
I So O R N I T H
X X X V 1'. G e n r e .
FAISAN , P haß anus. Ifnn. / n. 270.
Corpus ovatunij oblongum compaclumy vivis
coloribus piclum.
Caput fubrotundum y in quihusdam fpeciebus
crifiatum & palets inftruclum. Roßrum brève y
robufium y apicefubrecurvum. Gêna cute nudâ ,
coloratà aut plumulis teche. N ares oyat a ad
baßm roflri poßta. Lingua integra.
Collum médiocre.
AU ad volât um idoneAy caudâ multo bre-
yiores.
Rémora extra abdomen poßta y parte inferiori
plumis tecla. Pedes valïdi y plerifque calcaratiy
tetradaclyli : digiti très anteriores membranulâ
baß conjuncli • pofiïco libero.
Cauda longiffima y apice acuta aut fubro-
tundq.
Phafianus à P haß de Colchidis fluvio nomen
habet y undè oriundus ■ injylvis degit j arborum
■ ramis infidet & glandibus y baccis y infectis femi-
nibufque vefcitur : hodie cicuratus per omnem
antiquum orbem hofpitatur & in fupremo honoris
culmine habetur propter carnis bonitatem. In
terra nidifieat & feemina parit ova numerofa y
coloris varii y pro varia fpecierum diverfitate.
Vox alta y ingrata. Feemina à mare coloribus
diferepat ÿ verum quandoque maris fpeciem induit
nec amplius parie.
Le corps ovale, oblong, ramaffé 6c peint des
.plus vives couleurs.
La tête arrondie, furmontée d’une crête dans
quelques efpèces & ornée d’appendices fur la
gorge. Le bec court, fort & un peu recourbé ,
vers, la pointe. Les joues couvertes d’une peau
nue, colorée ou garnies de petites plumes. Les
■ narines ovales, lit nées vers la bafe du bec. La
langue entière.
Le cou d’une longueur médiocre.
Les aîles propres pour le vol & beaucoup
plus courtes que la queue.
Les cuifles hors de l’abdomen & garnies de :
plumes à la partie inférieure. Les pieds forts, i
armés d’éperons^ dans la plupart des efpèces &
divifés en quatre doigts : les trois antérieurs
réunis à la bafe par une petite membrane ; celui
de derrière libre.
La queue très-longue, pointue à l’extrémité
ou arrondie.
Le Faifan, qui tire fon nom du Phafe, fleuve
de la Colchide, d’où il eft originaire, fréquente
les bois} fe perche fur les branches des arbres
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& vit de glands, de 'baies, d’infe&es'& 4
femences : réduit à l’état de domefticité, il
eft aujourd’hui répandu fur toute la furface
de l’ancien Continent & très eftimé à caufede
la délicateflTe de fa chair. 11 niche fur la terre
où la femelle pond un grand nombre d’oeitfs
de diverfes couleurs , félon • la diverfité des
efpèces. Sa voix eft haute & défagréable. La
femelle diffère confidérablement du mâle par
fon plumage, mais elle en prend quelquefois la
livrée, & dès-lors elle eft ftérile.
Le Coq sauvage des Indes, i . P. Gallus. P,
Cor pore fuprà & fubtàs pennis oblongis , ovatis
ex nigro & grifeo variis : carunculà in ver tic c
comprejfâ rubrâ , denticulatâ : membranâ gu-
lari geminâ : caudâ afeenderite : roft.ro nigri-
cante : pedibus grifeis.
Le deffus ôc le deffous du corps revêtus de
plumbs oblongues, ovales, variées de blanc &
de,noir : une crête comprimée, rouge & dentelée
fur le fom met de la tête : deux membranes
fous lé bec : la queue relevée : le bec noirâtre :
les pieds'gris. ( PI. $6.fig. 4.)
Cette efpèce , nouvellement découverte, vit
en liberté dans les Gates, montagnes qui réparent
le Malabar du Coromandel, & doit être
regardée comme la fouche primitive des nom-
breufes variétés du Coq 6c de la Poule qu’on
trouve en Europe & dans les autres parties du
monde. Le fommet de la tête eft orné d’une
crête en forme de faulx, feftonnée 6c découpée
en fon bord fupérieur : deux membranes aplaties
& de la même couleur font attachées au-
deffous du bec, une de chaque côté. Les joues,
la gorge & la parrie fupérieure du cou en devant
font dégarnies de plumes & couvertes d’une
peau d’un rouge moins vif que la crête. Une
touffe de petites plumes blanches ombrage l’ou-
verture des oreilles, La nuque & le cou font
revêtus de plumes d’autant plus longues, qu’elles
approchent davantage du tronc} ces plumes font
grifâtres fur le haut du cou~& terminées par une
tache de gris brillant & perlé : celles des côtés
ont d’abord une tache oblongue, grifâtre &
luftrée \ enfuite une tache noire , qui eft fuivie
d’une blanche, au-deffus de laquelle, il y en a une
noire, qui précède la plaque de blanc-jaunâtre,
par laquelle la plume eft terminée. Les plumes
du dos & du croupion font oblongues, ovales,
d’un noir-luftré, changeant en violet de chaque
côté, marquées d’un trait gris dans le milieu
& bordées d’un filet gris-blanc : celles de la poitrine
6c du ventre préfentent cinq bandelettes
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noires ou grifes, difpofées dans le fens de leur
longueur : un trait gris blanc paraît au milieu
de deux lignes noires & un filet gris en embrafle
le contour. Les plumes des flancs offrent la
même difpofition des couleurs, mais elles font
bordées de roux-foncé. Les couvertures fupé-
rieures de la queue font d’un noir-violet, changeant
, irifé ; celles de deffous font brunâtres &
liférées de gris ; leur tuyau eft blanchâtre : le
tour de l’anus eft garni de plumes décompofées
ou d’un duvet gtifâtre. De chaque côté du croupion
pendent, fur l’extrémité des ailes quelles
recouvrent, des plumes longues, étroites, recourbées
: elles font d'un gris-blanc dans le
milieu de la première moitié; d’un jaune rouf-
fârre dans la fécondé : ces deux nuances font
encadrées par un ruban noir & bordées elles-
mêmes par deux traits d’un jaune-rouflatre,
d’autant plus clair qu’il occupe l’extrémité de
la plume. La queue, qui eft placée au-deffus :
de ces longues plumes, eft compofée de qua- ,
torze re&tices, divifées en deux plans féparés,
formant un angle aigu ; elle eft relevée, comme
dans le Coq domeftique , perpendiculaire^ a
l’horifon ou très-légèrement inclinée en arrière
& d’un noir changeant en violet. Les petites
couvertures du deflus de l’aîle font d’un marron-
rouflàtre, foncé, luifant : les grandes ont du
brun tirant fur le noir, avec une légère bordure
grife du côté extérieur ;leurtuyaueft blanchâtre
& forme une ligne de cette couleur au milieu -
de ■ la plume : les pennes font pareillement
d’un brun-foncé & légèrement teintes de gris
extérieurement. La mandibule fuperieure eft
pâle dé tirant fur le noir; l’inferieure blanchâtre :
les pieds, les doigts & les ongles font gris;
l’ergot eft d’un noirâtre-terne & fort aigu.
La Poule fauvage des Indes. (PL SG.fîg. 5 )
eft plus petite que le Coq ; elle n’a ni crête ni
huppe fur la tête, ni appendices fous le bec. La
tête & le haut du cou font gris ; les joues & la
poitrine blanchâtres; la partie inférieure du cou
brune & traverfée de petites lignes d’un roux-
blanchâtre, La poitrine, le ventre & les flancs
fonc variés de blanc & de brun ; chaque plume
eft blanchâtre dans le milieu & brune en fes
bords : le gris domine fur les côtés. Les plumes
du dos font d’un brun-pâle, nuancées de gris ;
les pennes noirâtres, frangées extérieurement de
roux & les reétrices tirant fur le gris. Le mâle
& la femelle de cette efpèce, que M. Sonnerat
a rapportés des Indes, vivent enfemble dans
les bois, & leur race s’y eft très-multipjiée.
Sonn. Voy. aux Indes , vol. i i , p. 153. le s
Indes. L. 34. E... P... R. 14.
Nous allons faire l’énumération des principales
variétés qu’on diftinguedans cette efpèce.
a. Le Coq domeftique ( P. Rufticus. Pi. 87 ,
ftg. 1 ) porte fur le front une crête rouge, dentelée
comme une feie, & deux membranes charnues,
pendantes fous la gorge. Il a une peau nue &
d’un très-beau blanc au-deifous des oreilles. Les
couleurs du plumage font très vives & fi variées,
qu’il n’eft pas poflible d’en faire le dénombrement.
Le mâle fe diftingue fur-tout de la femelle par
les deux plumes aiongées & courbées en arc, qui
recouvrent la queue, ainfi qu’on peut le voir
fur la figute indiquée. Les plumes du croupion
font pareillement longues, étroites ; & il a des
ergots aux pattes, tandis que la femelle en
eft abfokrment dépourvue. Cet oifeau paroîc
deftiné par la nature à être la fentinelle de nuit,
à interrompre le fommeil de l’homme & à l’inviter
au travail. Il connoît le cours des aftres &
les viciflïtudes de l’atmofphère : il annonce pat
fon chant, la pluie, le froid, la neige, le milieu
de la nuit, le lever de l’aurore : c’eft le
thermomètre des gens de la campagne & fes
indications fontprefque toujours fûres. Chaque
Coq commande à fa commune & exerce fur
elle une autorité fouveraine, comme on peut le
voir dans toutes les baffes-cours, & s’il s’en
trouve deux enfemble , ils combattent à qui
reftera la viétoire (1). le s hommes, qui tirent
(iy;Je ne puis m’empêcher de rapporter ici l'élégante defeription de ces combats qu'on lit dans le poème du Coq, par Jean
£afferat :
S c ilic e t i n G a l l o s , f o l i s a u d a c ia G a l l i s
I n fita j P e r g am e a r é n o v â t fp e é la c u la f e e n a .
N am q u e u b i m a g n a n im o s c am p o i r r i t a v i t a p e r to
B i l i s a m a r a d u c e s , a g n o ta q u e m iß t in a rm a
U n g u ib u s & r o f t r i s , r e p p e tito 6* v e r b e r e p e n n e ,
P e n d e n tem e x e r c e n t p u g n a m : r a p i t im p e tu s am b o s :
F i t f o h i t u s c r e b ro a jfu ltu : v o l â t acta p e r a u r a s
P lu m a y n i v i s r i t u , ß a tq u e a t r o p u lv e r e c oe lum .
Q u in a d eo ig n e fe u n t ß im u l i s d ifc o r d ib u s i r e
V i r ib u s e x h a u ß i s , ut-f&pe o c c um b a t u terq u .e \
S te r n a tu r q u e p a r i p e r m u tu a v u ln e r a le th o .
E t q u ifq u am h um a n ä m i r e tu r c la d e p a r a r i
Impetium procerefque animos impendere fceptris
Cum tanti exiguaJurgant de Corte tumult us?
Nulla quies pugne , rabido nulla furori.
Nunc capitis rubros apices , nunc tempora figunc
Lumina liunc fodiunt nigrp fiillantia tabo.
Galline interea tacita formidine mujjant
Quern fortuna fibi regem velit ejfe virumque.
Alter ut inferior cefit, tenebrafyue p e t i v n =
Mult a gemens t folio regni quodpulfuS a v id :
Laude tumens alter, primosfublimisin ungues
Erigitur, viftorque Juum canit ipfe trtump hum.