtre fans mélange d’autres
couleurs. Elle a aufli le bec noir , ainfi que
la gorge, & quelques poils autour de la bafe de
la mandibule fupérieurè. Les Cailles arrivent
dans nos climats au mois de mai, & partent
au commencement de feptembre. Suivant la
relation des voyageurs , elles paffent en
Afrique, en Egypte , en Ethiopie & fur les
côtes de la mer Rouge. Aufli-tôt qu’elles font
arrivées, en troupes nombreuses , dans nos
contrées , elles fe difperfent & vivent Solitairement.
.Le befoin de l’amour eft: le feul -
lien qui les réunit ; encore ces fortes d’unions
font-elles fans confiftance dans leur courte
durée , puifque lés mâles qui ont recherché
les femelles avec tant d’ardeur , n’ont d’attachement
ni de préférence pour aucune en par-'
ticuiier. Dans cette efpèce, les accouplemens
font fréquens , mais lorfque le defir de jouir
a ceffé, toute fociété eft rompue entre les
deux fexes ; le mâle non-feulement quitte &
femble fuir le£ femelles , mais il les repouffe
à coups de bec. Alors les femelles choififfent
un lieu le moins expofé à l’oeil perçant de
l’oifeau de proie, creufent dans la terre un
nid avec leurs ongles, le garniffent d’herbes
& de feuilles & y dépofent de quinze à
vingt oeufs, mouchetés de brun fur un fond
grilâtre. L’incubation eft de trois femaines.
Les Cailleteaux font en état de courir pref-
qu’en fortant de la coque ôc quittent la mère
dès le huitième jour. Il ne leur faut que quatre
mois pour prendre leur accroiffement & fe
trouver en état de fuivre leurs pères & mères
dans leurs voyages. Le mâle & la femelle
ont chacun deux cris ; l’un plus éclatant &
plus fort; l’autre plus foible. Le mâle fait
ouan 9 ouan , ouan , ouan ; il ne donne fa
voix fonore que lorfqu’il eft éloigné des