la guerre ; malgré cette affertion , j’ofe affûter
d’abord que la Poule d’eau n’eft pas à beaucoup
près, aufli fédentaire , aufli retirée qu’on
l’imagine : j’ajoute de plus , qu’il eft très-peu
d’oifeaux qui la furpaflenr en vîteffe. J’ai vu
nombre de fois une Poule d’eau s’éloigner a
d’affez grandes diftances , d’un étang qui lui
fetvoit d’afyle , 8c tes chiens de l'a maifon fe
lancer après3 prefque toujours i’oifeau regagnoit
fes ro féaux fans fongerà faire ufage de fes aîles.
Un inftinét alfez fur paroîc guider la Poule
d'eau dans la connoiffance de fes ennemis. Elle
ne fuit ni*les animaux de fon ordre, ni les
beftiaux. J’en ai vu plulieurs fe mêler à la volaille
d’une baffe-cour & quitter régulièrement
chaque jour l’étang voifin pour venir partager
la nourriture des Poules 8c des Chapons. J’en ai
vu d’autres fe promener tranquillement au milieu
d’un troupeau de vaches (i). Buß-, tom. 15 ,
p . 263. Scop. ann.\. h. 153. L’Europe y l’Amérique
Septentrionale.
L. 14 t , E. 19, P.. R, i î .
J* La P oulette d’eau. 8 . F. Fufca. F. corpore fu-
prà ex oüyapço-fufco ; fubtùs einereo : peclore
ç&rulefcence : fronte nudd _> flavâ : cruribus ar-
millis virefeentibus : alarum marginc albo : rof-
tro & pedibus-ex olivaceo-viridibus.
Le deffus du corps d’un brun-olivâtre ; le
de (Tous cendré : une teinte bleuâtre fur la poitrine
; le front nud 8c jaunâtre : une efpèce
d’anneau tirant fur le verd au bas de la jambe :
Faile bordée de blaue ; le bec & les pieds d’un
verd d’olive.
Cette efpèce diffère peu de la précédente ,
avec laquelle cependant elle 11e fe mêle jamais ,
quoiqu’elle habite les mêmes lieux. Sa tête eft
ornée d’une paupière blanche, fuivant Belon :
l’iris eft rouge. Le de dus de la tête , du cou,
& le dos font d’un brun tirant fur l’olivâtre :
la gorge & le devant du cou préfentent une
teinte bleuâtre für un fond gris-foncé- Les
pennes de l’aîle font noirâtres en deffus 8c
d’un cendré-brun en deffous; la première eft
bordée de blanc : celles de la queue font d’un
brun-clair 3 la plus extérieure de chaque côté
eft blanche. La Poulette d'eau eft en général
très-filencieufe 3 cependant lorfqu’elle eft en liberté
, elle fair entendre un petit fon réitéré
Iri j bri y bri. Bujf. , tom. 15 p. 3.72. Briff.
Ornith. , tom. 6 , p. 6 . L’Europe Méridionale.
L, 145, E. 19 , P.. R. 12.
a. La grande Poule d’eau ou la Portant
M. de Buffon ne paroîc être qu’une variété de
celle-ci. Elle a le bec jaunâtre , prefque noir
vers la pointe 8c long d’un pouce & demi. La
tête 8c le cou font noirâtres 3 le manteau & le
deffous des aîles d’un brun-marron : le ventre
eft prefque entièrement blanc. Les couleurs de
la femelle font plus- pâles que celles du mâle.
On la rencontre quelquefois fur les étangs avec
la.Poule d'eau ordinaire. Bujf., tom. 15 , p. 274,
Aldrov. av. 111 , p , 449. L'Italie , la France.
L. 18, ( g P., R..
* La P oule d’eau de Cayenne, 9. F. Cayen-
nenfis. F. corpore fuprà intense olivaceoj fubths
ex grifeo-fujeo ; fronte plumosâ : peclore remï-
gibusquè rufis : roflro flavo : pedïbus pubris.
Le deffus du corps d’un olivâtre-fombre 3
le deffous d’un gris-brun : le front garni de
plumes : la poitrine 8c les pennes de l’aîle rouf-
fes : le bec jaune ; les pieds rouges. ( Pi. 64 ,
B H n p
Cet oifeau, décrit par M. de Buffon, fous
le nom de grande Poule d’eau de Cayenne ,
paroîc fe rapprocher de la famille du Héron par.
la longueur du cou 8c s’éloigner des Poules
d’eau par la longueur du bec 3 néanmoins il
leur reffembîe par le refte de fa conformation.
Le manteau eft d’une couleur d’olive-fombre :
la tête , le cou, le bas-yentre, les cuiffes &
la queue font d’un gris-brunâtre : la poitrine,
le ventre , les côtés & lçs pennes de l’aîle
font d’un-roux ardent & rougeâtre. Cette efpèce
eft fort commune â la Guiane : elle vit
de petits poiffons, d’infeétes aquatiques &
vient chercher fa nom mure jufques dans les
foffés de la ville de Cayenne. Buß. y tom. 15 ,
p. 3.82. La Guiane & Cayenne.
L. 18, E.. P.. R..
X V I I I « . G e n r e .
OISEAU DU SOLEIL , Hcliornus.
Corpus ovatum > fub-depreßum , fufco-olive-
ceo j einerco & albo varium.
Caput oblongum. Roßrum conicum, later aliter
compreßum j acutum : mandibule aquales .Jub-
reclte. N ares oblong a &. ejusdem latitudims.
Collum longum.
Al* cid volandum idonea y caudâ breviores.
Femora intrà abdomen pofita. Pedes brèves 9
craßi j tetradaclyli ; digid très anteriores bafi
( 1 ) Note communiquée par M. de Sept-Fontaines.
membrane
tnembranâ integra conjuncli ufque a d articulum
primum ; <5* anterius utrinque lobati 3 nigroque
tranfverjîm fa fe ia t i j po flico libe r0 , exterius
pa riter lobato.
Cauda cuneata 3 ex p a n fa .
Habitat in Ame rica meridionali & S u rin am i
ubi fonne-vogel fe u avis folis cognominatur. Ca-
put & corpus continho motitat : infectis p r a -
fertim mufeis v e fe itu r quas .m ira.dex te ritate v e -
natur. In p a t rià fz p e cicuratur. Heliornis aves
hûjus cla jjis & fub fequentis pedum ftru c lu râ
conjungit.
Le corps ovale. un peu aplati, varié de brun-
olivâtre , de cendré 8c de blanc.
La tête oblongue. Le bec conique, comprimé
latéralement , pointu : les mâchoires
égales & prefque droites. Les narines oblongues
& d’une largeur égale.
Le cou alongé.
Les aîles propres pour le vol & plus courtes
que, la queue.
Les cuifles pofées dans l’abdomen. Les pieds '
courts , épais , divifés en quatre doigts : les
trois antérieurs réunis à la bafe par une membrane
entière jufquà la première articulation 3
le refte des doigts garni, de part 8c d’autre,
d’une bordure 3 celui de derrière libre , avec
une petite membrane du côté extérieur.
La queue étalée, en forme de coin.
Cet oifeau habite l’Amérique Méridionale &
Surinam, où il eft connu fous le nom de Sonne-
V o g e l9 O ifeau du S o le il : fa tête & fon corps font
dans un mouvement continuel: il fe nourrit d’in-
feétes, principalement de mouches , qu’il prend
aVec beaucoup d’adreffe on le rend quelquefois
domeftique. Par la ftruéture des pattes, ce genre
forme la nuance entre les oifeaux de cette clafte
& ceux de la fuivante.
L e G r e b e F oulq ue, i . H. Fu lica riu s . H. corpore
fu p rà e x o liva c eo fu fc o j fu b th s e x g rife o -a r-
genteo : vertice nigro : g enis g u lâ & peclore
albis : v ittâ utrinque nigrâ po n è oculos & a ltéra
in collo la te ra li : roflro fo rd id è fla v ic a n te : p e -
dibus fu b lu te is , nigro tranfverjîm fa fe ia t is .
Le. deffus du corps d’un olive-brun 3 le deffous
d’un gris-argenté : le foin mer de la tête
noir : les joues, la gorge & la poitrine blanches :
une bandelette noire, de parc & d’autre , derrière
les yeux & une autre fur les parties latérales
du cou : le bec d’un jaune-fale : les piers
jaunâtres rayés tranfverfalement de noir. (PI. 12,
H H I I
Cet oifeau n’a point eu jufqu’ici de place
déterminée 3 on l’a rangé, tantôt parmi les A n -
hÏTîgas, tantôt parmi les Hirondelles de mer \
M . de Buffon l’a mis à la fuite des G reb e s 3
& il reflemble en effet aux individus de cette
famille par la forme du bec,’mais il s’en éloigne
par la ftructure des pattes & de la queue , ce
qui nous a déterminés à en faire un genre à
part, fous le nom d'H e lio rn is , O ifeau du S o l e i l
Sa groffeur égale à-peu-près celle d’un M e r le •
11 a le bec d’un blanc un peu jaunâtre & long
d’environ treize lignes Sc demie 3 le fommec
de la tête & le haut du cou noirs 3 les joues,
la gorge & le devant du cou blancs. Ce fond
eft obfcurci par deux bandelettes noires 3 l’une
part de l’angle poftérieur des yeux & fe prolonge
vers la nuque 3 l’autre eft pofée fur les parties
latérales du cou , parallèlement à la première.
Le dos , les aîles & le croupion font
d’un brun-olivâtre. La queue eft remarquable
en ce qu’elle eft compofée de reétrices étalées
en éventail, de la même couleur que les plumes
du dos , mais bordées à l’extrémité d’un
trait blanc. Les doigts & les membranes dont
ils font garnis , font barrés tranfverfalement
de raies noires & blanches ou jaunâtres , ce
qui produit up effet agréable. La figure de,
cet oifeau , que M. Brown a publiée , repréfente
les joues , le cou , la poitrine 8c le ventre
d’un cendré lavé de fauve 8c la queue tra-
verfée à l’extrémité d’une bande noire ôc èn-
fuire d’un filet blanc; peut-être eft-ce la livrée
caraélériftique du mâle ou de la femelle de ce
genre. B u ÿ . y tom. 1 385. B ro w n . IlluJ?*
tab. 3 9 3 S u rin am y la Guiane.
L. 13. E.. P.. R.