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près de l’eflomâc qü£ îa largeur du tube intefi
tinai eft la plus grande. Tous les oifeaux ont
de part & d’autre une appendice caecale, lunée
vers la partie poflérieure du ventre: ces appendices
font moins éloignées de l’anus, &
leur volume eft beaucoup moins grand dans
les oifeaux carnaffiers que dans ceux qui ont
un golier. Les appendices qui tiennént lieu
de cæcum dans l'Aigle, fontrepréfentéas (PI. 2,
irg. 8 , YŸ). Quand à la longueur du tube
înteftînal, il varie dans les difFérens individus:
en générai il eft très-court dans les oifeaux
carnivores ; dans la plupart, il eft tout au plus
deux fois plus long que l’animal ; dans quelques
efpèces, il n’atteint pas même à cette
longueur (1).
On trouve encore dans les oifeaux, les
autres vifcères qui contribuent à la digef-
lion, foit en fé parant, Toit en verfant dans les
inteflins les liqueurs qui agilferit fur la malle
alimentaire, 8c d’où dépend le principal effet
de la digeftion, d’après les expériences de
AL l’abbé Spallanzanr. Dans la plupart des
oifeaux on remarque deux pancréas 8c une
rite. On peut voir le pancréas de Ÿ Aigle
pi. 2, fig. % 8c 3 , p ; & les rameaux qui fe
diftribuent à la rate 8c aux inteflins, R, r. Le
foie eft profondément divifé en deux grands
lobes, que contiennent des membranes ou
loges cellulaires; 8c dans quelques-uns, plusieurs
conduits s’étendent de ce vifpère vers
la véfîcule du fiel, 8c de celle-ci vers i’intef^
tin. Le Pigeon eft entièrement dépourvu de la
véfîcule du fiel.
X I . L e s reins (Renes) font deux corps très-
larges , aplatis, çompofés d’un grand nombre
de glandes réunies les unes ayec les autres ;
lis font litués, de part 8c cj’autre., à la partie
interne, latérale & fupérieure du baflin, immédiatement
au-deflbus du croupion. Leur
ufàge conlifte à féparer l’urine qui defcend
de chaque côté par un uretère; ce tuyau
(1) La longueur totale du Lanier de Tu n is ,, que
j ’ai difléqué , était d un pied-deux places j celle de ion
jntcftin étoit du deux pieds & demi : la longueur du Goéland
étoic de deux pieds un pouce & demi j celle de
fon inteftin étoit de trois pieds deux pouces: la longueur
de l'Effraze étoic de huit pouces fept lignes ; celle de fon
iatcftin étoit de dix-huit pouces Si dpmi. Difc- fu r l ’ânat.
%*, Ivvraif P> }$% .
ü C T I o N.
membraneux la verfe , à peu de- diftande dé
l’anus, dans le renflement qui tient ; lieu 3 de
cæcum & qui eft auflî le réceptacle des matières
fécales & folides auxquelles çette liqueur
fe mêle. L’urine eft blanchâtre 8c crétacée; !
voilà pourquoi les excrémens des oifeaux ,-cle
ceux même qui ne fe nourriflent que ; de
graines, font toujours mois, humides, fou.
vent délayés, 8c teintsr prefque toujours, de
larges fécules blanchâtres. -
X II. Les parties de la génération .( Gew
talia) font celles qui concourent à l’accon.
plemenc des oifeaux, 8c d’où dépend la reproduction
des efpèces. Nous diftrnguerons les
parties du mâle 8c celles de la femelle.
Le mâle eft pourvu de deux tefticules &
d’un organe qui répond à celui dont les quadrupèdes
fe fervent dans leur union avec1 les
femelles. Lçs tefticules font placés-, un de
chaque côté, fous les dernières vertèbres tho-
rachiques, dans la même ligne dont l’ovaire
occupe le milieu dans les femelles. Leur
groffeur eft très-inégale dans les différentes
efpèces 8c n’eft nullement proportionnée au
volume du corps: ainfi les mâles de quelques!
familles, quoique beaucoup plus petits que
d’autres , ont cependant ces organes beaucoup
plus gros que les mâles d’une taille plus |
confidérable. Les tefticules ne confervent pas
non plus la mêmegrofleur pendant toutes les
faifonsdel’année: rapétiffés en automne & au
commencement de l’hiver, iis ne fe gonflent &
ne deviennent vifibles que dans le temps des
amours. Le Coq 8c le Pigeon forment néanmoins
une exception générale à cette règle: comme
ces oifeaux confervent leur puiflance généra?
trice pendant tout le cours de l’année, ainfi que
leurs femelles, leurs tefticules font toujours
tuméfiés 8c d’un volume à-peu-près femblable,
L’ufage de ces organes, dans les oifeaux
comme dans les quadrupèdes, confifte à féparer
& à filtrer la liqueur prolifique, qui
étant conduite vers un organe placé au*
deffus de l’anus près de fon ouverture filpé*
rieure, eft tranfmife par fon moyen à la fe*
melle qu’il féconde. Cet organe dont l’èxif*
tence a déjà été reconnue dans plufieurs
efpèces, n’a pas été encore généralement ob-
fervé dans tous les individus; mais fon utilitë
& l’analogie font préfumer qu’il ne manque |
dans aucup. H^iyée & plufiçurs autres aiW
I N T R O D U
tomîftes l’ont apperçu dans le Coq, où il
eft double; il eft très-gros dans l’Autruche 8c
fort fenfible dans \ç Cygne, i'Oie 8c le Canard,
dans lefquels il devient proéminent au moment
de l’accouplement, & procure, entre le
mâle & la femelle, une union intime à la manière
des quadrupèdes.
Les parties principales qui, dans la femelle,
concourent à la génération, confiftent dans
l’ovaire, l’oviduétus 8c l’utérus. L’ovaire eft
un corps oblong, compofé d’une multitude
de globules retenus par une membrane commune,
tranfparente, fort mince; il eft placé
au milieu du corps, au-delliis du tronc def-
cendant de l’aorte , 8c immédiatement au-
deffous'des dernières vertèbres thorachiques.
La menskane dont l’ovaire eft revêtu, contient
le germe de tous les oeufs qu’un oifeau
femelle doit pondre dans le cours de fa vie:
ces germes reffemblentà des grains arrondis,
très-petits, à demutranfparens& n’ayant qu’une
teinte pâle, très-foiblement nuancée de jaune.
Chacun d’eux eft enveloppé d’une pellicule,
qui eft lin prolongement de la membrane
commune. Dans les efpèces dont la ponte eft
réglée hors de la faifon des amours > tous les
germes font égaux ; ils ont le même volume
& la même couleur; mais à l’époque qui précède
la ponte, 8c en tout temps, dans les
oifeaux domeftiquesqui ne celfent pas de produire,
comme la Poule 8c les Pigeons de volière,
on trouve fur l’ovaire des globules beaucoup
plus gros les uns que les autrés & d’une
teinte jaune plus foncée. Les plus volumineux
& les plus chargés en couleur fortent toujours
les premiers; 8c iorfque les germes font épui-
fés, foit par une ponte continue, foit par des
pontes renouvellées au printems une ou plufieurs
fois chaque année, alors la membrane
qui forme l’ovaire fe flétrit 8c s’oblitère au
point qu’il eft très-difficile de diftinguer les
mâles des femelles par l’infpeâion de cette
partie. Mais ne perdons pas de vue le développement
du germe, 8c fuivons-Ie dans les
différentes voies qu’il a à parcourir. Aufli-tôt
que le globule qui forme le jaune de i’oeuf
s acquis tout fon accroiffement, il fe détache t
de la membrane commune qui le foutenoit
Sc il palfe dans d’autres organes, où il achève
de fe perfedionner par l’addition des n'ou-
velles parties qui lui manquent. Il eft alors
leçu dans un canal formé par une membrane
C T I O N . texte
très mince, pliflee, fufceptibïe de dilatation;
fituée au,milieu du corps, au delïbus du croupion.
Ce conduit qui, dans la Poule, a quatre
travers de doigt de long, & qui diflendu égaie
en longueur les trois quarts d’une aune, def-
cend de l’ovaire par-delfus l’eftomac & les
inteflins, & fe prolonge jufqu’à. l’anus au-
deffus duquel il fe termine ; il eft évafé à fes
deux extrémités & tortueux dans fon trajet.
Le paffage du jaune dans ce canal lui a fait
donner le nom d'oviduftus, ou conduit de
l’oeuf; & l’on appelle utérus ou matrice la partie
inférieure de ce conduit où le jaune fé-*
journe. L’utérus eft d’une texture plus forte,
la fubftance eft vafculaire; les artères entrens
dans fa compofition en pins grand nombre que
les veines ; 8c fa capacité fe divife en trois
cellules par les plis des parois intérieures. C’efl
dans le dernier de ces compartimens que fe
forme la coquille ; tandis que le blanc s’amaffe
autour du jaune par l’exudation des parties
qu’il traverfe ou dans iefquelles il féjourne,
& qui font fans ceffe abreuvées d’une humeur
gluante qui en découle. L’orifice externe de
l’utérus, fitué au-deflus de l’anus auquel il fe
termine, eft affaiffé & ridé , mais capable de
fé. dilater & de permettre la fortie de l’oeuf.
Il eft,certain que les femelles des oifeaux font
fécondées par cet orifice, foit qu’il y ait une
introdudion réelle de la part du mâle & une
union intime, comme on l’a obfervé à l’égard
des Oies 8c des Canards j foit qu’il n’y ait qu’un
conta# ou un fimple rapprochement , 8c que
dans ce cas, la femence dépofée à l’orifice
de l’utérus, foit abforbée, pompée 8c portée
à travers l’ovidu&us, jufqa’à l’ovaire fur lequel
elle féconde les germes les plus prêts
à fe détacher; car c’ell fur l’ovaire que la
fécondation des oeufs s’opère , puifqü’une
feule approche du Coq, rend féconds les oeufs
qu’une Poule pond pendant quelques fe-
maines. Nous devons obferver, avant de terminer
cet article, que les femelles des oifeaux
quôiqu’ifolées & privées du mâle, pondent
aulfi fréquemment que celles qui vivent en
fo.ciété avec lui; mais tous ces oeufs font fté*
riles; & cette ponte inféconde prouve uniquement
que la femelle fournit la matière de
l’oeuf 8c que le male la vivifie.
X III. L ’a n ü s (Anus) eft tout-à-Ia-fois l’ouverture
du conduit par où fortent les excrémens
8c l’orifice par où la femelle pond les oeufs.