
une peau rougeâtre & dégarnie de plumes autour
des yeux. $a tète eft garnie de plumes
un peu alcrigées, que l’oifeau redreffe en forme
de huppe. Une peau nue tiquetée de blanc &
femée de petits poils, recouvre le menton 8c
la gorge. Tout le plumage eft d’un noir tirant
fur le verd. Les ailes font courtes ; les plumes
de la queue très-alongées, égales 8c pendantes;
cependant le Marail les relève quelquefois &
fait la roue comme le Dindon. Les pieds font
d’un rouge luifanr 8c. les ongles pointus 8c recourbés.
La trachée-artère dans le mâle & la
femelle , forme quelques finuofités avant d’entrer
dans les poumons ftruéhue remarquable
. dans cette efpèce d’oifeaux. Ils vivent en troupes
nombreufes dans les bois de la Guiane , à peu
, de diftance de la mer ; la nuit, ils fe perchent
fur les arbres les plus élevés 8c dont les fruits 1
fervent à les nourrir. Leur voix eft trifte 8c
défagréable ; ils pouffent un cri plus éclatant ■
lorfqu’ils font bleffés : alors la peau qui environne
les yeux 8c qui couvre la gorge, fe
gonfle 8c fe décolore. Dans la faifon des amours, ;
le mâle 8c la femelle fe retirent dans Jes endroits
couverts d’arbuftes ou de. brouffailles ; là,
ils dépofent leur nid fur le tronc des arbres ,
à peu de diftance de la terre. La femelle fait
deux pontes tous les ans ; chacune eft de trois
ou quatre oeufs. Les petits s’apprivoifent facilement
: les jeunes 8c les vieux fourniffent un
excellent manger. M. Latham ajoute que dans
une collection d’oifeaux rapportés de Cayenne,
il en a vu un qui différoit à certains égards de
celui que nous venons de décrire : il croit néanmoins
qu’il eft de la même efpèce. 11 avoit vingt-
huit pouces de longueur. Sa tête étoir furmontée
d’une huppe ; les petites plumes de la partie
inférieure du cou étoient ponctuées de blanc :
la poitrine & le ventre d’un brun-rouffâtre ; 8c
le refté du corps d’un brun lavé de verd. Sa
queue avoit onze pouces de longueur; elle étoit
arrondie à l’extrémité , caractère qui rapproche
cet individu de celui dont nous avons donné
la figure 8c que nous avons tiré des planches
enluminées de M. de Buffon. Cette conformation
particulière de la queue 8c le défaut de
huppe pourroient bien être l’attribut cara&érif-
tique de la femelle de cette efpèce. Lath. Syn.
11% i.p . 6 Si. n. 5. La Guiane 3 Cayenne.
L.. E.% P.. R- 12.
Li Chacamei. 5. P. V'ociferans. P. Corpore fu-
prà fufco j fubtùs ex candicante-fufco : peciçre
tétruko : rojlro p&dibujque xarulefcentibus.
Le deffus du corps brun ; le deffous blanc
tirant au brun : la poitrine bleue : le bec & les
pieds bleuâtre^.
Nous venons de rapporter dans la phrafe def-
criptive tous les Caractères connus de cet oifeau;
ils 11e font pas fuffifans, à beaucoup près , pour
lui afligner la place qui lui convient dans la dif-
tribution méthodique : nous ignorons s’il a une
huppe fur la tête ; des caroncules fur le front
ou fur la gorge ; 8c par conféquent nous
n’oferions affurer s’il doit être rangé dans
cette famille , ou dans celle qui fuit ; tel eft
notre embarras à l’égard de quelques-uns de
ces oifeaux étrangers 8c peu connus , dont
nous ne pouvons parler qu’en héficanc & par
conjeéiure. Fernandès , en faifant mention de
celui-ci, nous apprend qu’il eft , à-peu-près,
de la même grolieur qüe les précédens ; que
fa principale propriété eft d’avoir le cri de la
Poule ordinaire ou plutôt de plufieurs Poules ;
car il eft , ajoute-t-il, fi fort & fi continuel,
qu’un feul de ces oifeaux fait autant de bruit
qu’une'baffe-cour entière , de-là lui èftvenu le
nom mexicain de Chachalacamelt, qui fignifie
oifeau criard. Il fe tient ordinairement fur les
montagnes, comme la plupart des Hoccos, &
y élève fes petits. Fernandès. hift. Av. Nouv.
Hifp. Cap. 51. Bujf. tom. 4. p. 158. Le Mexique.
Le Pip ile . 6 . P. Pipile. P. Corpore fuprà fufco,
maculis nigris vario ; fubtùs atro ; area oculo-
rum albâ : carunculâ fub gutture c&rulea : alis
albo-maculatis : rojlro corneo : pedibus rubris.
Le deffus du corps brun , tacheté de noir ;
le deflous noir ; une peau blanche dégarnie
de plumes autour des yeux : une caroncule
bleue fur la gorge : de taches blanches fur les
ailes : le bec corné : les pieds rouges. [PL
fig. 3. ) Sous le nom de Hocco Pipile.
Çet oifeàu , dont M. Jacquin a publié la
defcription 8c la figure, fous la dénomination
de hocco Pipile , me paroît plutôt appartenir
. à la famille des Pénélopes : il a fous le menton
, la membrane nue 8c colorée, qui forme le
cara&ère diftinétif de ce genre. La cire eft
blanche, ainfi que la peau qui environne les
yeux. Sur le fommet de la tête, on remarque
de petites plumes blanches , qui ont l’apparence
d’une huppe. Une belle caroncule bleue
pend fous le menton 8c fe prolonge fur la
gorge. Toute la furface fupérieure du corps eft
brune 8c femée de taches noires*; il y a aufti
de points de la même couleur, fur le cou &
la poitrine. Les couvertures de l’aile font variées j
de ölanc & de noir : le deffous du corps eft
d’un noir uniforme. Cet individu fait entendre
de tems en te ms un petit fifllement, doù lui
eft venu fans doute le furnom de Pipile. H eft
de la taille d’une Dinde. Jacq. Vog. n. 10. p.
16. rab. 11. U Amérique Méridionale.
X X X I Ve. G e n r e .
HOCCO, Crax. lin n.f.n. 169.
C o r p u s ' fubovatum 3 crajjumy fulvo aut nï-
gricante veftitum3 nitore vario.
Caput in vertice pennïs revolutis teUum aut
callo front ali 3 pyriformi inflruäum. Roßrum co-
nico-incurvum y robuflum y gihbum aut bafi cerâ
obduclum in utraque mandibulâ. Faciès plumofa.
, nares exigu a y in cerâ pofita.
Collum longum.
Al& ad volandum idone&y caudâ multo bre-
yiores.
Femora extrà abdomen pofita y bafi plumofa.
! Pedes curforii, fquamis tegulati y tetradaclyli ;
digiti très anteriores bafi membranulâ juncli ;
pojtico liber0.
Qauda magna, recla.
Mite animal y in America calidiorisfylvis mon-
, tofis numerofum ; alitur frugibus feu in majfam
feu in panem coclisy aliifque fimilibus efculentis :
: adeoque eft hominis amicum ut cibum ab eo exi-
gat pulfetque roftro claufam januam , ubialiquo
intrare ei opus eft ; herumque fequatur 3 ß liberum
fit y & yenientem a/acriter applaudens
excïpiat. Caro ipfius deliciofa. ,
Le corps un peu ovale, épais, revêtu de
plumes rouffes& noirâtres avec différens reflets.
La tête couverte fur le fommet de plumes
I contournées ou garnie fut le front d’une callo-
ficé en forme de poire. Le bec en cône-recourbé,
- gros, renflé à la bafe ou entouré, en cet endroit
8c fur les deux mandibules, d’une peau
membraneufe. La face couverte de plumes.
Les narines petites 8c fituées dans la cire.
Le cou long.
Les ailes propres pour le vol, mais beaucoup
plus courtes que la queue.
Les cuiffes pofées hors de l’abdomen 8c
garnies de plumes à la partie inférieure. Les
pieds difpoîes pour la courfe, couverts d’é-
cailles en tables 8c divifés en quatre doigts ; les
trois extérieurs réunis à la bafe par une petite
membrane;’ celui de derrière libre.
La queue grande 8c droite.
Les Hoccos font d’un caractère* très-doux :
ils habitent en grand nombre dans les forêts
des montagnes de l’Amérique méridionale : ils
fe nourrirent de légumes , de fruits fimples ,
broyés ou cuits en manière de pain. Cet oifeau
eft fi familier qu’il vient lui-même demander
fa nourriture ; frappe à la porte avec le
bec lorfqu’il veut entrer; fuit les efclaves, lorf-
quil eft libre; 8c les accueille avec de grandes
démonftratiotts de joie lorfqu’ils arrivent. Leur
chair eft délicieufe.
L e H occo de la G uiane. i . C. Aleclor. C.
Corpore fuprà & fubtùs nigro ; imo ventre albo :
pennis in vertice crifpis : cerâ modo fiavâ y
modo rubente : roftro cinerafcente aut nigro :
pedibus c&rulefcentibus.
Le deffus 8c le deffous du corps noirs ;
le bas-ventre blanc : des plumes frifées fur le
fommet de la tête : la cire tantôt jaune, tantôt
rougeâtre : le bec noir ou tirant au cendré :
les pieds bleuâtres. ( PI. 85. fig. 4.)
Les Hoccos, comme les autres oifeaux élevés
en domefticité , ont produit dans leurs
générations fucceflives une multitude de variétés,
différentes entr’elles par les couleurs du
plumage 8c dont la plupart ont été décrites
comme efpèces particulières ; niais pour diftin-
guer les caraéfcères conftans, qui appartiennent
à Tefpèce, de ceux qui ne font purement qu’accidentels
, il fuffira de décrire le Hocco qui
habite les montagnes, qui jouit de toute
fa liberté 8c dont la livrée n’a point été altérée
par ( erat de fervitude. Sa groffeur approche
de celle du Dindon. L’un de les plus
remarquables attributs, eft une huppe tantôt
noire, tantôt variée de blanc 8c de noir,
haute de deux à trois pouces, qui s’étend depuis
l’origine du bec jufques derrière la tête ,
& que l’oifeau peut coucher en arrière 8c relever
à fon gré, félon qu’il eft affeébé différemment.
Cette huppe efteompofée de plumes
étroites, comme étagées, un peu inclinées
en arrière, mais dont la pointe revient en fe
courbant en avant. Le bec a un pouce trois
quarts de longueur ; il eft à fon bout d’un
cendré - clair dans quelques - uns ; noir dans
d’autres; 8c depuis la partie antérieure des
narines jufqu’à la bafe, il eft couvert d’une
peau rougeâtre, qui s’étend même, de chaque
côté, julqu’au-delà des yeux. Tout le corps eft
couvert de plumes d’un très-beau noir, excepté
le bas-ventre, les couvértures inférieures
de la queue 8c la partie inférieure des