
diftingtient cètte nouvelle efpèce : elle a le bec
d’une couleur fombre } l’iris cendré j le fom-
mec de la tête, le haut du cou , le dos & les
aîles d’un brun obfcur avec des reflets verdâtres
3 chacune des plumes du dos a une teinte
plus foncée dans le centre de une bordure plus
claire : de taches brunes & ovales font diftri-
buées par pinceaux fur le rouflatre qui recouvre
toute la furface inférieure du corps, depuis le
menton jufqu’à la queue. La couleur des pieds
tire un peu fur le bleuâtre. On voit dans le
cabinet de M. Jof. Banks à Londres l’individu
qui à fervi de modèle à la figure qu a donnée
M. Latham. Les Chinois ont fçu mettre à profit
le talent de cet oifeaù pour la pèche & en
faire, pour ainfi-dire, un pêcheur domeftique
en lui bouclant d’un anneau le bas du cou pour
l’empêcher d’avaler fa proie : ils 1 accoutument
â revenir à ion maître, en rapportant le poiflon
qu’il faifit avec fon bec. On voit fur les rivières
de la Chine des Plon geon s ainfi boucles
& tels que la figure que nous avons indiquée
les repréfente , s’élancer & plonger au fignal
qu’on donne en frappant fur l’eau un coup
de rame , 8c revenir bientôt après en rapportant
leur proie qu’on leur ôte du bec. Cet exercice
fe continue jufqu’à ce que le maître , content
de la pêche de fon oifeau , lui délie le
cou 8c lui permette d’aller pêcher pour fon propre
compte. L a th S y n . 111. -i. ƒ*• 345« n• 7 *
97. L a Chine.
X X e. G E N R E.
PETREL j P ro c e lla ria . L ïnti. f . n. 212.
Corpus ovatfan y lanuginofum , albo nigroque
y a r ium .
C apu t oblongum aut fubrotundum. R oßrum
edentulum , fubcotnprejfum y fe r e cy lindricum y
.quatuor q u a fi laminis igßruclum : mandibule
sq u a le s ; fu p e rio r apice adunca > in fe rio r apice
compréffo-canaliculata.NarestubulofojeminenteS)
h o rïfon ta lite r decumbentes y aut pe rpendicu lares .
C ollum médiocre.
A U a d volandum idone* 3 caudd modo bre-
•yiores _, m o d b& q u a le s , modb longiores.
Crura circà medium corpus & ex tra abdomen
p o fita j in p a rte infe rio ri p lum is denudata. P e -
d e s corpore p oß ico brevior&s y natatorii y tetra^
d a cty li : d ig iti très anteriores membranâ integra
ju n c li y d ig iti p oß e r io r is loco y unguis fe j j i l is
a b f que articulo%
Cauda f&p'tus integra.
H abitant in alto mari & a d litt'ora y ix -confpiciuntur
: infiante procellâ arUe naves appro-
pinquant y unde pr&fagia nautaruin. Nidificant
in littoribus pr&ruptis y in foveis fubterraneis y
infra arborum radices aut intrà rupium fiffuras.
f ce mina y unum aut duo ova parit alba. In Groen-
landiâ , caw edirnr cocta vel ficcata. Pinguedo
comburitur in lampadib.us : pçllis raro in vejli-
menta adhibetur.
Le corps ovale, ga'rni d’un duvet & varié
de noir & de blanc.
La tête oblongue ou arrondie. Le bec dépourvu
de dentelures, un peu comprime, presque
cylindrique comme compofé de quatre
pièces : les mâchoires. égales ; celle d’en-haut
crochue au bout 3 celle d’en bas comprimée
à l’extrémité & creufée en gouttière. Les narines
en tube faillant, pofé horifontalement
fur le bec ou percées perpendiculairement.
Le cou d’une longueur médiocre.
Les aîles difpofées pour Je v o l, tantôt d une
longueur égale à , celle de la queue, tantôt plus
courtes 8c tantôt plus aiongées.
Les cuifles fituées au milieu du corps, hors
de Fabdomen &c dégarnies de plumes à. l’extrémité
inférieure. Les pieds plus longs que la
partie poftérieure du corps , palmés 8c divifés
en quatre doigts 3 les irois antérieurs engagés
par une membrane entière 3 un ergot fans .art
ticulation à la place du doigt poftérieur.
La queue ordinairement entière.
Ges oifeaux habitent la pleine mer 8c pa-
roiflent rarement fur les rivages. A l’approche
d’un orage , ils fe tiennent près, des vaifTeaux,
& les matelots augurent de-là qu’ils font menacés
de la tempête. Ils nichent fur les flancs
efearpés des rivages, dans des trous fourerrains,
fous la racine des arbres ou dans les anfrac-
tuofités des rochers. La femelle pond un ou
deux oeufs blancs. En Groenland, on mange
leur chair cuite ou deflechée 8c on brûle leur
graiflFe dans des lampes : on fe fett rarement
de leur peau pour faire des vêtemens.
* Efpèces dont les narines font en tube couche
horifontalement fur le bec.
* L e t r I s- grand P etrel. i . P. G^gcintea. P-
Corpore fuprà fufco & grifeo vi&o. ; fuhtus
albo : vertice obfcuro rgen'iSy gula & peclore al-
bis : remigibus rectricibufque nigfïcanûbus , maf-
gine cinereis : roftro flaVo : pedibus fufeis.
Le defTus du corps varié 'de brun 8c ào
. gris 4 le aeffous blanc : le ibnunet ^e 1»
• tère obfcur : les joues, la gorge 8c la poi-
: trine blanches : les pennes de l’aile 8c de la
queue noirâtres , bordées de cendré : le bec
- jaune : les pieds bruns. ( P I . 1 0 9f ig . i , 8c la
■ tête de grandeur naturelle y f i g . $. )
La taille de cet oifeau égale celle de
l’Abatvos. Son bec , comme on le voit dans la
figure que nous venons d’indiquer , paroît
compofé de plusieurs pièces articulées enfem-
ble $ celle de l’extrémité repréfente un croc
pointu. IL y a des individus dont le bec eft
long de quatre pouces 8c demi. Le fommet
de la têre & le haut du cou font d’un cendré-
brun uniforme ; le dos eft parfemé de taches
de cette dernière couleur fur du blanchâtre. Les
couvertures de l’aîlé, les pennes & les reétrices
font d’un brun noirâtre dans le milieu 8c frangées
de cendré pâle : le blanc diminue fur les
joues, la gorge le cou , la poitrine, le ventre
, 8c les côtés. M. Latham ajoute qu’il a cinq
doigts à chaque pâtre » réunis par une mem-
. braire, mais il n’indique point leur pofition J i
il y a apparence que ce cinquième doigt confifte
£ i un ergot pofé auprès, du doigt poftérieur.
Les pieds ont quatre ponces de longueur & la
•. queue fix : elle s’étend beaucoup au delà de
la pointe des ailes , lorfqu’elles font pliées.
Ce P e t r e l fréquente principalement les mers
du Sud. M. de Bougainville 8c Dom Pernetty
l’ont trouvé aux Ifles Malouines : MM. Cook
8c Forfter l’ont vu auprès de la terre des Etats.
à la terre de Feu , à l’Ifle de la Défolation. 11
■ vit de poiflons, de phoques 8c de cadavres. Les
Efpagnols le nomment Q u ebrantah uejfo s, ou
brifeurs d’os. Les matelots mangent fa chair
& la trouvent bonne. Sa conformation s'éloigne
un peu de celle des P e t r e ls y fur-tout s’il a cinq
doigts à chaque patte ; mais la ftruéfcure du
bec, dans; l’un 8c dans l’autre, eft,à-peu-près
femblable ; & de plus , ces oifeaux ont encore
un autre trait de relfemblance, c’effi de ne pa-
roître près des vaifTeaux qu’à l’approche du gros
v te nas. Les détails de defeription contenus dans
le tome XIII , p. 498 de l’hiftoire des Voyages
paroiflent exaéts, fi l’on en excepte les dimen-
■. fions du See. Ployage de M . de B o u g a in v ille y
p. 63 • C oo k y fé c o n d v o y a g e , p . 10 5 . F o r jle r .
it. 2 , p. ç 15’. L a th . S y n . III. 2 , p . y n, 1 ,
tab. 100. L e s mers du S u d .
L. 40. E. 84: P.. R..
* ' Le Petrel a n ta r c t iq u e . 2. P . A ntarclica. P .
' Corpore f u p r à fu fc o ; fu b ih s alb id o : remi- .
g ibu s fe cu n d a riis reüric ïbufqu e a lb is y a fiç e n i- :
gricantibus : roßro, fu fc o : pedibus plumb e is•
Le defliis du corps brun 3 le deflous blanchâtre
: les pennes moyennes 8c les reétrices
blanches , avec une tache noirâtre à Fextré-
m ité ; le bec brun : |es pieds plombés.
La dénomination de P e t r e l Antarctique ,que
le Capitaine Cook a donnée à cet oifeau, femble
lui convenir parfaitement, parce qu’on ne le
rencontre que fous les hautes latitudes Auftrales.
Il reflemble au P e t r e l tacheté ou D am ie r , à
l’exception de la couleur du plumage. Son bec
eft brun , taché de noir à la pomte & long d’un
pouce 8c demi \ l’iris coiileur de noifette 8c le
croupipn blanc : la tête, l’avant du corps & le
dos iput bruns | le deflous eft d’un blanc ombré
de bleu : les premières pennes de l’aîle ne
montrent que du brun j les moyennes 8c les
reétrices font blanches 8c marquées de noir d
l’extrétpité. Ces P e t r e ls font en très-grand
nombre auprès des Ifles des glaces flottantes,
entre le 3 6e & 6 1 e degré de latitude Sud. Le
Capitaine Cook a remarqué qu’ils ont plus de
plumes que les autres oifeaux qu’il avoir vus
dans le cours de fon voyage, tant la Nature a
pris foin de les vêtir conformément au clima t
qu’ils habitent. B u ß . tom. 17 > p . 448. C o o k ,
prem. v o y . p . 257. F o rß . it . 1 y p . 108. S o u s le
Cercle À ntarclique .
L. 16 . E.. P.. R..
* L e P e t r e l de l ’ is l e de N o r fo l k . 3. P. GrU
fe q . P . Corpore fu p r à & fu b tîis obfcurè g r ife o :
capite & g u i à fu fc o & nïgro undulàtis : roßro
nigro : pedibus antice e x yirefeente- cinereis.
Le deflfus & le deflous du corps d’un gris-
obfcur : la tête 8c la gorge ondées de brun 8c
de nqir : le bec noir : les pieds d’un çendté-
verdâtre par devant.
Le Capitaine Cook a trouvé ce P é t r e l entre
Je 35e 8c le 50e degré de latitude Sud j on en
fait auili mention dans la relation du voyage du
gouverneur Philipp à Borany-Bay. Le bec eft noir
8c long.d’un pouce 8c demi* La tête , fies yeux,
la gorge 8c le menton font ondoyés de brun 8c
de noir : le rejfte du corps eft en defliis d’un
brun-fuLiginèux 3 8c en deflous d’un cendré-
foncé. Le bord intérieur des plumes , fur-tour
vers la bafe , eft pâle , prefque blanc 5 & les
aîles y quand elles font pliées , dépaflent la
queue d’environ un pouce. La queue eft arrondie
; elle eft compofée de dpuze plumes de la
même couleur que celles du dos. Les partes
font d’un jaune-pâle : le doigt intérieur eft noir
dans toute fa longueur } celui du milieu n’offre
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