
fort, rétréci vers le milieu de fa longueur &
fillunné cranfverfalemenc : les mandibules inégales
8c recourbées par le bout ; celle d’en-
haut plus alongée. La face nue jufqu’au-delà
des yeux. Les narines obliques 8c lituées vers
le milieu du bec.
Le cou long 8c épais.
Les ailes courtes'& infuffifantes pour le vol.
Les cuifles hors de l’abdomen 8c garnies de
plumes à la partie inférieure. Les pieds forts,
revêtus d’écailles 8c divifés en quatre doigts ;
les trois antérieurs réunis à la bafe par une petite
membrane ; celui de derrière libre.
La queue prefque nulle.
Nous avons peu de connoiflances politives
fur rhiftoire de ces oifeaux ; ils habitent les
ifles de France 8c de Bourbon & conftruifent
dans les lieux écartés , avec d’herbes sèches ou
de feuilles de palmiers , un nid élevé d’environ
dix - huit pouces, où la femelle va pondre un
feui oeuf blanc , plus gros que ceux des Oies.
Le mâle & la femelle, qui font unis par des
liens indiflolubles , élèvent leurs petits avec
beaucoup de foin 8c les défendent avec intrépidité
contre leurs ennemis.
Le Dronte. i . D. Inepcus. D . Corpore fuprà
& fubtus ex c&rulefccnte- cintreo : liturâ nigrâ
facïem ambiente : alis nigro &flavicante variis :
reclricibus ex albicante-luteo , refiexis : rofiro
ba(i c&rulefccnte j apice fordidè luteo : pedibus
Jlavis|
Le deffus 8c le deflousdti corps d’un bleuâtre-
cendré : une bandelette noire autour de la
face î les ailes variées de noir 8c de jaunâtre :
les recrrices d’un jaune-blanchâtre 8c recourbées
: le bec bleuâtre à la bafe , d’un jaune-
fale â l’extrémité : les pieds jaunes. ( PI. 48 ,
M É îâ .
. Pour avoir une idee de la conformation de
cet oifeau , il faut, fuivant les expreflions de
M- de Buffon , fe repréfenter un corps maflif
8c prefque cubique , a peine foutenu fur deux
piliers fort gros 8c très-courts & furmonté d’une
tête lî extraordinaire , qu’on la prendroit pour
la fantaifie d’un Peintre de grotefques. Cette
tête, portée fur un cou renfoncé & goitreux,
çonfifte prefque toute entière dans un bec énorme
, ou font deux gros yeux noirs, environnés
d’un iris blanc & dont l’ouverture des mandibules
fe prolonge au - delà des yeux. Ces deux
mandibules, concaves dans le milieu de [leur
longueur, renflées par les deux bouts 8c recourbées
à la pointe eu fens contraire , rçffçmblent
à deux cueillers pointues , qui s'appliquent
l’une à l’autre , la convexité en dehors;
De tout cela, il réfulte une phyfionomie ftu-
pide 8c vorace ; 8c qui, pour comble de difformité
j eft accompagnée d’un bord de plumes
noires , lequel , fuivant le contour de la bafe
du bec, s’avance en pointe fur le front • puis
s’arrondit autour de la face en manière de capuchon
, d’où lui eft venu le furnom de Cygne an~
capuchonné.Tout fon plumage eft d’un bleuâtre-
cendré, plus rembruni fur la tête 8c vers la partie
poftérieure du corps : il y a un grand piaf-
tron grifâtre fur la poitrine. Une touffe de plumes
, variées de noir & de jaunâtre , tient lieu
d’aîles ; 8c cinq reétrices , à barbes défunies,
recourbées vers l’anus 8c d’un jaunâtre-fale,
figurent une efpèce de queue. Le bec eft bleu
à la bafe 8c teint de jaunâtre à l’extrémité :
Les pieds font, divifés en quatre doigts jaunâtres
8c armés d’ongles noirs. Cette efpèce,
que les premiers navigateurs rencontrèrent aux
ifles de France 8c de Bourbon, eft aujourd’hui
peu commune. Ils l’appellèreat Walgh-vogel ,
oifeau de dégoût, autant à caufe de fa figure
rebutante , que du mauvais goût de fa chair.
Il eft plus gros que le Cygne 8c le Dindon.
Buff. tom. z , p. 319. Lath. Syn. III. i.p , 1 ,
tab. 70* Les ifles de France & de Bourbon.
L. 36. E.. P.. R.. 5-8.
L e So lita ir e . 2. D. Solitarius. D. Corpore ex
grifeo & fufco vario : alulis tubere rotundo
terminatis : fafciculo utrinque pennarum albo y
in peüore foeminoe : pedibus teiradactylis.
Le corps varié de gris 8c de .brun : les ailerons
terminés par une efpèce de mammelon
arrondi : une petite touffe de plumes blanches,
de part & d’autre , fur la poitrine de la fë*
melle : les pieds divifés en quatre doigts.
Nous n’avons pas encore de détails bien précis
fur l’organifation ni fur rhiftoire de cet
oifeau ; il eft cependant important de recueillir
ce qu’on en a dit jufqu’ic i, afin qu’011 foit à
- portée d’en donner un jour une .connoiftance
plus diftin&e 8c plus précife. Le mâle eft un
très-gros oifeau, qui pefe jufqua quarante-cinq
livres. Il a beaucoup de rapports avec le Dindon\
8c il en auroit même les pieds 8c le bec, u
fes jambes n’étoient pas plus élevées 8c le bec
plus crochu ; fon cou eft aufli plus long proportionnellement
: l’oeil eft noir 8c vif : la tête fans
crête ni huppe; le corps varié de gris 8c de
brun 8c prefque dépourvu de queue. Le derrière
, qui eft arrondi à-peu-près comme U
troupe H cliev;l1 > etl revètu de ce3 Plumes>
qu’on appelle couvertures. Il ne peut fe fervir
de fes ailes pour voler, mais elles ne leur font
pas inutiles â d’autres égards : l’os de l’aîlèron
fe renfle à fon extrémité en une efpèce de bouton
fphérique , qui fe cache dans les plumes &
lui ferc à deux ufages ; premièrement pour fe
défendre comme il fait aufli avefc le bec ; en
ftcond lieu , pour faire une efpèce de battement
en pirouettant vingt ou trente fois du
même côté dans l’efpace de quatre ou cinq
minutes ; c’eft ainfi , dir-op , que le mâle rappelle
fa femelle, avec un bruit qui a du rap-
pott avec celui d’une crefferelle & qui s’entend
de deux cents pas. La femelle diffère'du mâle
pat fes couleurs ; c’eft le brun & tantôt le
[aune-blond qui domine fut fon plumage : elle
a au-deffùs du bec comme un bandeau de
veuve : les plumes fe renflent, des deux côtés
de là poitrine, en deux touffes blanches, qui re-
préfentent imparfaitement le fein d’une femme.
Les plumes des cuifles s’arrondiflent pat le bout en
forme de coquilles, ce qui fait un fort bon effet ;
& comme fi ces femelles fentoient leurs avantages,
elles ont grand foin d’arranger leur plumage
, de le polir avec le bec & de l’ajufter
prefque continuellement, en forte qu’une plume
lie ’ pafle pas l’autre. Ellés ont, fuivant
Léguât, l’air noble & gracieux tout enfemble ;
& ce voyageur âifure que fouvent leur bonne
mine leurafauvé la vie. On trouve rarement ces
oifeaux en troupes , quoique l’efpece foit alfez
nombreufe ; quelques-uns difenc meme qu on
n’en voit guère deux enfemble. Us cherchent les
lieux écartés pour faire leur ponte : ils conf-
truifent leur nid de feuilles de palmiers, amoncelées
â la hauteur d'un pied ôc demi : la femelle
pond dans ce nid un oeuf beaucoup plus
gros que ceux de l’Oie, & le mâle partage avec
elle la fonéiion de couver. L’oeuf ne vient a
éclore qu’au bout de fepr femaines j & le petic
n’eft en état de pourvoit à fes befoins que plu-
fieurs mois après. Loifque l’éducation du jeune
Solitaire eft finie, le père ôc la mere demeurent
toujours unis & fidèles l’un à 1 autre , quoiqu’ils
aillent quelquefois fe mêler parmi d autres
oifeaux de leur efpèce. Telle eft la notice que
quelques Voyageurs ont donnée des moeurs du
Solitaire j nous invitons les Naturaliftes - qui
fe trouveront à portée d’obferver cet oifeau de
plus près, de reétifier ce qu’il peut y avoir de
défeétueux dans cette defcription & d’en donner
une connoiffance plus completce & plus precife.
Léguât, voy. en deux ifles dcfcrtes des
Jades orientales 3 tom. I , p- 98-102.. Carre ,
Hiß. gén. des Voyages 3 tom. IX , p. 5 . Bujf.
tom. I I , p. j 3 6. L’fle Rodrigue & l'ifle Bourbon.
* L’Oiseau de Nazareth. 3. D. Na-[arenus.
D . Corpore lanugine nigra potiufquam pennis
veflito.: alis plumofls , nigris : uropygii pennis
erectis 3 crifpatis : rofiro ïngenti : pedibus lon-
gis , fquamatis.
Le corps couvert plutôt d’un duvet noir que
de plumes : les ailes garnies de véritables plumes
noires ; celles du croupion redreffees & fri-
fées ; le bec gros : les pieds alongés & couverts
décailles.
VOifeau de Nazareth , appelle fans doute
ainfi par corruption , pour avoir été trouvé dans
l’ifle de Nazare , fituée fous le 17e degré
de latitude-fud , a été obfetvé par François
Cauche dans l’ifle Maurice. 11 eft plus gros
qu’un Cygne .* au lieu de plumes , il a tout le
corps couvert d’un duvet noir ; & cependant
il n’eft pas abfolument fans plumes, car il en
a de noires aux ailes & de frifées fur le croupion
, qui lui tiennent lieu de queue. II a de
plus le bec gros, recourbé un peu par deflous;
les pieds hauts , couverts d’écailles & divifés
en trois doigts fuivant les uns , & en quatre
felon quelques autres. Il a le cri de l’Oifon.
La femelle pond , dit-on , a terre dans les
forêts, fur de petits tas d'herbes & de feuilles
quelle a formés. Chaque ponte n’eft que d’un
féal oeuf blanc & gros comme un pain d’un fou.
Defcript. de Madagafcar 3 par Fr. Cauche,
pag. 130* fiiy. Bujf, tom. 1 , p . 345* ^ tj|f|
de France.
X X X I Ie G e n r e .
D IN D O N , Meleagris. Linn. f . n. 16Î.
■ Corpus fubovatum , crajfum, nigrum 3 ftpb
album aut albo & fulvo varium.'
Caput papillis fpongiofis tectum 6 appcndiculi
earnosâs in fronte confpicuum. Rofirum brève 3
robufium , conico-incurvum : maniibula fuperior
fornicata fuprà inferiorem , 'incurva. P aléa una ,
membranacealongitudinalis, fub gutture pendula.
Nares ovate. Lingua carnofa, integra.
Collum longum. Maris peclus barbatum.
Als. vix ad volandum idones, cauda brevïores.
. Femora extra abdomen pofita , in parte infe-
fiori plumofa. Pedes curforii, tegulatif quamis
ex agonis, tetradaclyli • digiti très antici, baji
natmbranulâ laxâ çonjunüi ; pofiico foluto.