
queue font d’un brun-fombre & liférées de
blanchâtre. Sa taille eft plus petite que celle
de la précédente : le tubercule implanté fur le
bec eft aufli moinà gros. Brijf. Ornith. tom. 6.
pi 1 7 7 . n. .6 . La Mofcovie.
L. 397. E. 6 y~. P.. R. 12.
* La grande O ie . 6. A . G ra n d is . A . Corpôre
fu p r à obf e u r o ; f u b th s a lb o : ro firo n ig ro j b a fi
fu b fu f c o : p e d ib u s coccineis.
Le deftiis du corps d’une couleur fombre ;
le deftous blanc: le bec noir, teint de brunâtre
à fa bafe : les pieds d’un rouge-écarlate.
Celle-ci furpafle en groffeur toutes les Oies
connues; fon poids eft ordinairement de trente
livres de Ruffie. Elle eft très - commune dans
la Sibérie orientale , depuis la Lena jufqu’au
Kamtfchatka. Pendant le jour, on en voir des
troupes nombreufes dans les champs 8c les
prairies ; le foir , elles fe retirent fur les bords
„ des lacs 8c des marécages pour y palier la nuit.
Les habitans de ces malheureufes contrées, donc
la misère augmente l’induftrie, ont imaginé
un moyen bien fimple de diminuer le nombre
de ces oifeaux , qui caufent des dégâts con-
lidérables à leurs moiffons : ils ouvrent des
clairières à travers les grands bois de bouleau,
qui bordent les lacs les plus étendus en lurface;
8c attachent au fommet d’un arbre, pofé aux
deux extrémités de chaque clairière, 8c dont
ils ont élagué toutes les branches, un filet qui
en intercepte Ja largeur & qui s’élève ou s’a-,
baifle à volonté, par le moyen des cordes qui
le foutienrient : un homme caché à peu de dif-
tance dirige cous les mouvemens du filer. Les
Oies quittent les lac$ une heure avant le lever
du foleil ; 8ç comme elles ont le vol très-peu
élevé, elles préfèrent d’aller par ces avenues
8c tombent dans les filets qui font tendus fur
leur paffage. On en prend fouvent plus de ,
vingt à la fois. Les Canards & les autres oifeaux
aquatiques fé prennent aufli de la même manier
qt Arcl. Zooh 2. p. 570. A. La Sibérie.
L ’O ie sauvage, 7 . A. Férust A- corpore fuprà
pennis cinereo-fufcis, margine grifeis ; fiubtus
albïdo : çapite & collo fuperiore çïnereo-rufis :
'rçmigibus fex ultityis dorfo concoloribus :
caudâ dfbidâ j apice fiuficâ & rotundatâ : roftro
bafi & apicç nigriçanfe j medio croceo ; pedibus
murant iis.
Le deftiis du corps revêtu de plumes d’unpen-
dré-brun , frangées de gris 3 le deftous d’un
blanc-fale : la tête & le haut du cou d’un cen-
dté-roux ; les fix dernières pennes de l’aîiç de
la même couleur que les plumes dit dos : I*
queue blanchâtre , brune à l’extrémité 8c arrondie
: le bec noirâtre à la bafe & à la pointe ;
le milieu d’un jaune-fafrané : les pieds orangés.
{PL 28 >f i g . i c. )
L 'O i e f a u v a g e , qu’on doit regarder comme
la fouche primitive de toutes les races, d'Oie s
d ome fiiqu e s , a de couleurs confiantes & uniformes.
Son bec , long de deux pouces 8c demi,
eft noirâtre , depuisTinfertion des plumes du
front jufques vers le milieu de fa longueur :
il eft eufuite d’un jaune de fafran 8c fe termine
par un onglet brun ou noirâtre. L’iris des yeux
eft rouge. Une efpèce de domino cendré, mêlé
de roux couvre le front, le fommet de la tête
& la partie fupérieure du cou. La gorge , le
cou inférieur & la poitrine font de la même
couleur , mais beaucoup plus claire. Toutes les
plumes du dos , des ailes & des flancs font
d’un gris-brun, bordées de blanchâtre. Le Ventre
antérieur eft blanchâtre & le bas-ventre d’un
blanc de neige, ainfi que le croupion. Les dix
premières pennes font grifes extérieurement,
depuis leur origine jufques vers les deux tiers
de leur longueur ; le refte eft noirâtre, de même
que le coté intérieur; les onze fuivantes fontgtifes
du côté extérieur, & brunes intérieurement ;
enfin les fix dernières qui avoifinent le corps ,
font de la même couleur que les fcapulaires.
Les deux reéfcrices latérales ne montrent que du
blanc ; les autres, dont le bord extérieur eft gris,
font coupées par une large bande noirâtre, qui
occupe la moitié de leur longueur.; la queue a
cinq pouces neuf lignes 8c dépafle les aîles pliées
d environ deux pouces, L ’ Oie fa u v a g e eft originaire
du Groenland, du Spitzberg 8c des autres
contrées froides de l’ancien continent. Elle
abandonne en hiver les terres glacées; fe porte en
tous fens vers les régions tempérées 8c chaudes ;
& retourne au printems dans fa première fta-
fion pour y faire fa nichée. Vers le milieu de
juin j la femelle conftruit un nid fur les bords
des lacs ou des rivières, au milieu des plantes
aquatiques 8c y dépofe un certain nombre d’oeufs
très-gros 8c d’un blanc-enfumé, qu’elle couve
avec beaucoup de foin. Ces oifeaux paroiflènt en
troupes dans nos contrées à la fin du mois d’oéto-
bre ou au commencement de novembre : elles
fe font entendre de loin , fur-tout vers le déclin
du jour, à leurs clameurs fi multipliées , qu’on
les croiroit alïemblées par milliers : leur vol
eft toujours très-élevé ; le mouvement en eft
doux 8ç ne s’annonce par aucun bruit ni fiftl«~
tnent,; l’aîle en frappant l’air ne paroît pas fe
déplacer de plus d’un pouce, ou deux de la ligne
horifontale. Ce vol, que Pline, s’eft plu à décrire
(1) , fe fait dans une ordre.qui fuppofe
des combiuaifons 8c un efpèce d’intelligence
fupérieure à celle des autres oifeaux , dont les
troupes partent 8c voyagent confufémem 8c
fans ordre. Celui qu’obferventjes Oies fèixible
leur avoir été tracé par un inftinéfc géométrique :
c’eft à la fois l’arrangement le plus commode^
pour que chacun fuive 8c garde fon rang, en
jouiflanc en même temps d’un vol libre 8c ouvert
devant foi, 8c la difpofition la plus favorable
pour fendre l’air avec avantage 8c moins
de fatigue pour la çroupe entière ; car elles fe
rangent fur deux lignes , inclinées l’une fur
l’autre , formant un angle à-peu près comme
un V renverfé ; ou fi la bande eft petite , elle
ne forme qu’une feule ligne. Chaque individu
garde fa place avec une exactitude admirable.
Le cheff, qui eft à là pointe de l’angle 8c qui
fend l’air le premier, va fe repofer au dernier
rang , lorfqu’il eft fatigué ; 8c tour-à-tour
les autres prennent la première place. Ces bandes,
réunies quelquefois au nombre de quatre ou
cinq cents, caufent de grands dommages dans
les champs où elles vont s’abattre. Elles entraînent
fouvent dans leurs voyages les O ie s
domefiiques. M. Anfiaux, Avocat à Liège, nous
marque « qu’une Oie d ome fiiqué du château de
Sekoeuvre , dans le Comté de Namur, s’étant
enfuie avec une bande d'O ie s fa u v a g e s , retourna
l’année d’après dans la cour du même
château, & ne témoigna plus l’envie de voyager
». Du refte, c’eft un oifeau très-méfiant ,
toujours fur Tes1 gardes , & très-difficile à fur-
prendre & à approcher. Linn . f i n. 197. A r c l.
Z o o l. 1 . p . 546. n. 47 3. B u f i. tom. 17. p . 43.
L e N o r d de V A m é r iq u e , de V Europe & de l ’A fie .
L. 337, E. 67 , P. 27, R. 18.
a . L ’ Oie domefiïque n’eft qu’une variété de
la précédente : on en voit qui font entièrement
blanches 8c d’autres nuées de cendré, de
gris & de blanc. Nous n’entreprendrons pas de
détailler ici toutes les différences de couleur, dont*
l’énumération feroit très-longue. En général ,
l'O ie domefiique eft moins robufte 8c peut-être
moins fortement conftituée , quoique d’ailleurs
elle foit plus groffe 8c beaucoup plus épaiffe
que celle qui vit en liberté. Dans les régions
les plus feptentrionales de l’Europe, ces oileaux
quittent au printems leur domicile, pour aller
paffer T été 8c faire leur ponte dans les marais
éloignés , & reviennent en automne dans l’a?
file domefiique avec leur nouvelle famille ;
mais dans les climats tempérés , l'O ie eft
féd entaire 8c produit dans les baffes-cours ou
fur les bords des étangs. La femelle pond
ordinairement dix à douze oeufs qu’elle couve
avec beaucoup d’ardeur pendant trente jours.
Les papiers Anglois , du mois de mai 1791 ,
rapportent la mort d’une O ie âgée de trente-
deux ans.; Dans les premières années de fa vie,
elle avoir couvé 8c éle^é cinq cents oifons:
elle avoir été aveugle pendant les fept dernières
années. Les Oies font les meilleures
8c les plus fûres gardiennes de la ferme. Ve-
gece n hélice pas de les donner pour les plus
vigilantes fentinelles que l’on puine pofér dans
une ville afliégée. Tout le monde fait qu’au
Capitole elles avertirent les Romains de I’aflauc
que tentoient les Gaulois 8c que ce fut le falut
de Rome, taudis que le filence des chiens al-
loit tout perdre : aufli le Cenfeur fixoit-il chaque
année une fomme pour l’entretien des O ie s ,
8c on fouettoit en même tems tous les chiens
dans une place publique, comme pour les punir de
leur coupable filence dans un moment aufli critique
(2). On leur attribue encore un grand attachement
pour l’homme. Pline raconte qu’une
O ie aima un jeune enfant nommé Ægius, de
la ville d’Olene ; 8c qu’une autre aima Glaücé,
joueufe de luth du Roi Ptolomé (3).Le même
Auteur ajoute que le Philofophe Lacyde en
avoir une qui ne le quitroit ni nuit, ni jour,
ni en public, ni en particulier & qui l’accompa-
gnoit jufqu’aux bains (4). Elien affure que
cette Oie étant morte , Lacyde lui fit de magnifiques
obfèques (5). B r i f i . Orn ith . tom. C .p .
1 6 z . n. i . L E u ro pe .
L. 3 4^ , E, 68 , P. 27, R. 18.
b. L ’Oie huppée forme encore une variété
remarquable dans cette famille. Elle préfente
les mêmes nuances de couleur que les autres
Oies domefiiques qui n’ont point de huppe fur
la tête. Ces changemens de forme 8c de cou-
(1) PHn. Hift. Nat. lib. X. cap . 1 3 .
(1) Tite-Liv. f. Elien. Hift. An. lib. n . cap. 33.
(3) PI. Hift. Nat. lib. X. cap. zx.
(4) Ce philofophe mourutTannée quatrième de la cent trentième Olympfade.
0 ) El. Hift. An. lib. 5. cap. 1^.