
C I N Q U I È M E C L A S S E .
Oifeaux qui ont trois doigts p a r devant, réunis p ar une membrane & un doigt litre
• p a r derrière.
X V I I I ' . G e n r e . M A 'N C H O T , Aptenodyta• Forßer comm.
Goett. J , p . 13}. . ;
Corpus erectum ferè cylindricum y pluma-
tutti loco brevi lanugine veßitum.
Caput elongatum y vertice deprejfum.
tfum cylindricum 3 attenuatum > acutum : man-
dibula fuperior longitudinaliter oblique fulcata ;
inferior àpice truncata. Nares lineares _> oblitérât*,
j infulco rofiri poßta. Lingua obßta villis
ordine digeßis & apice retroßexis.
Collum médiocre.
volandum prorsus ineptdt brèves y
pinniformes & quafi fquamis ob duel a,
Femora intrà abdomenpofita. Pedes natatorïiy
tetradactyli : digiti très anteriores membranâ integra
conjuncli ÿ poßico foluto.
Cauda cuneiforrhis y brevis y rectricïbus rigi-
dijßntis inßrucla.
Aptenoditæ maria Außralia } ultra, circulum
antarüicum fréquentant ; velociffimè & dexter-
rime notant 1 & in terra erecla per cohortes ali-
quando fatis infignes , vacillantes ïncedunt :
clangunt Anferum ïnflar y voce tarnen magis
raucâ : nidißcant in feopulis & foveis in terra
effbßis. Foemina ova y ut pturimàm folitaria y
alba deponit. Caro nigra 3 non tarnen ingrat a.
Le corps droit, prefque perpendiculaire &
revêtu, au lieu de plumes, d’un duvet ras.
La tête alongée, aplatie fur le fommet. Le
bec cylindrique , effilé , pointu : la mâchoire
fupérieure fîllonnée longitudinalement de cannelures
obliques*, celle dren-bas tronquée à
l’extrémité. Les narines longues , étroites ,
prefque inviüble's & pofée's dans les rainures
du bec. La langue femée d’efpèces de petits
poils , difpofés avec ordre & recourbés par le
bout.
Le cou d’une longueur médiocre.
Les aîles entièrement inutiles pour le vol\
'iourtes, en forme de nageoires & comme re-„
jvêtues d’écailles.
Les cuiffès cachées dans l’abdomen. Les
pieds palmés , divifés en quatre doigts :îîes
tFois antérieurs engagés par une membrane
entière \ celui de’derrière libres
La queue, en forme de coin, courte & cotn-
pofée de plumes très-roi des.
On trouve les Manchots dans les mers du
Sud, au-delà du cercle Autarcique - ils nagent
avec beaucoup d’adreffe & de rapidité :.on eu
voit quelquefois à terre des troupes considérables
, qui marchent en vacillant. Leur voix ref-
femble à celle de l'Oie , mais elle eft plus rauque
: ils nichent fur les écueils ou dans des
trous qu’ils creufent dans la terre. La femelle
ne pond Ordinairement qu’un oeuf blanc. La
chair de ces oifeaux eft noire & affez bonne.
* Le grand M anchot, i . A . Pacagonica. A„
corpore fuprà cinereo-fufco y punclis coeruleh
confperfo ÿ fubtàs alho : macula ad aures aureâ :
rojlro tenui y longo : pedïbus nigris.
Le deffîis du corps d’un gris-brunâtre y pon*
tillé dé bleu 3 le deffous blanc : une tache jaune
à l’endroit des oreilles :1e bec mince , alongé :
les pieds noirs. ( PL 16 y fig.. 5..)
La figure du grand M a n ch o tqu’on trouve
dans l’Ouvrage de M. Pennant, a été ptife fur
un individu vivant j & l’Auteur afïùre qu’elle
eft très-exafte. D’après la defeription dont elle
eft accompagnée, il paroît que le bec de cet
oifeau eft plus alongé que dans les autres espèces,
très-mince 8c légèrement recourbé ; le
fommet de la tête très-aplati j Piris couleur
d’or • la langue courte „ conique & hériffeede
cinq rangées de petits filamens femblables à
des poils on en trouve fept autres rangées
fur le palais. La partie fupérieure de la tête eft
fauve & l’inférieure brune. De chaque coté-ae la
tête & à l’origine ducou y on remarque une bande
tranfverfale, élargie vers la nuque, d’un jaune
brillant ou citron. Le manteau brun qui recouvre
le dos , fe prolonge en forme de bandelette
vers le cou $ & repréfente un collier noir, fort
étroit * encadré par une nuance de jaune-citron
qui brille fur la partie inférieure. La bafe de
la mandibule inférieure & les. angles de 1’®“
font pareillement jaunes. Tout le dos eft
d’un gris-cendré brun , parfemé d’une multitude
de points bleuâtres. Le croupion, la
queue & le deftus des aîles font noirs j la
poitrine , le ventre & le defTous des nageoires
.préfentent une furface blanche. Les Voyageurs,
qui ont rencontré cette efpèce de M a n c h o t ,
difent qu’il eft très-ftupide \ qu’il aime la fo-
litude, les endroits écartés ; & que quand il
chante il alongé le cou. M. de Bougainville
en avoit pris un en vie aux îles Malouines. Il
efpéroit de pouvoir le tranfporter en Europe ;
& d’abord il s’apprivoifa jufqu’àconnoître la per-
fonnequiétoit chargée de le nourrir, mangeant
indifféremment le pain, la viande & le poiffon ;
mais on s’apperçut que cette nourriture ne lui
fuffifoir pas & qu’il abforboit fa graiffe. Quand
il fut amaigri à un certain point, il mourut.
Suivant M. Pennant, celui qui a fervi de modèle
â la figure, qu’il a publiée , pefoit quarante
livres. Il y en a un de la même efpèce au cabinet
du roi. B u ß . , tom. iS , p . 82 y F o rß e r ,
Comm. Go e tt. p . 1 y j y tab. 2. L e s île s F a lk la n d ,
la nouve lle G éo rg ie y V île de la D é fo la tio n y
, la nouvelle Gu inée.
a. L’individu qui eft repréfenté dans les planches
d’Hiftoire Naturelle de M . Miller diffère
de celui qui eft décrit ci-defliis, en ce qu’il a
la tête, la face, le dos & la queue d’un noir
m foncé. M . M i l l . , p l . d ’R i f l . N a t . y n. 23.
Le M anchot P apou. 2. A. P a p u a A . corpore
fu p rà atro ; fu b tà s ycandido : taniâ occipitali a l la y
tranfversâ .* rofiro y pedibufqu e rubicundis.
Le. deffiis du corps noir 3 le deffous blanc :
une bande blanche, tranfverfale fur l’occiput :
le bec & les pieds rouges. ( P L 17 , f ig . 3. )
Celui-ci a quelques traits de reffemblance
avec le précédent par fa ftature & fa grandeur.
Son bec eft long, effilé & pointu. La mandibule
fupérieure eft noire à l’extrémité & l’inférieure
d’une couleur de fafran. L’iris forme un
cercle jaune autour de la prunelle. Sur le fond
noirâtre qui couvre la tête & le cou, on remarque
vers l’occiput une, bandelette blanche
& tranfverfale. Le dos , la queue & le defflis
des aîles font noirs 3 la poitrine , le ventre, le
deffous de la queue & des aîles d’une blancheur
éclatante. Les pieds font gros & courts.
On trouve fouvent le Manchot pa pou mêlé avec
les grands Manchots. F o rß e r . Comm. Go e tt. p .
140y tab. 3. V o y .d e S o n n .y p . 181 y tab, 11 ƒ.
f e s île s Ma louine s 3 la nouvelle Guinée,
L. j o , E., P« R..
L e M anchot moyen. 3. A . D em e r fa . A . corp
o r e fu p r à nigricante ; fu b tà s candido : J l r i a
i oculari alba : areu f u f c o , p e c lo ra li : mandibulâ
in fe rio ri truncata ; rofiro pedibusque n ig ris .
Le deffiis du corps noirâtre j le deffous blancs
une raie blanche au deffiis des yeux : un ^rc
brun fur la- poitrine : la mâchoire inférieure
tronquée : le bec & les pieds noirs. (PL 16 fg . 4.)
On reconnoîtra ce Manchot à l’échancrute
qui termine le bout de la mandibule inférieure j
celle d’en-haut eft un peu plus'longue, pointue
, recourbée en crochet & colorée vers le
bout d’un petit trait jaune. La tête eft coiffée
de brun j & fur ce fond paroîc.une bandelette
blanche, qui prend fon origine à la bafe du
bec, paffe à l’endroit des fourciis & va fe réunir
à la teinte blanche qui colore la partie inférieure
du corps. De plus, on voit fur la poitrine
un large croiffant dont les cornes fe dirigent
vers l’abdomen & tombent fur les flancs
en manière de fcapulaire. Tout le deffus du
corps eft ardoifé j le devant & les côtes font
d’une blancheur éclatante. L’aîleron eft tout plat
& femble recouvert d’une peau de chagrin ,
tant les pinceaux de plumes qui le revêtent
font petits, roides & preffés : les plus grandes
de ces plumes n’ont pas fix pouces de longueur.
M. le Vicomte de Querhcent, qui a
obfervé ces oifeaux à la-rade du Cap , dit qu’ils
font de la groffeur d’un C an a rd \ qu’ils ne .font
que deux oeufs blancs à chaque ponte & qu’ils
défendent courageufement leur couvée. On dit
qu’ils nichent de préférence fur un monticule,
fitué dans une des petites îles, de la côte y éloignée
d’une demi-lieue de la mer. Comme ifs
marchent très- lentement, on ne pourroit fe
perfuader qu’il aillent tous les jours chercher
à manger à la mer, mais on fait qu’il fuppor-
tent la diète pendant long-tems : on en a pris
qui ont refté quatorze jours fans boire ni manger
\ après, un fi long jeûne, ils étoient encore
aflez forts pour pincer vigoureufement. F o r fie r .
Comm. Goett. 3. p . 144. Buff^., tom. 18_> p . 87.
La mer A tlan tiqu e & A n ta rc t iq u e , le Cap de
B o n n e -E fp é ra n ç e • L. 12, E.. P.. R..
a. L e Manchot à bec tro n q u é( P l . 18 j )
n’eft certainement qu’une variété de cette efpèce.
Il a le bec long de deux pouces quatre
lignes , noirâtre dans toute fa longueur & marqué
à fon extrémité d’une bande jaune, tranfverfale.
La mandibule inférieure eft plus courte
1 que celle d’en-haut & comme tronquée pat le
bout. Le front, la g o tg e les joues font d’une